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Alain: La liberté d'opinion ne peut être illimitée.

Publié le 15/05/2020

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« La liberté des opinions ne peut être sans limites.

Je vois qu'on la revendique comme un droit tantôt pour une propagande,tantôt pour une autre.

Or, on comprend pourtant bien qu'il n'y a pas de droit sans limites; cela n'est pas possible, à moins quel'on ne se place dans l'état de liberté et de guerre, où l'on peut bien dire que l'on se donne tous les droits, mais où, aussi, l'onne possède que ceux que l'on peut maintenir par sa propre force.

Mais dès que l'on fait société avec d'autres, les droits desuns et des autres forment un système équilibré; il n'est pas dit du tout que tous auront tous les droits possibles; il est ditseulement que tous auront les mêmes droits; et c'est cette égalité des droits qui est sans doute la forme de la justice; car lescirconstances ne permettent jamais d'établir un droit tout à fait sans restriction; par exemple il n'est pas dit qu'on ne barrerapas une rue dans l'intérêt commun; la justice exige seulement que la rue soit barrée aux mêmes conditions pour tout le monde.Donc je conçois bien que l'on revendique comme citoyen, et avec toute l'énergie que l'on voudra y mettre, un droit dont on voitque les autres citoyens ont la jouissance.

Mais vouloir un droit sans limites, cela sonne mal. Parties du programme abordées : — Le droit.— La justice.— La liberté. Analyse du sujet : La véritable liberté clans une société humaine ne consiste pas en un usage illimité de celle-ci, mais au contraire clans une égalité des droits qui postule l'existence de certaines limites. Conseils pratiques : Efforcez-vous de définir avec rigueur le sens des principaux concepts et évitez de les employer seulement clans leur sens le plus quotidien.Évitez de paraphraser ce texte relativement facile. Bibliographie : ROUSSEAU , Du contrat social, Garnier-Flammarion.HEGEL, Principes de la philosophie dit droit, Gallimard. Nature du sujet : Classique. Introduction La société idéale est-elle celle où « il est interdit d'interdire » et où chacun jouit de droits illimités? Main, en termes clairs, s'attache à démonter lacontradiction que renferme cette utopie libertaire et propose un autre critère de légitimité d'une structure sociale donnée : l'égalité des droits, qui incarneselon lui « la forme de la justice ».

Nous étudierons les arguments proposés par Main pour appuyer cette thèse tout en nous demandant ce que peutrecouvrir cette égalité des droits et si elle ne doit pas être complétée par un autre critère. Étude ordonnée et intérêt philosophique. La question de la limitation des droits est abordée à travers l'exemple d'un droit particulier, celui d'avoir et d'exprimer des opinions.

N'y a-t-il pas là uneliberté fondamentale et qui doit être illimitée? Or Alain affirme d'emblée le contraire : « La liberté des opinions ne peut être sans limites.» La liberté de tout penser et de toutdire ne doit pas être reconnue comme un droit.

Cette idée, selon A lain, n'est qu'un slogan démagogique.Doit-on en conclure qu'Alain est un adversaire de la démocratie? Sûrement pas.

Il suffit en effet de suivre l'actualité ou depenser aux lois qui encadrent, dans une démocratie comme la nôtre, la liberté d'opinion.

On peut être poursuivi, par exemple,pour incitation à la haine raciale ou apologie de la violence : la démocratie doit réagir contre les discours qui sont déjà desactes de violence.Pour donner plus de poids à l'idée d'une limitation de la liberté d'opinion, Alain replace cette question dans le cadre du droit engénéral pour montrer que la notion de limite fait partie intégrante de l'idée du droit.

Il oppose pour cela l'état d'anarchie ( «l'état de liberté et de guerre » ) et l'état social.

Dans le premier cas, chacun a autant de liberté qu'il a de force pour s'imposer. L'individu est donc livré à lui-même et la notion de droit reste vide.

Dans l'état social, au contraire, A lain ne dit pas que l'individu est « dans la société »mais qu'il « fait société avec d'autres » : souligner la part active que chacun prend dans la formation et le maintien du lien social permet de mieuxcomprendre pourquoi l'attitude citoyenne consiste non pas à tenter d'avoir le plus de droits possibles mais à militer pour que tous aient les mêmes droits.C'est ainsi qu'intervient l'idée d'égalité, désormais indissociable de celle de limite : ces deux notions combinées produisent celle d'équilibre et de justice.Alain, dans cette partie centrale du texte, tient à faire passer l'idée selon laquelle l'idéal d'une société ne doit pas être l'expansion à l'infini de tous lesdroits, mais plutôt la recherche de la mesure, d'une juste proportion.

Les droits ne forment en effet un « système équilibré », donc durable, que s'ils ne sedétruisent pas mutuellement ou si certains ne sont pas exagérément développés par rapport à d'autres.

On peut par exemple penser à la difficile recherched'un point d'équilibre entre la liberté de la presse et le respect de la vie privée ou la bonne marche de la justice.Il est question ici de la « forme de la justice », parce qu'il s'agit d'un critère général indépendant du contenu concret de la législation de chaque société etdes restrictions ponctuelles dues aux circonstances.

Le critère de l'égalité est un des éléments qui permettent de se demander si un système donné est «équilibré » ou non.

Mais nous pourrions souligner que ce critère doit êtrecomplété par un autre, auquel A lain fait seulement une allusion fugitive : c'est celui de « l'intérêt commun » Un système dans lequel tous les citoyens sontopprimés de façon égale, dans lequel les droits sont les mêmes pour tous mais presque inexistants, ne peut être considéré comme bon.De même, il serait possible d'élargir ici le débat en montrant la nécessité de nuancer cette idée de l'égalité de tous devant la loi : ne doit-elle pas êtremodulée, notamment, en fonction de l'inégalité des uns et des autres face à l'existence? On réserve bien des places, dans les transports en commun, auxpersonnes handicapées ou âgées; mais alors cette priorité est justifiée et acceptée par les autres catégories, et aucun autre critère, par exemple la couleurde la peau, ne doit entrer en ligne de compte pour l'attribution de ces places.

O n pourrait également ajouter qu'une limitation des droits n'est acceptable quesi la possibilité d'une modification, d'une révision de l'équilibre, demeure ouverte. Conclusion On voit donc comment l'idée de limite est nécessaire pour pouvoir combiner liberté et justice au sein d'un état de droit.

Le texte d'Alain nous inviteparticulièrement à réfléchir sur notre propre attitude à l'égard de nos droits : les regardons-nous comme des sources d'avantages, ou comme les cadres denotre existence avec et pour les autres ? Alain rappelle cette condition si précieuse et si fragile de la société : la recherche individuelle du bonheur ne doitpas se faire au détriment du « vouloir vivre ensemble ». DÉMAGOGUE : Du grec, démagôgos, meneur du peuple; enun sens négatif, celui qui excite lespassions pour obtenir une réussiteélectorale.. »

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