Alexandre MillerandDe la gauche à la droite.
Publié le 17/05/2020
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1 / 2 Alexandre Millerand
De la gauche à la droite
Avocat, Alexandre Millerand, né à Paris le 10 février 1859, est d'abord collabo
rateur de Clemenceau à La Justice.
Elu
député en 1885, il siège à l'extrême
gauche comme socialiste indépendant,
avant
de définir, en 1896, dans son célè
bre discours de Saint-Mandé, un pro
gramme éloigné du marxisme et suscep
tible de rassembler toutes les tendances
socialistes: entente internationale des
travailleurs, socialisation
des moyens de production, conquête du pouvoir par le suffrage universel.
Sans en référer à son
parti, il entre, en 1899, dans le cabinet
Waldeck-Rousseau comme ministre du Commerce.
Il se sépare du parti socia
liste unifié, hostile à toute collaboration
avec l'Etat bourgeois, et, tout en réaffir
mant son attachement au socialisme ré formiste, il se rapproche de la droite.
Il accepte le portefeuille de la Guerre dans les cabinets Poincaré (1912-1913) et
Viviani (1914-1915).
Au lendemain de la guerre,
en 1919,
Millerand devient un des chefs du «Bloc
national» dont il a fixé le programme:
maintien de l'Union sacrée, application
stricte du traité de Versailles.
Chef du
gouvernement en 1920, il lutte contre les grèves, tente de juguler l'inflation et ré
tablit les relations diplomatiques avec le Vatican.
Après la démission de Descha
nel, il est élu président de la République
le 24 septembre 1920 par 695 voix sur
892.
Millerand entend jouer un rôle
effectif.
Il nomme chef du gouvernement
son ami Georges Leygues (remplacé
par Briand
le 16 janvier 1921).
Bien
1859-1943
qu'étranger au catholicisme, Millerand
poursuit la politique religieuse qu'il a
inaugurée comme président du Conseil.
Mais c'est surtout en politique étrangère
qu'il montre sa volonté d'action person
nelle.
Adversaire de la détente avec
l'Allemagne, il désapprouve les conces
sions de Briand à la conférence de Can nes et l'accule à la démission Ganvier
1922).
Il le remplace par Poincaré qu'il
soutient lors de l'occupation de la Ruhr.
Mais
Poincaré, juriste pointilleux,
n'approuve pas les conceptions de Mil lerand sur les pouvoirs présidentiels.
Or, celui-ci va sortir de son rôle d'arbitre
lors de la campagne électorale de 1923.
Face au cartel des gauches, dont les chefs sont Herriot et Painlevé, le «Bloc
national» s'est usé.
Le 14 octobre 1923,
par son retentissant discours d'Evreux,
Millerand s'affirme comme chef
de la
droite et demande des retouches à la
Constitution.
Aussi,
en mai 1924, la
victoire du cartel est-elle interprétée
comme une défaite
du président.
La
nouvelle majorité, dirigée par Herriot,
l'accuse d'outrepasser
ses pouvoirs et
entame une «grève des ministres».
Excé dé, Millerand se retire le 11 juin 1924.
Réélu sénateur en 1925, il se refusera à tout rôle politique important et mourra le 6 avril 1943.
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