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Pascal AUBIER

Pascal AUBIER

Né en 1943 à Paris.

Valparaiso, Valparaiso (1971), Le Chant du départ (1975).

Alors qu’il est étudiant à la Sorbonne, Aubier commence à tourner des films avec des amis et dévient bientôt réalisateur de courts métrages qui sont retenus, dans les années soixante, par plusieurs festivals spécialisés. Il crée alors une structure coopérative de production — les Films de la Commune — qui permettra même à d’autres cinéastes (Dominique Dubosq, Denis Jerry, Diourka Medveski...) de tourner quelques films. Ses réalisations (Le Voyage de M. Guitton, M. Jean-Claude Vaucherin, La Vie très étrange de Mme Anasthasie, Le Meurtre de Dimitri Vassilievitch, Tenebraefactae sunt, La Mort du rat, Puzzle, L'Apparition, La Cendre, Flashback, Les Petits Coins...) se caractérisent souvent par un goût de l’absurde, une manière de s’installer aux marges de la normalité et de l’étrange mélangeant volontiers une attention d’entomologiste avec un goût du symbolisme qui piège toujours le réalisme le plus quotidien pour le faire glisser dans un imaginaire conservant néanmoins la platitude du réel. Cet art de gérer les contraires aussi bien sur le plan esthétique qu’idéologique se retrouve dans ses deux longs métrages, qui se présentent comme des fables politiques où le sens se joue entre le thème et les personnages. En réaction contre les réalisations militantes de l’époque, Aubier se sert de la dérision et de la fiction pour engager son propos sur une voie réflexive de remise en question très éloignée du constat dénonciateur des films-miroirs. À propos du héros de Valparaiso, Valparaiso, Albert Cervoni parle de romantisme éperdu et surtout de «donquichotisme politique» là où d’autres critiques ont vu un règlement de comptes orchestré par le communiste Pascal Aubier contre le gauchisme, ce qui pourrait être aussi une lecture possible de la parabole du Chant au départ où les has been amateurs d’armes à feu et rhéteurs impénitents finissent par s’entretuer dans une hécatombe finale qui causa à l’auteur quelques démêlés avec la censure. Mais la sécheresse du discours ainsi que l’ennui dégagé par de longues séquences statiques rendent de toute façon ces films assez rébarbatifs. Depuis, Aubier est retourné au court métrage et, plus généralement, à l’audiovisuel, promenant seulement parfois de manière un peu nostalgique sa puissante silhouette dans les films des autres.

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