Angola (1993-1994)
Publié le 12/09/2020
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Angola 1993-1994
La guerre entre le gouvernement du MPLA (Mouvement populaire pour la libération
de l'Angola), formé après la victoire de l'ancien parti unique aux législatives
de septembre 1992, et l'UNITA (Union nationale pour l'indépendance totale de
l'Angola) a continué à ravager la majorité du pays.
Après l'échec des
négociations d'Abidjan, au printemps 1993, et sa reconnaissance par les
États-Unis, le gouvernement a pu plus ouvertement rééquiper son armée pour faire
pièce à l'UNITA.
Cette dernière a toujours le recours de se réapprovisionner à
travers la frontière du Zaïre et grâce à la vente de diamants, malgré les
sanctions partielles imposées par le Conseil de sécurité de l'ONU en septembre
1993.
L'automne 1993 avait vu une relative accalmie dans les combats, permettant
l'acheminement de l'aide alimentaire dans les villes attaquées ou assiégées.
Les
négociations ont repris à Lusaka à la mi-novembre 1993 avec la médiation de
l'ONU.
En dépit de l'accentuation des pressions internationales, notamment de la
part des États-Unis, à l'occasion des élections sud-africaines (fin avril 1994),
les combats se sont à nouveau intensifiés, sans que le rapport de force ait
évolué.
L'enjeu principal discuté à Lusaka est resté la participation au pouvoir de
l'UNITA dans le cadre d'un gouvernement d'unité nationale, initialement censé
préparer le second tour des élections de 1992, destiné à élire le président (non
advenu), et plus généralement chargé d'assurer le contrôle de l'administration
régionale, des forces policières, de la politique économique, etc.
La défiance
née de presque deux ans d'une guerre particulièrement meurtrière laissait
cependant mal augurer des chances de l'application honnête d'un accord, même si
la communauté internationale a paru disposée à s'impliquer davantage dans le
processus de règlement de la crise angolaise.
Cette guerre a entraîné des morts
par dizaines de milliers (l'ONU a parlé de 1000 décès par jour), déplacé des
populations par millions, dévasté le pays comme jamais lors des conflits
antérieurs.
Les populations des zones contrôlées par l'UNITA sont caporalisées et
paupérisées, tandis que se sont aggravées la crise et la décomposition sociale
dans les villes de la côte et surtout dans la capitale.
Il y survit en effet une
population misérable alors que la corruption galopante touche les sommets du
pouvoir politique et militaire, et que la criminalité (où des membres des forces
de l'ordre sont impliqués) est toujours plus organisée et armée.
Dans ces
conditions politiquement et socialement catastrophiques, la signature probable
d'un nouvel accord de paix risque de ne pas signifier la pacification du pays..
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