Angola (1989-1990)
Publié le 12/09/2020
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Angola 1989-1990
La photo a fait le tour du monde: le président angolais Eduardo Dos Santos et le
guérillero Jonas Savimbi réunis pour une poignée de main "historique" en
présence de dix-huit chefs d'État et de gouvernement africains.
C'était le 22
juin 1989 à Gbadolite au Zaïre.
Après quatorze années de guerre civile, depuis
l'indépendance de l'ancienne colonie portugaise en 1975, la réconciliation
nationale en Angola semblait entérinée: un cessez-le-feu dans les quarante-huit
heures, l'intégration dans le pays des cadres du mouvement rebelle UNITA (Union
pour l'indépendance totale de l'Angola), la formation d'un "gouvernement de
transition", puis des élections libres devaient être les étapes du retour à la
paix civile.
Au nom de 70 000 morts, de 400 000 réfugiés à l'étranger et d'au
moins 600 000 dislocados à l'intérieur du pays, les armes devaient se taire.
Il
n'en a rien été.
Entre août 1989 et mars 1990, la guerre en Angola a été plus
meurtrière que jamais auparavant.
"Il est faux de prétendre que j'ai pris l'engagement verbal de quitter
temporairement l'Angola", a déclaré Jonas Savimbi, le chef de l'UNITA, dès le
mois de juillet 1989.
Au président Dos Santos, le président du Zaïre, Mobutu
Sese Seko, a assuré le contraire.
Le chef de l'État zaïrois, pour se rendre
indispensable à Washington, a-t-il réellement été "l'honnête courtier" des
retrouvailles angolaises? Au fil des mois, toutes les parties ont publiquement
exprimé leur doute.
En octobre 1989, sur la côte d'Azur, l'ultime tentative de
sauver l'"accord de Gbadolite" a échoué.
Jonas Savimbi a quitté précipitamment
la France.
Il a repris le maquis dans le sud-est de l'Angola où a débuté, à la
fin de l'année 1989, une vaste offensive de l'armée régulière.
Tout au long du
premier trimestre 1990, les combats ont fait rage autour de Mavinga, le "verrou
défensif" du territoire contrôlé par l'UNITA (150 000 habitants pour une
superficie grande comme les Pays-Bas).
En février 1990, chaque partie a affirmé
"tenir" la ville.
Mavinga, quelques cases autour d'une piste d'atterrissage, est
devenue un symbole comme l'avait été, deux ans plus tôt, Cuito Cuanevale.
Après
cette bataille, les Sud-Africains s'étaient définitivement retirés.
Et après
Mavinga?
Sans soutien sud-africain et sans sanctuaire dans le nord de la Namibie,
désormais indépendante, Jonas Savimbi est d'autant plus vulnérable que
l'administration Bush lui mesure son soutien (50 millions de dollars en 1989).
Mais sans l'appui des soldats cubains et l'aide militaire soviétique, le régime
"marxiste" de Luanda, qui a fait adhérer l'Angola au FMI en septembre 1989,
semblait tirer ses dernières cartouches.
En attendant, la famine rôde dans le
pays, potentiellement l'un des plus riches d'Afrique..
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