ARISTOTE
Publié le 18/05/2020
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«
1 / 2 III
ARISTOTE
par Jean BERNHARDT
Quand on a reconnu en Socrate le Sage, en Platon le
Maître,
quel rôle attribuer au dernier venu, à la dernière
figure
du triptyque illustre? Ce sera sans doute celui du
Professeur.
Et en semblable compagnie, le qualificatif
emporte plus de blâme que de louange ou, pour le moins,
du respect mitigé de ressentiment plutôt que de l'admira
tion compréhensive.
De quel poids la formidable infiuenl'e
du Système aristotélicien n'a-t-elle pas retardé, nous ùit
on, le progrès de la connaissance moderne! Quelle résis
tance n'ont pas acquis les préjugés du sens commun et de la
perception ordinaire en s'organisant chez Aristote par le
moyen de la réflexion la plus ample et la plus précise!
Ce goût didactique, lui-même, des distinctions techniques,
ne
doit-on pas le rendre responsable de toute une tradition
ratiocinante et formaliste, sans vie et sans fécondité? Il
n'est pas jusqu'à l'importance privilégiée de la Doctrine
païenne au sein d'une Eglise qui ne contribue à lui donner
aux yeux de beaucoup le visage fermé des dogmes où tout
semble résolu d'avance, en des artifices qui épargnent la
peine et bannissent l'espoir de tout effort nouveau de
discussion
et de recherche.
- Or le plus étonnant dans ce
portrait du Professeur au dogmatisme écrasant, terre-à
terre et en somme fondamentalement conformiste, c'est
qu'il est entièrement faux.
On a le droit, sans doute, de
préférer d'autres grands philosophes et de juger même qu'il
2 / 2.
»
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