Alchimie

« 1 / 2 Alchimie Dans une acception vulgaire, l'alchimie serait l'art (réel ou chimérique) de fabriquer de l'or.

En fait, les alchimistes du Moyen Age méprisaient déjà les souf­ fleurs dont le seul but était de s'enrichir.

Dès ses ori­ gines, vraisemblablement babyloniennes et égyptiennes, l'alchimie présente une double face, pratique et théori­ que.

L'alchimie pratique vise, certes, à obtenir la pierre philosophale, qui transmutera les métaux et permettra de produire l'élixir de longue vie et le remède universel ou panacée.

Mais cette recherche repose sur une théorie de la nature, ou !)lutôt un ensemble de théories, dont l'une postule que les métaux sont des êtres vivants, à qui la pierre philosophale communique la perfection.

2 Cette tradition s'est modifiée et enrichie, au cours des siècles.

Après Alexandrie et Byzance, elle tombe dans le domaine arabe (où elle .reçoit son nom, al kimla, " la chimie ») et pénètre en Occident au Xli" siècle, sous la forme d'une série d'ouvrages attribués à un mage égyp­ tien, Hermès trois fois grand ou Trismégiste, parfois iden­ tifié au dieu égyptien Toth, parfois à Moise.

De l'obscu­ rité de ces textes est né le sens que nous donnons parfois au mot herméUque pour désigner ce qui ne peut être compris que par des initiés.

Une lecture attentive fait pourtant ressortir l'idée de l'unité cosmique, qui court comme un fil continu depuis les néo-platoniciens alexan­ drins jusqu'aux occultistes modernes.

3 Dans l'Europe médiévale, les alchimistes, particulière­ ment actifs à Paris et à Prague, semblent avoir formé des sociétés secrètes avec leurs signes de reconnais­ sance et leurs mots de passe.

Pour devenir alchimiste, il faut non seulement lire beaucoup, mais aussi recevoir l'enseignement oral des maîtres de divers pays, d'où la nécessité d'entreprendre de longs voyages.

L'Église, non sans raison, soupçonne les alchimistes de ·cultiver des doctrines hérétiques.

D'où une excommunication et des 2 / 2. »