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Alcibiade et l'expédition de Sicile

Publié le 15/05/2020

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« A la fin des Guerres Médiques en 479, une cité se détachait de toutes les autres dans le monde grec : Athènes.

Déjà au premier plan car ses citoyens n'ont pas hésité àquitter leur cité pour mener ensuite la bataille navale de Salamine, et devenir ainsi un des instruments principaux de la victoire du peuple grec coalisé contre lesPerses, elle deviendra le fer de lance de la reconquête des cités grecques d'Asie Mineure et des îles ioniennes.

Après la défection de Sparte et les divergencesexistantes au sein de la « Ligue Hellénique » vainqueur des Perses, Athènes décida de former la Ligue de Délos pour mener à bien ses projets de reconquête.Cependant, la Ligue de Délos changea progressivement pour devenir un véritable empire athénien, faisant passer ses membres d'alliés au statut de sujets.La période située entre la fin de la Guerre Médique et le début de la Guerre du Péloponnèse qui éclate en 431, est pour Athènes une période de grande prospérité, lapentékontaétie.

Périclès incarne cette période, lui, le premier citoyen, qui va gouverner presque à lui seul la politique athénienne après l'ostracisme de Cimon en 461.Ce dernier tentait, tout en s'efforçant d'accroitre la puissance athénienne, de garder de bonnes relations avec Sparte.

Lorsque celle-ci s'est retrouvée face à une révoltedes hilotes, il persuade les Athéniens de leur venir en aide, mais les spartiates refusent, se méfiant d'une intervention athénienne sur leur propre territoire.

Discrédité,il est donc frappé d'ostracisme, et la rupture se fît entre Athènes et Sparte.

Rien ne la retenant après le départ de Cimon, Athènes, sous la conduite de Périclès,affermît ses positions au sein de la Ligue, non au sens géographique, mais en asseyant son autorité sur ses « alliés » de l'empire.Selon Thucydide, c'est cet impérialisme athénien qui est la cause du déclenchement du plus grand conflit qu'ait connu le monde grec, la Guerre du Péloponnèse,opposant les deux grandes puissances grecques, Sparte et Athènes.

Pourtant ce n'était pas tant l'impérialisme athénien que la menace qu'Athènes faisait peser sur lesalliés de Sparte qui déclencha la guerre, notamment avec le blocus économique de Mégare et l'affaire de Corcyre.

Lorsque la guerre éclata, une épidémie de pesteravage Athènes qui balaya plus d'un quart de sa population, et au premier rang Périclès, qui mourut en 429.

Athènes perdit à ce moment là celui qui avait conçu toutela stratégie de guerre et employait des moyens réfléchis.

Sans lui la cité perdît une partie de sa cohérence politique.

L'homme qui, dans les années qui suivirent,dirigea la politique athénienne fut Cléon, un riche tanneur qui voulait à tout prix maintenir l'empire d'Athènes.

Mais il mourut au siège d'Amphipolis, peu avant laconclusion de la paix de 421, et depuis lors deux hommes ont dominé la vie politique, le riche Nicias, modéré, hostile à toute aventure, et Alcibiade, démocrate partradition familiale, mais soucieux surtout de sa gloire.

C'est ce dernier qui fit voter par l'Assemblée une des plus grandes entreprises jamais mise en place parAthènes, et qui allait décider de son avenir, l'expédition de Sicile.C'est sur ce personnage singulier qui a fait couler beaucoup d'encre que nous allons nous focaliser, un personnage mené par l'ambition qui dirigea la politiqueathénienne, et qui se servit de son influence pour servir ses propres desseins, et dont l'exemple le plus marquant est l'expédition de Sicile, qui nous servira d'objetd'étude.

Pour nous aider dans ces recherches, nous allons utiliser comme source principale l'œuvre de Thucydide relatant la Guerre du Péloponnèse, et principalementles livres VI et VII relatant l'expédition de Sicile, de l'arrivée des ambassadeurs des cités siciliennes jusqu'à la défaite athénienne.

Nous nous appuierons égalementsur diverses Vies écrites par Plutarque, celle de Nicias et d'Alcibiade.

Et enfin, dans une moindre mesure, Le Banquet de Platon pour ce qui concerne surtout la« formation » d'Alcibiade. La vie d'Alcibiade, à la fin du Ve siècle avant J.-C., coïncide, à Athènes, avec une période de transformations profondes où l'esprit civique et les traditions cèdentdevant les progrès de l'individualisme et de la critique.

Né en 450 avant J.-C., il se rattache aux deux plus grandes familles d'Athènes : par sa naissance auxAlcméonides et à Périclès - qui à la mort de son père, devint son tuteur – et par son mariage aux Kérikes.

Sa brillante intelligence, ses dons d'orateur s'avivent àfréquenter des esprits distingués : tout jeune, il se lie d'amitié avec Socrate et rencontre les esprits les plus brillants de son temps par l'entremise de son tuteur, amisdes plus grands sophistes, au contact de qui il aiguisa son esprit et apprit l'art de la rhétorique.

Mais c'est surtout cette relation qu'il entretînt avec Socrate, qui succèdeà la tutelle de Périclès, qui est marquante dans la vie du jeune homme.

Platon nous a laissé matière à exploiter dans ses Banquets quand à la relation entre les deuxhommes.

Comme le démontre Jean Hatzfeld, la relation entre les deux hommes semble commencer dans les années 434-434 lorsque Alcibiade est libéré de la tutellede Périclès, et semble terminée en 416.

Socrate n'eut pas d'influence réelle sur Alcibiade qui, en dépit de « l'esprit philosophique » que lui a reconnu Platon, choisit lemonde extérieur et la politique.

De plus son exceptionnelle beauté le pousse vers la vie publique, les succès et les plaisirs.

Tout prédestinait donc Alcibiade à ungrand avenir politique et à un rôle de premier plan dans la cité.

Dans une certaine mesure ce sera le cas, mais le contexte politique de la cité ainsi que le tempéramentd'Alcibiade le fera devenir à la fois un pivot de la politique athénienne et un traître.En effet à la mort de Périclès, comme nous le disions, les principaux protagonistes athéniens lors du conflit contre Sparte et ses alliés seront Alcibiade et Nicias.Cependant, comme le remarque Thucydide en parlant de Périclès, il nous dit que « sous le nom de la démocratie, c'était en fait le premier citoyen (Périclès) quigouvernait ».

Il enchaine ensuite : « Au contraire, les hommes qui suivirent étaient, par eux-mêmes, plus égaux entre eux, et ils aspiraient chacun à cette premièreplace : ils cherchèrent donc le plaisir du peuple, dont ils firent dépendre la conduite même des affaires.

», pour finir en remarquant qu'ils « pratiquèrent les intriguespersonnelles, à qui serait le chef du peuple ».

L'image de Périclès fît de l'ombre à ses successeurs, qui employèrent tous les moyens pour arriver à l'égaler au détrimentdu bien de la cité.

Ainsi, à partir de l'entrée en politique d'Alcibiade, les deux hommes ne vont cesser de s'affronter.La première apparition en politique d'Alcibiade se fait en 420, comme il nous est indiqué dans l'œuvre de Thucydide, dans le livre V, chapitre 43.

Il est qualifiédirectement d'ambitieux par l'auteur, et lorsque qu'il évoque les interventions orales d'Alcibiade dans son œuvre, on y retrouve toujours la juxtaposition desjustifications de ses actions, qui sont à la fois pour l'avenir d'Athènes mais aussi pour servir ses propres intérêts personnels.

Il semble que jamais Alcibiade n'ait agitsans que cela ne puisse lui rapporter quelque chose en retour.

Cette ambition, il va l'utiliser dans le but de dominer la politique athénienne et ainsi succéder à Périclès.Pour cela, il brigua la charge de stratège.

Les stratèges étaient en quelque sorte ceux qui dirigeaient la politique athénienne et la conduite de la ville.

De plus cettefonction militaire annuelle est renouvelable comme le montre l'exemple de Périclès qui fut réélu 15 fois à cette charge et qui a été le chef de la démocratie athéniennetout ce temps durant.

En plus de cela, il existe de fait une primauté dans cette charge : les stratèges sont au nombre de dix, mais un seul est réellement au pouvoir.

Quise rappelle du nom des stratèges ayant exercés leur charge en même temps que Périclès, Cimon ou encore Thémistocle ? En général, le personnage de plus grandeenvergure se fait élire aux côtés de ses amis pour avoir une plus grande marge de manœuvre.

Ce n'était cependant pas toujours le cas comme le montre l'oppositionentre Nicias et Alcibiade, tous deux stratèges bien qu'ennemis en politique.Où en était la situation avec Sparte à ce moment-là ? D'affrontements larvés, la guerre avait éclaté depuis 431, et Alcibiade y avait pris part lors de la bataille dePotidée, au cours de laquelle Socrate le défendît et le sauva.

La guerre, il la connaissait aussi par Périclès, son tuteur, alors stratège.

Pendant dix ans, Sparte etAthènes se sont affrontées, l'une dominant sur terre, l'autre dominant sur mer, et pendant dix ans aucune victoire décisive n'a été gagnée par aucun des deux camps.Les deux cités décidèrent donc de signer en 421 la paix dite de Nicias, une paix de cinquante ans.

Nicias représentait le parti de la paix, ce qui en fît un opposantnaturel d'Alcibiade, favorable à la guerre et à l'impérialisme athénien.

Cet impérialisme, il le représenta et en sera le champion durant les années 420-415, cherchantla moindre opportunité de reprendre le conflit avec Sparte, exploitant la moindre faille du traité de paix unissant les deux cités.

Exploitant une alliance « illégale »entre Sparte et la Béotie, il intervient dans le Péloponnèse et conclut en juillet 420 une alliance défensive de cent ans avec les ennemis de Sparte coalisés (Élis, Argos,Mantinée).

En Achaïe, il soutient Argos en guerre contre Épidaure, alliée à Sparte.

Excellente politique, qui pouvait affaiblir Sparte en l'isolant.

Mais, à Athènes, leparti de la paix l'emporte avec Nicias.

En 418, Alcibiade n'est pas réélu à son poste de stratège.

Une confusion extrême règne alors dans la cité : des hétairies,nouveaux groupements politiques s'appuyant sur la force, s'y déchaînent.

La rivalité d'Alcibiade et de Nicias paralyse toute l'activité politique athénienne.

Pour sortirde l'inaction, Hyperbolos présente une proposition d'ostracisme visant Alcibiade et Nicias en 418 ou 417.

Les deux hommes s'accordent pour déjouer ce plan : ilssont tous deux élus stratèges, et c'est Hyperbolos, instigateur de la proposition d'ostracisme, qui est banni ! Ces divisions sont sans nul doute responsables del'affaiblissement d'Athènes ; pendant ce temps, le roi de Sparte, Agis, s'empare des villes d'Arcadie et bat les armées d'Athènes et d'Argos à Mantinée.

Chassée duPéloponnèse, Athènes hésite entre deux courants : Nicias la pousse vers la Thrace, Alcibiade vers l'Occident.Les années 417-416 sont des années fastes pour Alcibiade.

L'alliance conclue avec Argos, après des débuts difficiles, donne enfin des résultats, et un accord entreArgos et Athènes est conclu au printemps 416.

Si plus tard ses détracteurs n'osèrent pas l'attaquer, c'est parce qu'ils pensaient que la présence argienne etmantinéenne lors de l'expédition de Sicile était due uniquement à Alcibiade.

A cela viennent s'ajouter des succès personnels : c'est surement lors des Jeux Olympiquesde 416 qu'Alcibiade remporte d'éclatantes victoire grâce à son écurie de course, plaçant plusieurs de ses attelages dans les premières positions.

C'est dire si le prestiged'Alcibiade est fort à l'orée des événements de Sicile, ce qui explique le poids de son opinion dans la politique athénienne lors des débats décidant la conduite àsuivre concernant la Sicile.Durant l'hiver 416/415, des ambassadeurs des cités siciliennes de Léontine et de Ségeste viennent demander de l'aide à Athènes contre la cité de Sélinonte et saprotectrice, la puissante Syracuse.

Athènes n'en est pas à son coup d'essai en ce qui concerne la Sicile.

Déjà Thémistocle, puis Périclès avaient eu les yeux rivés sur laSicile, non pas pour la dominer mais nouer des relations avec elle, et ainsi disposer d'un allié de poids.

De plus, la Sicile était un grenier à blé qui aurait pu permettreà Athènes de se fournir de manière aisée.

En 427, Athènes envoie, sur demande de ses alliées, les Léontins, vingt navires pour les aider contre Syracuse.

CependantThucydide nous précise que « De fait, les Athéniens envoyèrent ces navires sous couvert de leur parenté, mais en réalité parce qu'ils voulaient que le Péloponnèse nereçut pas de blé de là-bas, et parce qu'ils faisaient un essai préalable pour voir si il leur était possible de se soumettre la situation en Sicile ».

Mais les belligérantssiciliens, en se concertant au Congrès de Gela en 424, rejetèrent l'intervention de puissances étrangères à la Sicile pour ce qui concerne ses affaires internes.

Les. »

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