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Alain: L'homme réel est né d'une femme

Publié le 15/05/2020

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« L'homme réel est né d'une femme.

[...] Tout homme fut enveloppé d'abord dans le tissu humain, etaussitôt après dans les bras humains ; il n'a point d'expérience qui précède cette expérience de l'humain ;tel est son premier monde, non pas monde de choses, mais monde humain, monde de signes, d'où sa frêleexistence dépend.

Ne demandez donc point comment un homme forme ses premières idées.

Il les reçoitavec les signes ; et le premier éveil de sa pensée est certainement, sans aucun doute, pour comprendreun signe.

Quel est donc l'enfant à qui on n'a pas montré les choses, et d'abord les hommes ? Où est-il celuiqui a appris seul la droite et la gauche, la semaine, les mois, l'année ? [...]Sans aucun doute tout homme a connu des signes avant de connaître des choses.

Disons même plus ;disons qu'il a usé des signes avant de les comprendre.

L'enfant pleure et crie sans vouloir d'abord signifier; mais il est compris aussitôt par sa mère.

Il ne comprend ce qu'il dit que par les effets, c'est-à-dire lesactions et les signes que sa mère lui renvoie aussitôt.« L'enfant, disait Aristote, appelle d'abord tous leshommes papa.

» C'est en essayant les signes qu'il arrive aux idées ; et il est compris bien avant decomprendre ; c'est dire qu'il parle avant de penser.

[...]Toute pensée est donc entre plusieurs, et objet d'échange.

Apprendre à penser, c'est donc apprendre às'accorder ; apprendre à bien penser, c'est s'accorder avec les hommes les plus éminents, par lesmeilleurs signes.

Vérifier les signes, sans aucun doute, voilà la part des choses.

Mais connaître d'abord lessignes en leur sens humain, voilà l'ordre.

Leçons de choses, toujours prématurées ; leçons de signes, lire,écrire, réciter, bien plus urgentes.ALAIN. L'homme réel est né d'une femme.

[...] Tout homme fut enveloppé d'abord dans le tissu humain, et aussitôt aprèsdans les bras humains ; il n'a point d'expérience qui précède cette expérience de l'humain ; tel est son premiermonde, non pas monde de choses, mais monde humain, monde de signes, d'où sa frêle existence dépend. Ne demandez donc point comment un homme forme ses premières idées.

Il les reçoit avec les signes ; et le premieréveil de sa pensée est certainement, sans aucun doute, pour comprendre un signe.

Quel est donc l'enfant à qui onn'a pas montré les choses, et d'abord les hommes ? Où est-il celui qui a appris seul la droite et la gauche, lasemaine, les mois, l'année ? [...] Sans aucun doute tout homme a connu des signes avant de connaître des choses.Disons même plus ; disons qu'il a usé des signes avant de les comprendre.

L'enfant pleure et crie sans vouloird'abord signifier ; mais il est compris aussitôt par sa mère.

Il ne comprend ce qu'il dit que par les effets, c'est-à-direles actions et les signes que sa mère lui renvoie aussitôt.« L'enfant, disait Aristote, appelle d'abord tous les hommespapa.

» C'est en essayant les signes qu'il arrive aux idées ; et il est compris bien avant de comprendre ; c'est direqu'il parle avant de penser.

[...] Toute pensée est donc entre plusieurs, et objet d'échange.

Apprendre à penser, c'est donc apprendre à s'accorder ; apprendre à bien penser, c'est s'accorder avec les hommes les plus éminents,par les meilleurs signes.

Vérifier les signes, sans aucun doute, voilà la part des choses.

Mais connaître d'abord lessignes en leur sens humain, voilà l'ordre.

Leçons de choses, toujours prématurées ; leçons de signes, lire, écrire,réciter, bien plus urgentes.

ALAIN. Thème et thèse Alain traite ici de la formation de la conscience, dans une perspective de communauté humaine.

Pour lui, c'est ce« tissus humain », constitué de signes, qui conduit à la parole.

Sa thèse est double : la parole précède la pensée ;et donc, puisqu'il n'y a de parole qu'à plusieurs, que la pensée est un acte partagé, qui prend place dans un réseauhumain. Il faudra donc bien analyser les termes suivants : signes, choses, idées, échange . Analyse 1.

Le monde réel / le monde humain, celui des signes L'homme réel est né d'une femme.

[...] Tout homme fut enveloppé d'abord dans le tissu humain, et aussitôt aprèsdans les bras humains ; il n'a point d'expérience qui précède cette expérience de l'humain ; tel est son premiermonde, non pas monde de choses, mais monde humain, monde de signes, d'où sa frêle existence dépend . • Ce qui fait l'homme, son caractère humain, n'est pas la biologie (être né d'une femme), mais être entouré d'autreshumains avec lesquels il y a interaction.

Ainsi l'homme biologique, « l'homme réel », qui est homme au regard de lanature, n'est pas encore humain. • Alain oppose donc d'un côté le monde des choses , c'est-à-dire des objets concrets et matériels, et de l'autre le monde des signes , qui est le monde humain.

C'est l'interprétation du monde comme « signes » qui est la caractéristique de l'humain.

La chose est le référant, l'objet réel ; tandis que le signe est la manière dont l'hommeperçoit, désigne et se sert de la chose. • Le contact avec d'autres humains, dès le début par les « bras humains » indique que ce monde de signes se fait. »

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