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MORAL / MORALE / MORALITÉ

 

MORALE nom fém. - 1. Partie de la philosophie qui traite de la conduite des hommes et s’attache à définir ce que sont le bien et le devoir. 2. Règles qui, dans une société donnée, définissent le comportement qui devrait être celui des individus. 3. Leçon qui se tire d’une fable. ETYM. : du latin mores = « mœurs ».

—> ApologueFable

MORALISTE nom masc. - Ecrivain qui, dans ses œuvres, traite des mœurs, de la conduite des hommes et de leur nature. Le terme a été tout particulièrement utilisé pour désigner quelques-uns des plus grands auteurs du XVIIe siècle comme Pascal, La Bruyère, La Rochefoucauld et La Fontaine. Les différences entre eux étaient considérables dans la mesure où ces moralistes défendaient des morales largement incompatibles : souci de la mesure et de l’adaptation au monde, austère idéal religieux, lucidité critique à l’égard de tout. Cependant, ces auteurs se retrouvaient dans la conviction que la littérature doit permettre à l’homme de s’analyser et d’analyser la société dans laquelle il vit afin de déterminer la ligne de sa propre conduite.

MORALITE nom fém. — 1. Forme dramatique propre à la littérature médiévale qui développe de manière allégorique un enseignement moral. 2. Enseignement moral qui se dégage d’un texte ou d’un événement. La moralité - au premier sens - visait à mettre en scène le combat que se livrent dans l’âme de chacun le Bien et le Mal. Les personnages, de manière claire, représentaient de façon allégorique les vices ou les vertus qui se disputent le cœur de l’homme. Ils se nommaient Raison, Foi, Péché, Désespoir. La plus exemplaire des moralités est peut-être à cet égard Bien-Avisé et Mal-Avisé qui raconte l’aventure parallèle de deux individus dont l’un progresse vers le salut et l’autre vers la damnation.

—► ApologueFable




moral

, état d’esprit susceptible de varier depuis le découragement jusqu’à la confiance exagérée. Cette notion se rencontre surtout en psychologie militaire et en psychologie industrielle. Le moral du travailleur est conditionné par la cohésion du groupe de travail auquel il appartient : la fierté d’appartenir à une certaine collectivité laborieuse suscite des dispositions d’esprit favorables. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les psychologues et les psychiatres se sont particulièrement attachés à l’étude du moral des populations civiles, soumises à la propagande radiophonique ennemie, et surtout à celle du moral des combattants. Une enquête portant sur quatre cents compagnies, dirigée par le colonel Marshall, révéla que plus des trois quarts des soldats n’utilisaient pas leurs armes sur le terrain, leur absence de combativité étant provoquée par la peur et un sentiment d’infériorité ou de culpabilité. Afin de réduire leur anxiété, les spécialistes de l’action psychologique multiplièrent non pas les exercices et les manœuvres (toujours artificiels, sinon ludiques), mais... les conférences ! En anticipant sur la réalité, en décrivant et en inventoriant minutieusement les dangers du front (auxquels chaque soldat s’efforçait de ne pas penser), ils diminuèrent les inhibitions et fortifièrent le moral des combattants. Par ailleurs, ces mêmes spécialistes créèrent des groupes à forte cohésion en appliquant la sociomé-trie aux petites unités combattantes, telles que les équipages de sous-marins et d’avions, les commandos, etc.



MORAL LE MORAL LA MORALE

L’adjectif moral est équivoque : 1. Opposé à physique ou matériel, moral qualifie ce qui concerne l’esprit (les qualités physiques et morales). Le nom correspondant est alors le moral. 2. Le moral : l’état psychique d’un individu (avoir bon ou mauvais moral). 3. Opposé à immoral, moral qualifie tout ce qui est conforme aux valeurs admises ou posées comme bonnes (agir de façon morale). Le nom correspondant est alors la morale. 4. La morale désigne : - l’ensemble des règles de conduite d’un groupe, déterminant ce qui est permis et interdit (la morale établie ; une morale relâchée). Synonyme de mœurs, - une théorie raisonnée du bien et du mal visant à formuler des règles de conduite. A peu près synonyme d’éthique — voir ce mot sens 2 — (Kant a proposé une morale rationnelle).

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