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« L’homme en Rimbaud est libre » sont les mots de Paul Verlaine

Publié le 04/05/2024

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« « L’homme en Rimbaud est libre » sont les mots de Paul Verlaine lorsqu’il décrit le jeune poète Arthur Rimbaud.

En effet, ce dernier se laisse emporter par sa liberté créative dans les poèmes de Cahiers de Douai.

Il utilise la poésie comme outil d’émancipation de nombreux aspects de sa vie mouvementée et difficile.

Auteur inclassable de la littérature française, jeune homme flamboyant, Rimbaud mène une vie de bohème.

Poète, voyageur, bohémien, le jeune homme vivra mille vies avant d’aller se perdre dans le désert du Sahara.

C’est à l’âge de seize ans qu’il rédige les vingt-deux poèmes qui forment Les Cahiers de Douai et qui ne seront publiés qu’en 1919. Ainsi on retrouve des éléments du Parnasse mais aussi du romantisme hugolien et du romantisme gothique de Baudelaire.

De plus, il grandit en France sous le Second Empire avec un empereur, Napoléon III, qui nit dans une période d’oppression valeurs de la Révolution française et cherchant à effectuer de grands changements industriels en France.

En quoi peuton dire que la création poétique est un acte d’émancipation dans les Cahiers de Douai de Rimbaud ? Dans un premier temps, nous analyserons l’usage de la poésie pour s’affranchir de l’adolescence et devenir indépendant.

Puis dans un second temps, nous aborderons l’ironie et la satire comme outil de dénonciation de l’ordre établi en France.

Finalement, dans un troisième temps, nous nous intéresserons à la naissance d’une poésie proprement rimbaldienne. Tout d’abord, Rimbaud évoque dans de nombreux poèmes le voyage et l’abandon du foyer b familial.

En effet, il grandit dans un village campagnard dans le Nord-Est de la France et s’ennuie rapidement de son quotidien.

Il souhaite quitter la vie rurale pour aller à Paris et découvrir une vie mouvementée et entourée de poètes comme lui, c herchant à s’émanciper. Dans son poème « Sensation », il rêve de fuguer et décrit au conditionnel une estape qui permettrait un détachement métaphysique : « Je ne parlerai pas, je ne penserai rien ». Il évoque une liberté de l’esprit et du corps qui lui apporte un plaisir incompatible.

Le cheminement sera vécu par Rimbaud lorsqu’il fuguera à Paris puis en Belgique et poursuivra tout au long du groupement de texte.

Le dernier poème “Ma Bohème”, clôture cette avance avec “un pied près de mon cœur”.

Le voyage est une expérience caractéristique de Rimbaud qu’il poursuivra dans sa vie qui commence depuis sa jeunesse dans ses premiers poèmes constituant les Cahiers de Douai. Puis Rimbaud s’affranchit de l’éducation qu’il a reçu à la maison pour découvrir le monde de l’intimité et de la sensualité.

En effet, il a grandi dans un foyer monoparental avec une mère très 1 stricte et pieuse.

Cependant, cela ne lui empêche pas de découvrir le monde interdit et de vivre ses premières expériences amoureuses.

Dans de nombreux poèmes de ce groupement de textes, il met en scène le plaisir avec des atmosphères intimes.

Dans son poème “Au Cabaret vert”, il décrit une “fille aux tétons énormes” et un jeu amoureux entre eux.

Cette servante “arrangeait les plats pour un avoir un baiser” et le poète suit le jeu.

Ainsi il décrit un éveillement d’émotions romantiques chez Rimbaud qui trouve du plaisir à interagir avec les femmes.

Ce concept est renforcé dans “Sensation” lorsque la voix poétique dit “Heureux, comme avec une femme”; Il va à l’encontre de l’autorité parentale et décrit même des personnages féminins contraires à sa mère pour accentuer son détachement de cette dernière. Finalement Rimbaud trouve une nouvelle figure maternelle qui le libère de sa famille et s’occupe de lui.

Il met en scène dans de nombreux poèmes la Nature qui est personnifiée avec un côté bienveillant et nourricier.

Rimbaud fait éloge à cette nature qui l’accueille et le protège. Il décrit la beauté de cette dernière en faisant appel aux sens.

Dans “le Dormeur du Val”, il évoque une nature idyllique dès le premier vers “ C’est un trou de verdure où chasse une rivière” qui mélange la vue (couleur) avec le tactile (textures) et l’ouïe (chants).

Cette mère protège le jeune soldat qui repose sur son “lit vert”, chauffé par le Soleil, entre les plantes.

Puis il rapproche également la nature à l’esprit de fugue car lorsqu’il voyage, il se trouve parmi une biodiversité qui l’entoure.

Dans le poème “Ma Bohème”, il dort le soir dans “Mon auberge à la Grande-Ourse”, c’est-à-dire à l’air libre.

Il se sent en sécurité et en paix lorsqu’il est bercé par cette nature et souligne son amour pour elle.

Ainsi il utilise la poésie pour mettre en scène la beauté de la nature et montrer son détachement à sa propre mère et famille. Rimbaud s’émancipe de sa famille et évoque cet affranchissement dans les Cahiers de Douai.

À l’aide de sa créativité poétique, il met en scène une libération de sa mère et le passage à une vie indépendante de sa famille où il prend ses propres décisions.

Puis il évoque une émancipation des figures de pouvoirs et de l’ordre établi en France.

À travers l’usage de la satire et de l’ironie, il dénonce les abus de la société et de la politique de son époque ainsi que l’Église hypocrite. D’emblée, Rimbaud critique ouvertement Napoléon 3 et son régime.

En effet il se moque de ce personnage dans de nombreux poèmes tels que “L’Éclatante victoire de Sarrebrück”.

Il utilise un lexique enfantin pour décrire ses comportements, “Raide, sur son dada”.

Il dresse un portrait burlesque en soulignant tous ses défauts et ses politiques absurdes.

Puis, il donne la parole au peuple qui se montre partisan à la démocratie et aux valeurs de la Révolution française.

“Le Forgeron” est un poème qui met en scène le retournement de force entre les monarques et le peuple qui se soulève contre les injustices ; Ensuite la défaite de l’Empereur 2 est décrite dans “Rages de Césars” avec “La liberté revit ! Il se sent éreinté !” qui dénonce sa naïveté et ses souhaits impossibles.

De plus, il critique les conflits déclenchés par ce dernier.

Il se montre antimilitariste et dénonce la violence de la guerre.

Il personnifie les armes, “crachats rouges de la mitraille qui sifflent”, pour accentuer leur agressivité et les dégâts causés.

Le “Dormeur du Val”, un des poèmes les plus célèbres de Rimbaud, let en jeu à travers une chute finale la mort d’un soldat jeune qui perd sa vie lors des batailles injustement : “il a deux traits rouges au côté droit”.

Ainsi, il s’émancipe politiquement à travers ses poèmes en montrant son désaccord avec Napoléon 3 et ses guerres meurtrières. Puis, Rimbaud décrit la société française de l’époque en montrant son opposition à sa hiérarchie.

En effet, Rimbaud observe le comportement des bourgeois de son village et développe rapidement une haine contre eux.

Dans son poème “A la musique”, il critique cette élite matérialiste qui trouve son seul plaisir dans luxe, « Un bourgeois (…) savoure son onnaing ». Il met en scène leur vie aisée avec des privilèges injustifiés.

Cette bourgeoisie représente également une rupture avec les poèmes souvent lyriques de Rimbaud comme si elle empêchait la quête du vrai plaisir, de l’amour et de la nature.

Il contraste ensuite cette classe sociale supérieure avec la pauvreté subie par la plupart.

« Les effarés montre la souffrance et la famine vécue par des enfants qui ne peuvent pas s’acheter de la nourriture : « A genoux, cinq petits, Misère ».

Cette opposition cherche à réveiller le lecteur pour qu’il prenne conscience des injustices de la société française qui permet une vie idéale pour quelque uns et la survie pour les autres. Finalement le poète s’émancipe de la religion chrétienne dominante en France en dénonçant son hypocrisie et sa cupidité.

Malgré la présence significative de la religion dans son foyer familial, Rimbaud ne reste pas fidèle au christianisme et au contraire souligne sa défaillance. Dans le « Châtiment de Tartuffe », il décrit les hommes d’Église qui ne suivent pas le message de Dieu.

Il les représente comme en monstre « Bavant la foi de sa bouche édentée » à qui on lui enlève son habit religieux pour exposer sa nudité et sa vraie façade.

Puis dans « Le mal », il dénonce le silence de Dieu lorsqu’il témoigne des violences sur Terre.

Il décrit le souverain divin qui rigole pendant la guerre, « Dieu qui rit », en négligeant les vies humaines qui meurent au détriment de la guerre.

Il accentue ce comportement en montrant qu’en plus d’ignorer les faits,.... »

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