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INDIFFÉRENCE

INDIFFÉRENCE, n.f. ♦ 1° Stoïcisme. Détachement du sage par rapport à ce qui ne dépend pas de lui, c’est-à-dire les événements extérieurs. Se retrouve aussi chez les épicuriens et les sceptiques. En tous ces cas, exprime un état obtenu par quelques très rares hommes. ♦ 2° Psychologie relationnelle. État de neutralité affective vis-à-vis d’un être ; celui qui en est l’objet en est profondément affecté, plus même que par une hostilité déclarée (Il [ou elle] ne me voit même pas...). ♦ 3° Psychologie individuelle. Th. Ribot pensait qu'il peut exister des états d'indifférence, sans plaisir ni douleur. ♦ 4° L'indifférence peut aussi exister à l'égard des théories ou des opinions (indifférence intellectuelle) ou des choix (indifférence volitive). ♦ 5° Saint François de Sales a décrit une «sainte indifférence» : celle d'une personne qui s'abandonne à la Providence divine, non par résignation, mais par amour, lui faisant confiance en tout, y compris pour son salut éternel. «Les mystiques appellent sainte indifférence l'état dans lequel l'âme ne veut rien pour soi, et ne veut que ce que Dieu lui fait vouloir par son attrait ; elle n'a plus de désirs pour son propre intérêt, et elle n'aime que Dieu dans tout ce qu'elle aime. Elle veut tout pour Dieu et rien pour elle. Elle ne veut même pas son salut pour récompense, mais comme bon plaisir de Dieu» (Dictionnaire de Trévoux). ♦ 6° L'indifférence en matière de religion traduit le manque d'intérêt (réel ou prétendu). ♦ 7° Descartes entend par liberté d'indifférence l'état où l'on n'est pas porté vers une décision plutôt que vers une autre, du fait de l'ignorance, c'est, dit-il «le plus bas degré de la liberté» et il «fait plutôt paraître un défaut dans la connaissance qu'une perfection dans la volonté» ; il l'oppose à la faculté positive de se décider (ou libre arbitre), qui est présente dans tout choix, même en pleine lumière, et constitue la liberté.

INDIFFÉRENCE

Neutralité affective qui s’opère par négation de la préférence, par suppression de la hiérarchie des valeurs. Les différences peuvent être perçues mais elles sont dépourvues de signification, si bien que l’indifférence est à la valeur ce que le scepticisme est à la connaissance. Or, comme elle intéresse le domaine du vécu, elle peut conduire à l’ennui ou même - à la limite - ôter son sens à la vie et à nous-même. D’où la profondeur métaphysique (éventuelle) de l’indifférence quand elle ne devient pas pathologique par carence du désir. Mais quand on a réussi à surmonter le désir, l’indifférence apparaît alors comme le résultat d’une ascèse, lorsqu’elle est cultivée en vue d’obtenir la sagesse, comme c’est le cas de l'adiaphorie - ou indifférence stoïcienne - qui consiste à se détacher volontairement de tout ce qui ne dépend pas de nous. Sur le plan religieux, citons le bouddhisme qui cherche le repos du Nirvana par l’extinction du désir. Quant à la « sainte indifférence » préconisée par saint François de Sales (1567 - 1622) - qui renouvelle la spiritualité chrétienne -, elle se traduit par l’abandon à la volonté de Dieu après avoir renoncé à tout désir, même au désir du salut.

indifférence, état de celui qui, semblant détaché des contingences matérielles, ne manifeste aucun intérêt pour le monde qui l’entoure et ne paraît éprouver aucune émotion. Il existe deux sortes d’indifférence. La première, d’origine déficitaire, s’observe, notamment, dans les états d’affaiblissement psychique. Certains vieillards ne participent plus comme auparavant aux événements familiaux, heureux - ou malheureux. Ils sont devenus indifférents, et cette indifférence affective est un déficit. L’autre variété d’indifférence peut être qualifiée de « trouble de direction » de l’affectivité. Archimède, totalement absorbé par la recherche d’un problème, pendant le sac de Syracuse, se contenta de dire au soldat qui l’apostrophait : « Ne dérange pas mes cercles ! » Son indifférence représentait un changement de direction de cette affectivité, qui se détournait de la réalité immédiate pour se concentrer, en totalité, sur la solitude d’un problème de géométrie.

INDIFFERENCE (n. f.) 1. — Absence de préférence ou d’intérêt pour quelqu’un ou quelque chose ; état de neutralité affective ou intellectuelle. 2. — Liberté d’indifférence : a) Liberté résidant dans le fait que nous ne possédons aucune raison de choisir ceci plutôt que cela (« Cette indifférence que je sens lorsque je suis porté [...] par le poids d’aucune raison, est le plus bas degré de la liberté », Descartes), ou simplement que la raison, quand elle existe, n’est pas nécessitante (Leibniz), b) Pour Descartes, désigne parfois la « faculté positive que nous avons de nous déterminer à l’un ou l’autre de deux contraires », de donner notre consentement ou non quand bon nous semble ; indifférence est alors Syn. de liberté.



Indifférence

Du latin indifferens, « non différent», « ni bon ni mauvais ». 0 Neutralité affective de la personne qui ne désire ni ne repousse un objet. 0 Insensibilité, absence d’intérêt pour le sort d’autrui. 0 État de la volonté lorsqu’elle n’est poussée par aucun motif déterminant à vouloir ceci plutôt que cela. • La liberté d'indifférence correspond, chez Descartes, au « plus bas degré de la liberté ». C'est l'état dans lequel se trouve la volonté lorsqu'elle a le choix entre deux actions et qu'elle n'a aucune raison de préférer l'une à l'autre.

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