ANNA FREUD – Le Normal et le Pathologique chez l’enfant - Gallimard, Paris, 1968 (fiche de lecture)

« LE NORMAL ET LE PATHOLOGIQUE CHEZ L’ENFANT 1968 Anna FREUD - 01 ANNA FREUD – Le Normal et le Pathologique chez l’enfant - Gallimard, Paris, 1968.

Page 1 / 7 A - Fiche de Lecture : Dans cette œuvre publiée en 1965, Anna Freud (1895- 1982), nous livre les conclusions issues de trente années d’expérience clinique auprès des enfants et des adultes de tout âge affectés des troubles les plus divers.

Son principal propos est de « mettre en lumière les complexités et les inégalités de développement telles qu’on peut les dégager de l’étude des différents aspects de la personnalité de l’enfant et de leur interrelation aussi bien que du rapport entre la personnalité de l’enfant et son monde extérieur.

» D’une manière général, Anna Freud s’est attaché ici à démontrer , la présence de conflits internes présent chez l’enfant en tant que signes d’ évolution normaux dans la mesure où ceux -ci se liquident vers l’accession à un échelon de développement suivant, et n’empêchent pas l’enfant de parvenir à nouer progressivement une relation harmonieuse avec le monde extérieure, ce qui amène à poser un nouveau cad re diagnostic de la psychopathologie chez l’enfant, non par le relevé de symptômes, mais « en fonction du degré d’implication de celle -ci dans le déroulement normal des processus de développement ».

Dans la clinique psychanalytique du névrosé adulte, Anna Freud mentionne combien, la « reconstruction » des évènements de l’enfance étant si importante, celle- ci allait influencer de nombreux psychanalystes à statuer sur l’éducation des enfants.

Mais, sans l’apport d’une conceptualisation plus complète, sur les processus de développement, cette tendance donna lieu à une série d’expérimentations parfois contradictoires et souvent décevantes.

C’est ainsi qu’on en vient à l’idée que la psychologie psychanalytique ne pouvait se limiter à l’utilisation de la « méthod e psychanalytique », en particulier en ce qui concerne la psychologie psychanalytique de l’enfant.

Le matériel d’observation fourni par l’enfant, en effet, pourrait incliner à relever des points qui sont en effet signifiants chez l’adulte mais pas chez l’enfant : une tendance à l’agressivité, une apparente avidité.

Et inversement, une absence de certains comportements peut être significative chez l’enfant d’un réel mécanisme de défense, ou de formations réactionnelles refoulées.

Il s’agit donc en ce qui concerne l’enfant de « repérer des facteurs pathogènes avant qu’ils n’aient fait leur œuvre » ce qui induit une redéfinition du « développement normal » chez l’enfant, tout autant que de relever la traduction des évènements extérieures en expériences intérieu res propres à l’enfant.

A ce titre l’auteur dégage 4 domaines où joue particulièrement la différence entre l’enfant et l’adulte : • Egocentrisme de l’enfant – l’objet n’a pour ainsi dire pas d’existence propre • Immaturité de l’appareil sexuel : - traduction p régénitale des évènements g énitaux adultes - interprétation conséquente des rapports sexuels des parents comme une violence brutale • Faiblesse du processus secondaire – au regard de la force d’impulsion et de la fantaisie, soumis à une réévaluation et à un e certaine réversibilité (ex un séjour à l’hôpital peut -être admis quelques temps puis complètement refusé, l’image protectrice des parents transformée en image hostile) • Différences fondamentales entre modes de pensée (ex.

l’évaluation du temps).. »