Analyse linéaire « À une passante »
Publié le 14/11/2021
Extrait du document
«
« A une passante »
Intro : « Tableaux » est une section consacrée à la ville.
La modernité de Baudelaire consiste
à déplacer le thème traditionnel bucolique dans l’espace urbain.
Projet de lecture : « Comment le poète met-il en scène le coup de foudre ? »
« Comment le Poète transforme-t-il en mythe la rencontre amoureuse ?
« Comment la douleur de la perte est-elle magnifiée par la poésie ? »
Mouvement du texte :
Le poème est un sonnet en alexandrins (le vers ne fait pas partie des contraintes du sonnet).
Il respecte l’alternance des rimes féminines et masculines.
Il est composé de deux quatrains
en rimes embrassées, mais le sizain au lieu de commencer par deux vers en rime suivie, se
termine par cette rime, ce qui en fait un sonnet inversé.
En revanche, la progression suit ce
découpage.
En effet, les deux quatrains sont consacrés au récit de la rencontre : le premier
dresse le contexte et l’événement décisif de la rencontre amoureuse, le second se
concentrant sur l’instant fatal de l’échange du regard qui crée le coup de foudre.
Les deux
tercets changent de temporalité : il s’agit du présent de l’écriture.
L’auteur s’interroge sur la
possibilité d’avoir laissé passer l’amour de sa vie, celle qui aurait pu être la femme idéale
pour lui.
Le premier vers dresse en une phrase de 12 syllabes le contexte : « la rue » n’est pas le cadre
bucolique habituel de la rencontre avec la femme aimée dans la poésie romantique (ex : « Le
Lac » de Lamartine, 1820).
Mais Baudelaire s’inscrit dans la modernité : trouver de la poésie
dans la ville.
Cette rue est métonymique de tous les bruits qu’elle contient avec le verbe
« hurler » et l’adjectif « assourdissante ».
Elle contraste avec dans les 3 vers suivant le
passage silencieux et comme au ralenti d’« une femme », non identifiée avec l’article indéfini
« une ».
Son annonce est suspendue par l’accumulation de ses caractéristiques qui la
précédent : « Longue » est inhabituel, mais lui donne beaucoup d’allure, « mince » prépare
« majestueuse ».
Son avancée est rendue solennelle par « en grand deuil », et la synecdoque
« douleur majestueuse » la confond avec le sentiment qui l’anime.
Le passé simple « passa »
marque la rapidité de l’instant, aboli tout de suite.
Elle est cependant décrite par un coup d’œil qui capte des détails de sa physionomie : le bord
de sa jupe avec « le feston et l’ourlet » (bas de la robe durcit, amidonné, et couture pour
raccourcir ou coudre la dentelle).
C’est le rythme de son geste que cherche à reproduire les
participes présents et les deux substantifs du vers 4, avec le découpage binaire de
l’alexandrin.
La phrase se termine au vers 5 où l’on trouve le point final.
Sa jambe est mise en avant,
sensualité du texte qui renvoie peut-être à l’adjectif « fastueux », difficile à interpréter..
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