Albanie 1993-1994

« Albanie 1993-1994 Le climat politique est resté très marqué par le radicalisme du Parti démocratique albanais (PDA, au pouvoir à partir de mars 1992), qui n'a eu de cesse de mener campagne contre les responsables de l'ex-Parti communiste, devenu Parti socialiste albanais (PSA), dont un grand nombre est d'ailleurs passé dans les rangs du PDA.

La condamnation à douze ans de prison du secrétaire du PSA Fatos Nano est apparu comme l'un des derniers rebondissements d'une politique de règlements de comptes et de revanche.

D'aucuns l'ont jugée particulièrement instrumentalisée par les nouvelles autorités pour affirmer leur pouvoir. En dépit de ce climat de suspicion politique rejaillissant sur la liberté d'expression, notamment à la radio et à la télévision, on a pu reconnaître au président Sali Berisha d'avoir maintenu une stabilité politique constamment compromise par un environnement régional préoccupant.

Les rapports avec la Grèce ont été des plus tendus après la mort, en avril 1994, de deux soldats albanais à la frontière, tués, selon Tirana, "par un commando d'irrédentistes grecs", l'expulsion de plusieurs milliers de travailleurs clandestins albanais, mais aussi avec le refus de l'Albanie d'accéder aux revendications léonines d'Athènes concernant la représentation de la hiérarchie orthodoxe au sein de la minorité grecque.

A la frontière avec le Kosovo (province de Serbie peuplée majoritairement d'Albanais), les milices serbes ont multiplié les provocations. Enfin, Tirana a continué de soutenir la République de Macédoine, en insistant pour que la minorité albanaise obtienne le statut de "nation constituante" (mêmes droits que pour les Macédoniens). Si l'ampleur de la reprise économique annoncée par les autorités (+ 11 %) a appelé quelques réserves, elle n'en a pas moins traduit un certain redressement, essentiellement perceptible dans le secteur agricole et le petit commerce de détail.. »