6 FEVRIER 1934
Publié le 16/05/2020
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6 FEVRIER 1934
Pour la III e République, l'année 1934 débute sous de fâcheux auspices.
Les effets de la crise économique, la désillusion des anciens combattants, l'instabilité ministérielle chronique provoquent le mécontentement de toutes lescouches de la société et un regain de l'antiparlementarisme latent.
Cet antiparlementarisme trouve un aliment dansla dénonciation des scandales financiers dont le plus important, l'«affaire Stavisky», se traduit par la chute, le 27janvier 1934, du gouvernement Chautemps.
L'exaspération d'une partie de l'opinion est exploitée par les ligues qui s'affirment patriotes, anticommunistes ettraduisent une aspiration en faveur d'un pouvoir fort.
Parmi ces groupements : les Camelots du roi, émanation del'Action française, les Jeunesses patriotes du bouillant Pierre Taittinger, les Francistes de Bucard, la Confédération des anciens combattants.
Les Croix-de-Feu du lieutenant-colonel de La Rocque, qui, en 1936, après la dissolutiondes ligues, se transformeront en Parti social français, ont une place à part : ils ne se veulent ni de droite ni degauche.
A la fin de janvier, les ligues entretiennent à Paris une atmosphère fiévreuse, fulminant contre le «régimeabject», contre les parlementaires assimilés à de vulgaires «voleurs».
Une mesure prise par le nouveau cabinetDaladier va être à l'origine de l'explosion : la révocation du préfet de police Chiappe, honni par la gauche en raisonde ses sympathies supposées à l'égard des ligues.
Des milliers de manifestants répondent, le 6 février, à l'appel desligues et se rassemblent aux Champs-Elysées, à la Concorde, autour de l'Opéra, avec l'intention de marcher sur lePalais-Bourbon, à l'heure où le gouvernement Daladier se présente devant la Chambre.
A la tombée de la nuit, desheurts très durs opposent les manifestants à la garde municipale à cheval.
Les forces de police sont rejetées sur lepont de la Concorde.
Menacés d'être submergés, les gardes mobiles ouvrent le feu.
Un deuxième assaut se solde parune nouvelle réaction sanglante et, pendant toute la nuit, des affrontements d'une extrême violence opposent lesmanifestants aux policiers.
A l'aube, on compte 17 morts.
Le cabinet Daladier démissionne.
Le président Lebrun fait appel à Doumergue, qui constitue un gouvernement de«concentration nationale».
Les conséquences du 6-Février n'en sont pas moins considérables.
Pour la gauche, lajournée s'identifie à une tentative de putsch, même si les ligues n'ont à aucun moment envisagé une prise dupouvoir.
Tout au long de février, radicaux, socialistes, communistes organisent des manifestations contre la«menace fasciste».
Le clivage entre la droite et la gauche se renforce et va jeter les bases du Front populaire..
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