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Antonin Artaudou la Folie visionnaire

Publié le 14/10/2020

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ARTAUD Antonin. Écrivain français. Né à Marseille le 4 septembre 1896, mort à Ivry-sur-Seine le 4 mars 1948. A l’instar de celles de Nerval, de Poe ou de Nietzsche, l’œuvre d’Artaud se présente comme la relation d’une quête, visant un absolu pour lequel le poète brûla sa vie et sa raison. C’est dire que cette œuvre apparaît constamment frappée au sceau d’une exigence de sincérité jamais en défaut et due à l’oppression exercée par des souffrances continuelles d’ordre nerveux et physiologique, qui firent de son existence une tragédie hors du commun. Cette volonté, et pratiquement cette incapacité de ne pas tricher, imposèrent à Artaud la forme même de ses écrits (souvent apparentés à celle de la lettre), textes courts attestant le besoin de rendre compte au plus près de ses expériences intérieures. Aussi tous ses livres — à l’exception d’une œuvre de commande, Héliogabale ou l’anarchiste couronné — consistent-ils en recueils d’articles, de poèmes en prose, de messages dénués de toute préoccupation exclusivement esthétique. Lorsque, en 1924, âgé de vingt-huit ans, Antonin Artaud « monte » de Marseille à Paris avec le projet de devenir comédien (il tiendra entre autres rôles au cinéma celui du moine Massieu dans La Passion de Jeanne d’Arc de Dreyer et celui de Murat dans le Napoléon Bonaparte d’Abel Gance), il s’était déjà auparavant fait soigner pour des troubles nerveux mal définis qui le privaient de sa liberté de pensée et d’action. Il n’avait publié jusqu’alors qu’un court recueil de poèmes : Tric-Trac du ciel (1923) et c’est presque par hasard que débute son œuvre véritable, à l’occasion du refus qui lui fut signifié de la part de Jacques Rivière, directeur de la Nouvelle Revue Française, de publier dans cette revue quelques-uns de ses poèmes. Un dialogue épistolaire s’engage alors entre les deux hommes (juin 1923-juin 1924), Artaud acceptant d’emblée comme valables toutes les critiques que lui adresse Rivière à l’égard de ces œuvres, tout en revendiquant de sa part la reconnaissance d’un intérêt littéraire dans la mesure où les maladresses et les faiblesses mêmes qui lui sont reprochées rendent compte de l’étrange phénomène spirituel qu’il subit et qu’il décrit en ces termes : « Je souffre d’une effroyable maladie de l’esprit. Ma pensée m’abandonne à tous les degrés. Depuis le fait simple de la pensée jusqu’au fait extérieur de sa matérialisation dans les mots... il y a donc quelque chose qui détruit ma pensée. » Dans les livres qui succèdent à cette Correspondance avec Jacques Rivière publiée en 1927, L’Ombilic des limbes (1925), Le Pèse-nerfs (1927), L’Art et la mort (1929), Artaud s’assignera pour but de transcrire avec la plus grande fidélité cette étrangeté qui l’habite, cherchant à soumettre, en les déterminant par le verbe, ces « forces informulées » qui l’assiègent : en les localisant ainsi, il s’en désolidarise, échappant par là même au risque de se laisser totalement submerger par elles. Il peut en outre espérer, s’il parvient à rendre compte de ses troubles grâce à la magie d’une savante transcription évocatoire, obtenir du lecteur une reconnaissance de leur existence et par là même sortir de cette manière de néant où sa monstruosité psychique le place, le bannissant du monde des humains. Cependant, si l’investigation systématique que l’écrivain poursuit alors vis-à-vis de lui-même aide à mettre au jour les processus les plus subtils de la pensée (lesquels demeurent cachés à ceux qui, sains d’esprit, ne ressentent pas le manque révélateur de son essence), celle-ci débouche par ailleurs sur une contradiction fondamentale qu’Artaud ne cessera de vivre tragiquement : celle de vouloir « se déterminer, comme si ce n’était pas lui-même qui se déterminait, se voir avec les yeux de son esprit sans que ce soient les yeux de son esprit, conserver le bénéfice de son jugement personnel en aliénant la personnalité de ce jugement, se voir et ignorer que c’est lui-même qui se voit ». (Bilboquet, publ. posth.). Sa tentative de prendre continuellement conscience du vertige psychique qui le désoriente et l’affole précipitera en fait plus avant le poète vers «un effondrement central de l'âme», un état de « bête mentale », paralysé par le regard qu’il dirige sur lui-même dans une sorte d’hypnotisme narcissique où il ne ressent, à la limite, plus « rien, sinon un beau pèse-nerfs, une sorte de station incompréhensible et toute droite au milieu de tout dans l’esprit ». Mais grâce au paroxysme engendré par cet essai de détermination de soi-même, Artaud fait l’expérience de la spontanéité transcendante de la pensée, irréductible à l’analyse et se dérobant à toute saisie d’elle-même. La véritable connaissance pour le poète doit alors passer par la recherche approximative d’« un point qui est justement à trouver » où l’inspiration se matérialise en images et se spatialise dans le cerveau, procédant à cette sorte « de fixation et de gel, de mise en mouvement de l’âme » dont il se sent prisonnier. L’impossibilité de se libérer de 1 emprise de sa maladie psychique, Artaud la vivra désormais dans une sorte de rage perpétuelle, lui dictant une attitude de révolte radicale contre tout. Il est naturel de le voir, vers 1925, adhérer au mouvement surréaliste, parallèlement à la poursuite de sa carrière d’acteur; liaison de courte durée, qu’il brisera lorsque Breton optera pour un engagement marxiste, « comme si du point de vue de l’absolu, il pouvait être du moindre intérêt de voir changer l’armature sociale du monde » (A la grande nuit ou le bluff surréaliste, 1927). C’est du théâtre que pour sa part cet « éternel témoin de soi-même » réclamera le salut de l’âme. Après avoir fait avec Roger Vitrac l’expérience du Théâtre Alfred Jarry qu’ils avaient fondé en collaboration, Artaud tentera à nouveau de donner corps à ses conceptions dramatiques en montant, en 1935, Les Cenci, pièce écrite par lui-même d’après Stendhal et Shelley. Quant aux idées qui présidèrent à la forme nouvelle de cette représentation, il les exprimera dans une série de textes réunis sous le titre : Le Théâtre et son double (1938). Cherchant à faire de la représentation scénique un véritable acte magique, Artaud y propose, pour échapper à la cruauté « que les choses peuvent exercer sur nous », que l’acteur s’identifie à celle-ci, la maîtrisant par un savant exercice du souffle. Mais après le demi-échec des Cenci, de plus en plus désespéré, Artaud semble renoncer au théâtre. La pensée traditionnelle et métaphysique, telle qu’elle se trouve exprimée dans les ouvrages du grand écrivain René Guénon, requiert alors tout son intérêt et c’est auprès d’une peuplade retirée du Mexique, celle des Indiens Tarahumaras, qu’il va chercher le secret d’une culture antique qui ouvre l’âme sur l’appréhension directe des principes qui régissent la vie et la mort. Au cours de son séjour, Artaud participe à différents rites liés à l’absorption d’une drogue sacrée hallucinogène dont il fait lui-même l’expérience : le peyotl. Il relatera ce voyage aux frontières du surnaturel dans un certain nombre de textes collationnés sous le titre : Les Tarahumaras (1945). A la lecture de ce livre, on ressent, peut-être plus que dans aucun ouvrage antérieur du poète, les qualités qu’il attribuait lui-même au style de Sénèque le Tragique mais qui, en fait, appartiennent en propre au sien : dans ces écrits, « les forces primordiales font entendre leur écho dans la vibration spasmodique des mots. Et les noms qui désignent des secrets et des forces les désignent dans le trajet de ces forces et avec leur force d’arrachement et de broiement ». Mais sa santé mentale décline peu à peu. Une fois rentré en France, il publie cependant un livre très court sans y apposer de nom d’auteur : Les Nouvelles Révélations de l'Etre (1937), sortes de prophéties inspirées par l’interprétation des tarots. Au retour d’un autre voyage, en Irlande, en 1939, il sera interné pour une longue période (jusqu’en 1946), « saison en enfer » dont il décrit les affres dans ses Lettres de Rodez (1946). De sa sortie de l’hôpital psychiatrique de Rodez jusqu’à sa mort en 1948, Artaud ne cessera à tout instant d’écrire (ses Œuvres complètes comportent à ce jour quatorze tomes, publiés entre 1956 et 1978). Ces dernières œuvres, nombreuses, témoignent de l’atermoiement perpétuel d’une âme d’autant plus supra-lucide à certains moments qu’elle sombre, à d’autres, dans un monde de phantasmes (entretenu peut-être, à cette époque, par une partie de son entourage). Mais c’est de cette lucidité supérieure, presque effrayante, que sont redevables en particulier (parmi beaucoup d’autres écrits restés inédits de son vivant) son poème-étude sur Van Gogh (1947), Artaud le Mômo (1947), la Lettre à Jean Breton sur Nerval, le texte écrit pour une émission radiophonique finalement interdite : Pour en finir avec le jugement de Dieu. Dernier message qu’il lança au monde avant de mourir d’un cancer le 4 mars 1948, il se donnera lui-même en spectacle au théâtre du Vieux-Colombier, sous prétexte d’une conférence, en tant que témoins au plus haut degré de la vie, d’une vie qui fut celle d’un perpétuel supplicié. Son existence entière, dans son désir véridique de connaissance, il l’aura crachée à la face de tous les universitaires et cuistres de tout poil de notre époque en la résumant dans cette phrase lapidaire : « Je n’ai jamais rien étudié mais j’ai tout vécu, et cela m’a appris quelque chose. »

ELAGABAL ou HÉLIOGABALE, Varius Avitus, dit Marcus Aurelius Antoninus Elagabalus (* Émèse, 204, † Rome, 11.III.222) Empereur romain (218/22). Grand prêtre héréditaire du Baal d'Émèse, cousin de Caracalla, il fut présenté comme fils illégitime de Caracalla aux légions de Syrie, qui l'acclamèrent (218). Il gouverna sous la tutelle de sa grand-mère Julia Maesa, essaya d'imposer à l'Empire le culte de Baal et distribua les plus hautes charges de l'État à des favoris incompétents. Assassiné par les prétoriens, il eut pour successeur son fils adoptif, Alexandre Sévère.

« Antonin Artaud 1896-1948 ou la Folie visionnaire Exalt� fi�RF/PT sombre, sont les adjectifs qui d�)F8R/?M le mieux Antonin Artaud.

Ce sont aussi les caractères qu'il confère au Surr�&;8J=/ Et toutes les exp�F8/?)/J aux­ quelles il est confront� dans sa vie ne font qu'accroître ces tendances de sa personnalit� : qu'il traverse le Surr�&­ lisme, qu'il se consacre au cin�=& ou au th�ZMF/ qu'il voyage chez les peuplades primitives.

Un état physique Dès son enfance, à Marseille, Antonin Artaud a souffert de troubles psychiques.

Ils ont marqu� sa vie d'une sorte de folie visionnaire.

Ils lui ont valu dix ans d'internement.

Dans /'Ombilic des limbes (1925), il s'efforce de d�)F8F/ les sensations qu'il �AF@PR/ : « Une exacerbation douloureuse du crâne, une coupante pression des nerfs, la nuque acharn�/ à souffrir, des tempes qui se vitrifient ou se marbrent, une tête pi�M8?e de chevaux.

» En 1920, Artaud se fixe à Paris.

Il rejoint le Surr�&;8J=/ avec la fr�?sie et le sens du tragique qu'�AF@PR/?M ceux pour qui il n'y a pas de demi-mesure.

Vers 1927, il trouve les engagements surr�&;8JM/J trop mod�Fs et, tout en restant fidèle à l'esprit de ce mouvement, lui reproche de ne pas aller assez loin encore dans la r�R@;M/ Théâtre et cinéma De 1926 à 1935, le th�ZMF0 et le cin�=& constituent l'essentiel de son activit� Il tourne sous la direction de metteurs en scène prestigieux.

Ce visage brûl� de passion et de terreur dans. »

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