Albanie 1986-1987
Publié le 10/09/2020
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Albanie 1986-1987
En Albanie, le IXe Congrès du Parti du travail qui s'est tenu en novembre 1986
et l'élection d'une nouvelle Assemblée populaire en février 1987 (1 830 652 voix
pour la liste unique, aucune voix contre, un bulletin nul) ont marqué les débuts
de l'"après-hodjisme".
Certes, le chef de l'État, Ramiz Alia, reste fidèle aux
"enseignements lumineux du camarade Enver", mais la relève des cadres s'est
accélérée.
Sur 250 députés, 97 étaient nouveaux et le gouvernement a été
profondément remanié, renforçant le pouvoir de Hekuran Isai, qui cumule les
postes de membre du Bureau politique, vice-Premier ministre et ministre de
l'Intérieur.
Celui-ci est ainsi devenu un autre "homme fort" du régime aux côtés
de Ramiz Alia, de Foto Cami (secrétaire du Comité central et membre du Bureau
politique)...
sans oublier la veuve d'Enver Hodja.
Si la langue de bois est
encore pratiquée, parfois le discours devient plus nuancé.
C'est ainsi que, dans
le domaine culturel, le ton est plus critique.
Mais on reste éloigné d'une
quelconque "libéralisation" de la vie intellectuelle.
Le problème majeur reste l'état de l'économie.
Les autorités souhaitent
maintenir un rythme élevé du développement (+ 7 % en 1987 pour la production
industrielle) en se limitant à l'utilisation des ressources propres.
Pas de
"réformes", mais plutôt un "perfectionnement" de la gestion.
Dans le nouveau
plan quinquennal, priorité est donnée à l'exploitation du chrome (l'Albanie est
le troisième producteur mondial après l'URSS et l'Afrique du Sud) pour améliorer
le niveau des exportations.
Quitte à employer des voies détournées pour
commercer avec certains pays comme les États-Unis.
Officiellement, aucun changement n'est intervenu dans le domaine de la politique
étrangère.
Tirana souhaite établir de bonnes relations avec tous les pays,
indépendamment de leur système sociopolitique, mais refuse la "normalisation"
avec Moscou et Washington.
Des tentatives répétées de l'Union soviétique pour se
réconcilier avec l'Albanie ont échoué, mais on observe néanmoins une
amélioration des rapports albano-est-européens.
Avec la Yougoslavie - et malgré la tension persistante autour du problème du
Kosovo -, l'Albanie a maintenu des relations au niveau gouvernemental.
En août
1986, l'ouverture d'une liaison ferroviaire entre les deux pays a permis le
rattachement du réseau albanais au réseau européen.
Cela illustre bien le désir
de Tirana de sortir de son isolement, comme en témoigne aussi le nombre
croissant de visas désormais accordés aux journalistes et touristes occidentaux..
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