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Harmonie imitative - Figure de style

Harmonie imitative

Elle consiste à rendre, par le rythme et la sonorité des mots, tel ou tel caractère de certains phénomènes du monde extérieur. Ainsi, quelques consonnes dures peuvent exprimer des bruits secs, des mouvements saccadés; d'autres consonnes plus douces traduiront des glissements, des sifflements... Par ailleurs, on distinguera des voyelles claires (é, in), éclatantes (an, a, oi), sombres (on, ou, u), aiguës (i, u).

Exemples

1. Sonnez, sonnez toujours, clairons de la pensée. (Victor Hugo, les Châtiments.)

2. Ce sont les cadets de Gascogne De Carbon de Castel-Jaloux (Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, acte II, sc. 7.)

3. Assoupi de sommeils touffus (Stéphane Mallarmé, l'Après-Midi d'un faune.)

4. Tout m'afflige et me nuit, et conspire à me nuire. (Jean Racine, Phèdre, acte I, sc. 3.)

5. J'ai connu la tranchée et les chars. (Louis Aragon, Elsa.)

6. Tout vous est aquilon, tout me semble zéphyr. (Jean de La Fontaine, Fables, «le Chêne et le Roseau».)

Commentaire

L'harmonie imitative n'est pas difficile à analyser. Ainsi, les voyelles peuvent exprimer la légèreté ou la clarté (ex. 1), l'éclat (ex. 2), l'étouffement ou la mollesse (ex. 3), l'angoisse ou la douleur (ex. 4) ; les consonnes traduisent la rudesse, le craquement (ex. 5), la douceur de la caresse (ex. 6). Certaines rencontres de lettres sont particulières : on les appelle allitération, assonance, hiatus. (Voir aussi la table d'orientation, son, versification.)

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