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INDUCTION

INDUCTION, n.f. ♦ 1° Sens vulgaire. Conjecture, plus ou moins fondée. ♦ 2° Philosophie. Opération par laquelle l’esprit passe des faits aux lois qui les expliquent ; peut être comprise de diverses façons, a) Pour Aristote, l'esprit saisit le général dans la donnée individuelle sensible («Je vois Callias, je sais que c'est un homme»), c'est le point de vue de la compréhension, b) Quand on se place au point de vue de l'extension, il faudrait énumérer tous les cas (faire des «dénombrements entiers», disait Descartes, qui appelait aussi l'induction énumération) ; ou bien, selon Bacon, l'induction est «amplifiante», passant d’un certain nombre de cas à la loi générale. ♦ 3° L'induction mathématique, pour H. Poincaré, c'est le raisonnement par récurrence.

INDUCTION

(Sens non philosophique.) Inférence conjecturale qui passe d’une régularité observée à l’affirmation de sa constance, ou de l’observation de certains indices à l’existence de faits plus ou moins probables. ♦ Chez Aristote, l’induction formelle ou complète affirme d’un ensemble ce que l’on a vérifié sur chacun de ses éléments : elle n’ajoute rien à la connaissance mais en donne une nouvelle expression. ♦ En mathématiques, c’est le raisonnement par récurrence. ♦ Dans les autres disciplines scientifiques, l’induction permet de passer du particulier à l’universel, c’est-à-dire des faits aux lois - ce qui pose la question de son fondement puisque les faits observés sont toujours particuliers et en nombre limité alors que la loi est universelle. Il faut admettre que l’induction est rendue possible par le principe du déterminisme, c’est-à-dire que l’observation expérimentale (qui peut être unique pourvu qu’elle soit correctement menée) considère le phénomène comme exemplaire d’un fonctionnement implicitement tenu pour constant.

INDUCTION

Opération qui consiste à passer des faits scientifiques expérimentaux à la loi. Pour que l'induction ne soit pas seulement une généralisation discutable, elle doit être accomplie dans des conditions rigoureuses de détermination des faits considérés, de détermination des modes de raisonnement.

(La loi « l'eau bout à 100° » est une induction puisque, bien entendu, on n 'a pas fait bouillir toute l'eau de la terre mais seulement quelques échantillons.)

INDUCTION. Procédé de psychologie expérimentale consistant à provoquer par un mot ou un signal inducteur, des réponses ou réactions induites. En onirothérapie : Procédé destiné à éviter la suggestion directe d’une situation par l’emploi d’une image (formelle, musicale, olfactive) inductrice à partir de laquelle le sujet tisse ses développements oniriques.

INDUCTION (n. f.) 1. — Opération psycho. qui consiste à construire un terme général à partir des faits singuliers ; Syn. abstraction. 2. — (Logique class.) Énumération des espèces d’un genre, des individus d’une espèce, des faits, afin de parvenir à un concept ou une loi générale ; pour être correcte, l’énumération doit être complète ; Syn. induction formelle ou aristotélicienne. 3. — Inférence conjecturale. 4. — Induction amplifiante (Syn. baconienne) : opération consistant à étendre à tout un genre ce qui a été constaté pour quelques cas particuliers. 5. — Induction mathématique : pour Poincaré, Syn. raisonnement par récurrence.




Induction

Du latin inducere, « faire entrer », « amener ». Méthode de raisonnement qui consiste à passer de l’effet à la cause, des faits particuliers à la loi qui les régit. • Aristote oppose la démarche inductive, qui procède du particulier à l'universel, à la démarche déductive, qui va de l'universel au particulier. • L'induction est dite « amplifiante » quand elle étend à tout un genre ce qui a été constaté dans un nombre limité de cas. Dire, parce qu'on a été confronté un jour à un chien méchant, que tous les chiens sont méchants, c'est se livrer à une « induction amplifiante » (ou à une généralisation abusive).

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