Albanie 1985-1986
Publié le 10/09/2020
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Albanie 1985-1986
L'Albanie compte préserver coûte que coûte son indépendance devenue plus fragile
avec la disparition d'Enver Hodja en avril 1985.
M.
Ramiz Alia, "disciple et
continuateur fidèle du camarade Enver", qui cumule les fonctions de premier
secrétaire du Comité central et du praesidium de l'Assemblée populaire,
multiplie des tournées en province pour renforcer son pouvoir.
Il bénéficie de
l'appui précieux de la veuve de l'ancien numéro un: Mme Nehmixe Hodja, membre du
Comité central, semble en effet exercer dans les coulisses une influence
croissante, dans l'attente de son entrée prochaine au bureau politique.
L'autre
personnalité en vue est M.
Foto Cami, secrétaire du Comité central, considéré
comme le plus proche collaborateur de M.
Ramiz Alia.
L'année 1985 a confirmé l'importance accordée par le régime aux problèmes
économiques, aggravés en 19851986 par les conditions météorologiques
particulièrement défavorables et des lacunes dans le fonctionnement du système
de planification.
M.
Alia et l'équipe de technocrates qui l'entoure sont
conscients des besoins urgents de l'Albanie en technologies modernes, ce qui
suppose le développement des rapports (essentiellement d'ordre économique) avec
un nombre croissant de pays étrangers, de préférence occidentaux.
Le processus engagé avant même la mort d'Enver Hodja s'est donc poursuivi.
Malgré la polémique autour de la situation des Yougoslaves d'origine albanaise
majoritaires dans la région du Kosovo, les relations commerciales entre Belgrade
et Tirana se sont encore élargies.
L'Italie, la Grèce, la Turquie, l'Autriche,
la République fédérale d'Allemagne et, dans une moindre mesure, la France (pour
la première fois depuis 1946, un membre du gouvernement, le secrétaire d'État
Jean-Michel Baylet, s'est rendu à Tirana en septembre 1985) sont les principaux
partenaires de l'Albanie.
De plus en plus "courtisés" par les médias soviétiques
et est-européens, les Albanais ont continué de repousser ces appels répétés en
faveur d'une normalisation.
Au printemps 1986, si rien ne permettait d'affirmer que les dirigeants du
régime, profondément marqués par "l'époque Hodja", envisageaient pour l'immédiat
une réorientation spectaculaire de leur politique étrangère ou intérieure, il
semblait probable que le Congrès du Parti communiste, attendu pour avant la fin
de l'année, marquerait le début effectif de l'"après-hodjisme"..
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