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ÉPISTÉMOLOGIE

ÉPISTÉMOLOGIE, n.f. (gr. epistèmè «science» et logos «étude»). Étude systématique et critique des méthodes, des principes et des hypothèses utilisés dans les sciences, de leur valeur et de leur portée objective. Philosophie des sciences. Les pays de langue anglaise et, maintenant, d'autres pays européens emploient ce terme en un sens beaucoup plus large, comme synonyme de théorie de la connaissance ou gnoséologie. Piaget a utilisé le terme d'«épistémologie génétique» pour montrer que le développement des structures mentales conditionne l'acquisition des connaissances au cours de l'évolution de la mentalité des enfants.

ÉPISTÉMOLOGIE

Discipline qui prend la science pour objet - sans être à proprement parler une « philosophie des sciences » ou une « théorie de la connaissance » (bien que le terme ait servi de synonyme à la gnoséologie). L’épistémologie étudie de façon critique les principes, les hypothèses générales, les conclusions des différentes sciences pour en apprécier la valeur et la portée objective. Ce faisant, elle côtoie nécessairement l’histoire des sciences (crises, caducité des lois et théories, apparitions de nouvelles hypothèses...) - au point que certains auteurs l’y assimilent en admettant que le centre de sa réflexion doit concerner l’accroissement de la connaissance scientifique (Karl Popper, par exemple). Depuis quelques dizaines d’années, la réflexion épistémologique a porté tout particulièrement sur les relations qui peuvent exister entre la démarche scientifique et son environnement socio-politique (financement des recherches, liaisons éventuelles avec le pouvoir).

ÉPISTÉMÈ

Terme d’origine grecque (c’est le savoir, et plus précisément chez Platon, la connaissance rationnelle) utilisé par M. Foucault dans Les Mots et les Choses pour désigner la façon particulière dont s’articule le savoir d’une époque : l’épistémè est extérieure à la science elle-même, elle la conditionne et en constitue le « sol », conférant aux diverses disciplines d’une période leur unité sous-jacente. Lorsqu’on passe d’une épistémè à la suivante, il y a un phénomène de rupture (l’histoire de chaque science n’aurait dès lors plus grand sens), mais on observe, en revanche, de la cohérence à l’intérieur de chaque épistémè. Ainsi, celle de la Renaissance était caractérisée par le concept de ressemblance (pour construire le savoir, on déchiffre les analogies entre les choses), celle de l’âge classique valorise les identités et les différences, puis c’est l’historicité qui devient fondatrice de la connaissance avec la formation des sciences humaines. L’épistémè constitue ainsi une structure, impensée par ceux mêmes qu’elle détermine.

épistémologie, étude des méthodes de connaissance qui sont pratiquées dans les sciences. — Kant et, à sa suite, Hermann Cohen (école de Marburg) inaugurèrent l'épistémologie moderne et dégagèrent les principes et les méthodes de la physique de Newton. La théorie des sciences a été complétée par Ernst Cassirer (dans Erkenntnisproblem, Problèmes de la connaissance dans la philosophie et la science des nouveaux temps); par Léon Brunschvicg, qui dégagea (dans les Étapes de la philosophie mathématique) les formes de la pensée mathématique, notamment le caractère infiniment créateur de la pensée conceptuelle; et par Jules Vuillemin (dans la Philosophie de l'algèbre, 1962), qui, s'inspirant des travaux de Cavaillès sur l'axiomatique et le formalisme algébrique, retrace l'histoire des différentes méthodes de l'analyse mathématique. Mais c'est Bachelard qui reste notre plus grand épistémologue, le théoricien de la science moderne (dans le Nouvel Esprit scientifique, 1934); il montre que la pensée rationnelle, l'effort de systématisation précèdent le contact avec l'expérience, mais que l'expérience fait toujours éclater toutes nos systématisations rationnelles : tel est le sens du Rationalisme appliqué (1949). L'épistémologie nous permet, en gros, de distinguer deux formes fondamentales de connaissances : 1° les connaissances « sensualistes » quant à leur genèse, « empiristes » quant à leur méthode, « réalistes » quant à leur fondement; 2° celles qui sont respectivement « rationalistes », « intellectualistes » et « idéalistes ». Disons, enfin, que la réduction de la philosophie à l'épistémologie caractérisait, à la fin du XIXe siècle, le « scientisme » (la croyance inconditionnée que la science pouvait nous faire connaître l'absolu). L'épistémologie n'est donc qu'une réflexion sur les sciences, dont elle s'efforce de dégager une méthode universellement valable, qui unifierait et simplifierait toutes les opérations dans les sciences.

ÉPISTÉMOLOGIE (n. f.) 1. — (Stricto) Philosophie des sciences, c.-à-d. étude critique des sciences, considérées comme données, dans leurs développements et leurs résultats. 2. — À la suite des auteurs anglo-saxons (cf. Pierce), on désigne parfois sous ce nom (cf. Piaget) la théorie de la production et des normes de la connaissance scientifique : Syn. gnoséologie. 3. — Obstacle épistémologique : concept dû à Bachelard et désignant les résistances, au développement de la connaissance scientifique, internes à l’acte de connaître (certitude immédiate, notion familière, etc.) ; opposé à acte épistémologique.



Epistémologie, épistémologique

Du grec epistèmè, « science » et logos, « discours », « étude », d'où « discours sur la science ». - Étude critique des principes, des hypothèses et des résultats des diverses sciences, en vue de déterminer leur origine, leur valeur et leur portée objective. - Obstacle épistémologique : chez Bachelard, toute connaissance préalable ou habitude de pensée qui, à un moment donné, empêche la science de formuler correctement un problème. • Pour Bachelard, l'expérience sensible, la généralisation hâtive, le souci utilitariste ou l'image familière sont autant d'obstacles que l'esprit scientifique doit combattre pour progresser dans la connaissance de la nature.

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