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Abraham Lincoln

Publié le 16/05/2020

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« Abraham Lincoln Abraham Lincoln fut, à bien des égards, un A méricain moyen du XIXe siècle et cependant, c omme Jeanne d'Arc, il transcenda son époque et son pays par lasimplicité de son génie et par le caractère tragique de son destin.

Si les États-Unis devaient avoir un saint patron, ce serait Lincoln mais, plusprofondément, il incarna moins le nationalisme américain que le principe universel de la démocratie. Après plus d'un siècle, la guerre de Sécession demeure l'événement central de l'histoire des États-Unis et ses proportions épiques expliquent en grandepartie la stature historique de Linc oln.

Si l'Amérique contemporaine reste aus si consciente du conflit de 1861-1865, ce n'est pas seulement en raison deson ampleur tragique, mais surtout en raison de son c aractère toujours actuel.

On retrouve les racines des conflits raciaux du XXe sièc le et de nombreusesanalogies avec eux dans la controverse sur l'esclavage qui se pours uivit pendant toute une partie du XIXe siècle. Lorsque Lincoln devint Président en 1861, seul un petit groupe "d'abolitionnistes", comme le fougueux journaliste de Bos ton William Lloyd Garrison,exigeaient l'émancipation immédiate de la totalité des quatre millions d'esclaves des quinze États du Sud.

Bien plus nombreux étaient les adversairesmodérés de l'esclavage, tels que Lincoln, qui demandaient seulement que cette "institution particulière" ne soit pas admise dans les nouveaux territoires etÉtats de l'Ouest.

Toutefois, en 1861, il était devenu évident que, pour plusieurs raisons, dont les facteurs climatiques, une nouvelle expans ion del'esclavage et la création de nouveaux États esclavagistes étaient fort peu probables.

P ourquoi donc une crise se développa-t-elle, pour finalement aboutirà la guerre civile ? P ourquoi les États du Sud furent-ils conduits à faire s écession par le simple fait de l'élection d'un homme qui se contentait de vouloirexclure l'esclavage d'une région où il n'était de toute façon pas susceptible de s'établir ? Ce problème historique a inspiré des controverses entre historiens d'une ampleur comparable aux débats sur la Révolution française.

O n peut répondre quedes décennies de conflits et de récriminations avaient tellement aigri les deux "sections" qu'elles ne pouvaient plus voir chez l'autre que des scélérats.Beaucoup de Nordistes, par exemple, soupçonnaient le Sud de vouloir en dernier ressort rendre l'esclavage res pectable et légal dans tout le pays.

LesSudistes, à leur tour, avaient tendance à considérer Lincoln et les autres républicains comme des abolitionnistes camouflés, dont l'agitation contrel'esclavage risquait de déchaîner une insurrection des esclaves semblable à celle qui avait ensanglanté Saint-D omingue.

Toutefois, sous le couvert decraintes irrationnelles et d'arguments compliqués, on sentait intuitivement, de part et d'autre, que le débat apparemment vide sur l'extension de l'esc lavagen'avait jamais constitué que la première ligne d'escarmouches dans une bataille bien plus large : sur le caractère moral de l'esclavage et sur son statutfutur dans tout le pays. C'est alors que cette longue et amère c ontroverse entre Nord et Sud entrait dans s a phase finale que Lincoln sortit assez soudainement d'une demi-obscurité pour devenir un leader national.

C ertes, il jouissait d'une grande réputation dans son propre État où, sorti d'un milieu de pionniers, il était devenuun des avocats et des hommes politiques les plus res pectés de l'Illinois.

Mais ce n'est qu'en 1858, alors qu'il approchait de la cinquantaine, qu'il se fitlargement connaître, surtout grâce à sa campagne spectaculaire mais malheureus e pour se faire élire au Sénat contre le sortant, Stephen Douglas, leprincipal politicien démocrate de l'époque.

Deux ans plus tard, grâce à d'heureux hasards et à d'habiles manœuvres , Lincoln se fit désigner c omme candidatà la présidence de la nouvelle coalition antiesclavagis te qui avait pris le nom de Parti républicain.

Puis, ses adversaires s'étant divisés entre trois candidatsdifférents, il gagna les élections, venant en tête dans pres que tous les États du Nord, ce qui lui assura la majorité des voix des grands électeurs, alors qu'iln'avait obtenu qu'environ 39 % des suffrages populaires.

Ne voulant pas être gouvernés par un P résident républicain, plusieurs États du Sud se préparèrentsur-le-champ à faire sécession. Même après son élection à la présidence, Lincoln ne c omptait pas que l'esclavage serait aboli de son vivant.

Il considérait depuis longtemps cetteinstitution comme une "monstrueuse injustice", mais il convenait de sa "nécessité", imposée par son caractère établi et par la protection de la C onstitution.Au mieux, il es pérait qu'une politique de restriction flétrirait officiellement l'es clavage comme une plaie sociale et ouvrirait la voie à son "extinctiondéfinitive".

Beaucoup d'historiens modernes , partisans fervents de la lutte menée par les Noirs en faveur de l'égalité, ont trouvé peu de raisons d'admirerl'attitude de Lincoln.

Si on le compare aux abolitionnis tes tels que Garrison, il apparaît peu héroïque, opportuniste et assez insensible aux souffrances dupeuple noir asservi.

Certains auteurs affirment même qu'il ne lança sa P roclamation d'émancipation qu'à contrecœur et sous la pression de l'aile radicale deson parti.

Ces critiques s ont valables, mais deux commentaires sont nécessaires.

D'abord, Lincoln haïssait sans doute l'esclavage avec autant de passionque Garrison, mais pas de façon aussi exclusive.

Il comprenait que dans une société complexe, il y a souvent des droits et des valeurs qui s'affrontent etqu'il faut traiter avec respect, mais pas forcément avec le même respect.

Ensuite, si l'on se réfère aux résultats des élections de 1860, il est manifeste queLincoln était aussi radical que pouvait l'être un leader antiesclavagiste pour être à même d'atteindre le pouvoir suprême.

Garrison avait tonné pendanttrente ans contre l'esclavage mais ce fut Lincoln qui proclama effec tivement la libération des esclaves. Le mouvement de sécession de 1860-1861 éclata en un conflit armé parce que Lincoln et les républicains rejetèrent les deux options autres que la guerre.C'est-à-dire qu'ils ne voulurent ni accepter une séparation pac ifique ni faire de concessions suffisantes pour apaiser les esclavagistes .

Le nouveauPrésident dut affronter non seulement la rébellion du Sud mais l'hos tilité de nombreux démocrates du Nord qui n'étaient pas tant pour l'esclavage que contreles antiesclavagistes.

A u début, Lincoln, avec ses origines provinciales et son manque d'expérience du pouvoir, sembla un chef insuffisant au milieu d'unecrise aussi grave.

M ais, durant les quatre années de guerre qui suivirent, son génie se révéla progressivement.

Il fit usage de ses pouvoirs présidentielsavec une hardiesse inattendue, il manifesta une capacité rare d'aller au cœur des problèmes et sut percevoir de façon très claire les aspects stratégiquesdu conflit.

Et, surtout, il apporta sa détermination.

Sans doute, dès le départ, la supériorité du Nord sur les États Confédérés signifiait qu'il pouvait gagner laguerre s'il le voulait avec assez d'énergie.

Lincoln eut le grand mérite d'exprimer cet objectif national avec tant de conviction et de mobiliser si totalementl'opinion publique que la cause de l'Union ne pouvait pas être ébranlée des défaites militaires ou des querelles internes.

M ais les avantages du Nord nepouvaient pas être efficaces s'il ne s'assurait pas le concours d'hommes n'appartenant pas à son parti.

Beaucoup de démocrates du Nord étaient disposés àsoutenir une guerre contre la sécession, mais non contre l'esclavage.

A ussi, Lincoln insista sur le fait que son "but essentiel" était de sauver l'U nion, avecou sans l'esclavage.

Il résista aux premières pressions en faveur de l'abolition et justifia finalement la P roclamation d'émancipation comme une mesuremilitaire conçue pour accélérer la victoire et la réconc iliation.

Cependant, tout en faisant ces concess ions aux circonstances, il lança la réforme sociale laplus radic ale de toute l'histoire de l'A mérique et il le fit avec une profonde satisfaction intime.

La grande erreur de Lincoln fut de ne pas s'être suffisammentpréoccupé de l'avenir des quatre millions d'esclaves libérés faute à laquelle il aurait pu remédier s'il n'était pas mort quelques semaines seulement aprèsavoir entamé son second mandat.

La balle de l'assass in qui l'abattit le Vendredi Saint, sitôt après le jour de la victoire, fit de lui l'un des grands martyrs del'histoire.

Il symbolisa la vigueur farouche de l'O uest et, en sa qualité de self made man, les vertus d'une s ociété ouverte.

Finalement, ses parolesdemeureront peut-être encore plus longtemps que ses actes car, comme plus tard Winston Churchill, il mobilisa non seulement sa nation, mais encore lalangue anglaise et l'envoya au combat.

On se souvient particulièrement de ses deux discours d'inauguration et des quelques paroles immortelles qu'ilprononça au cimetière de Gettysburg.

Mais, dans son second message annuel au C ongrès (1862), figure un passage qui illustre bien la splendeurshakespearienne qu'il pouvait parfois atteindre : "Les dogmes du calme passé ne c onviennent plus à l'orageux présent.

Une montagne de difficultés sedresse devant nous et nous devons nous élever à sa hauteur.

Notre situation est nouvelle : il nous faut penser à neuf et agir à neuf.

A bandonnons nosillusions et nous pourrons alors sauver notre pays.". »

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