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LAÏCITÉ (à la française)

LAÏCITÉ (à la française) Chacun a droit à la liberté de conscience - quitte à n’avoir aucune religion - et l’État a le devoir de garantir ce droit individuel. Ce principe de 1789, défendu par le radicalisme, devient une arme contre l’Église catholique. Il se traduit un siècle plus tard (1881-1882) par l’instauration d’un enseignement primaire gratuit, laïque et obligatoire. Il est affirmé en 1905 par la loi de séparation des Églises et de l’État. La religion étant facteur de division, la liberté de conscience et de culte est garantie. La laïcité est à la base de la « République une et indivisible ». Les Constitutions de 1946 et 1958 donnent à la loi de 1905 une valeur constitutionnelle. La République assure l’égalité de tous les citoyens sans distinction d’origine ou de religion et n’autorise aucune forme d’éducation religieuse à l’école publique. Mais le système éducatif reste un terrain d’affrontement. Faut-il une école laïque et unique ou un système pluraliste avec des écoles privées confessionnelles ? Sous la Ve République (1958-), la loi Debré (1959) met en place un système d’aide pour « l’école libre » (privée). En 1981, la victoire électorale de la gauche relance l’idée d’un service public unique, qui sera abandonnée devant l’ampleur des manifestations (1984). En 1994, la question du financement des investissements scolaires privés mobilise, à leur tour, les partisans du service public. À l’aube du xxie siècle, l’Église catholique n’est plus un contre-pouvoir - aucun parti d’inspiration chrétienne ne domine la vie politique. Elle reste un groupe de pression à travers ses relais dans la société civile (associations, presse, syndicats) hérités de son action sociale et éducative du xixe siècle. Le débat sur la laïcité a tendu à se déplacer sur l’attitude à tenir devant les formes de communautarisme (port du voile islamique à l’école, pratique de l’excision…).

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