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Albert CAMUS « Retour à Tipasa » (L'Été)

Publié le 15/05/2020

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« Albert CAMUS « Retour à Tipasa » (L'Été) [Quelques années après la guerre, lors d'un voyage en Algérie (dont il était originaire), Albert Camus retourne visiterles ruines romaines du village littoral de Tipasa, qu'il avait aimé et célébré quinze ans plus tôt, comme un lieu «habité par les dieux ».

Il évoque ici l'impression renouvelée que fait sur lui la solennité du site.]Sous la lumière glorieuse de décembre, comme il arrive une ou deux fois seulement dans des vies qui, après cela,peuvent s'estimer comblées, je retrouvai exactement ce que j'étais venu chercher et qui, malgré le temps et lemonde, m'était offert, à moi seul vraiment, dans cette nature déserte.

Du forum' jonché d'olives, on découvrait levillage en contrebas.

Aucun bruit n'en venait : des fumées légères montaient dans l'air limpide.

La mer aussi setaisait, comme suffoquée sous la douche ininterrompue d'une lumière étincelante et froide.

Venu du Chenoua, unlointain chant de coq célébrait seul la gloire fragile du jour.

Du côté des ruines, aussi loin que la vue pouvait porter,on ne voyait que des pierres grêlées et des absinthes, des arbres et des colonnes parfaites dans la transparence del'air cristallin.

Il semblait que la matinée se fût fixée, le soleil arrêté pour un instant incalculable.

Dans cette lumièreet ce silence, des années de fureur et de nuit fondaient lentement.

J'écoutais en moi un bruit presque oublié,comme si mon cœur, arrêté depuis longtemps, se remettait doucement à battre.

Et maintenant éveillé, jereconnaissais un à un les bruits imperceptibles dont était fait le silence : la basse continue des oiseaux, les soupirslégers et brefs de la mer au pied des rochers, la vibration des arbres, le chant aveugle des colonnes, lesfroissements des absinthes, les lézards furtifs.

J'entendais cela, j'écoutais aussi les flots heureux qui montaient enmoi.

Il me semblait que j'étais enfin revenu au port, pour un instant au moins, et que cet instant désormais n'enfinirait plus. Vous ferez de ce texte un commentaire composé ; vous montrerez par exemple comment les sensationsressenties devant ce paysage suggèrent l'intensité du bonheur retrouvé. _ DIFFICULTÉS - CONSEILS - PROPOSITIONS _ Albert Camus (1913-1960) passa en Algérie une jeunesse pauvre, consacrée à des études de philosophie et authéâtre, avant de devenir un journaliste et un écrivain parisien célèbre, qui participa à la Résistance, s'engageapolitiquement dans le journal Combat, entre autres lors de la guerre d'Algérie.

Ses oeuvres les plus célèbres sont La Peste, L'Étranger, L'Homme révolté. Dans L'Été, l'auteur évoque la terre de son enfance.

Le passage offert à votre analyse raconte son retour après quinze ans d'absence. A la description d'un paysage superbe s'ajoute l'émotion de retrouver intact, malgré le temps, un bonheur quis'apparente à un sentiment d'éternité.

Ces deux éléments, intimement liés dans le texte, peuvent vous livrer leplan de votre devoir. Suggestions La date de l'ouvrage, 1954, se situe avant la guerre d'Algérie (1954-1962).

Ne commettez pas de contresensen voyant dans les « années de fureur et de nuit » une allusion à cette dernière.

Il s'agit plutôt de la SecondeGuerre mondiale. Analysez tout particulièrement le champ lexical* de la lumière et des bruits. L'auteur jugeait ce lieu « habité par les dieux » : cette caractéristique se retrouve quinze ans après.

Montrez-le. Documentation : Noces, L'Été, L'Étranger, d'A.

Camus.

146 CORRIGÉ PLAN DÉTAILLÉ Introduction - Écrivain français fidèle à ses origines algéroises, Albert Camus est célèbre pour avoir exprimé le refus des vieillestranscendances et le sentiment d'absurdité provoqué par la Seconde Guerre mondiale.

Son engagementphilosophique et politique dans L'Homme révolté, La Peste ou le journal Combat ne saurait cependant faire oublier les nombreuses pages de poésie en prose où il évoque la beauté de sa terre natale. Dans L'Eté, Albert Camus raconte son retour, après quinze ans d'absence, sur le site des ruines romaines de Tipasa près d'Alger.

L'homme mûr y redécouvre un paysage splendide qui lui fait éprouver cet intense bonheur né à la foisdes souvenirs retrouvés et des sensations propres aux terres méditerranéennes.. »

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