ÉCOLE

ÉCOLE, n.f. (lat. schola «loisir», ou «occupation studieuse d’un homme qui a des loisirs», c’est-à-dire qui n’est pas astreint à des travaux serviles). ♦ 1° Institution qui a pour objet d’instruire. Etablissement organisé pour l’enseignement. Lieu où se donne l’enseignement. Au sens large, tout ce qui forme ou instruit (l’école de la vie). ♦ 2° Ensemble des adeptes d’un maître ou d’une doctrine philosophique, littéraire, artistique. Groupe de penseurs ou d’artistes appartenant à un même courant (école sociologique française, école de Barbizon). Dans l’antiquité surtout, les écoles philosophiques comportaient non seulement une doctrine commune, mais un maître incontesté et un lieu de réunion (l’Académie de Platon, le Lycée d’Aristote, le Jardin d’Épicure). Y a-t-il vraiment des écoles philosophiques, et même des écoles artistiques ? La question peut être posée, étant donné l’originalité de chaque penseur ou de chaque créateur. Ce qui permet de parler d’école c’est, par exemple, le ralliement autour d’une certaine thèse considérée comme fondamentale. Par exemple, s’il paraît contestable de rattacher à une école «cartésienne» des auteurs comme Malebranche, Spinoza ou Leibniz, on peut dire avec E. Gilson que «l’occasionnalisme de Malebranche, le parallélisme de Spinoza et l’harmonie préétablie de Leibniz sont autant de réponses possibles au problème créé par la méthode cartésienne des idées claires et distinctes» (Actes du XIe congrès international de Philosophie, Bruxelles, 1953). ♦ 3° École, avec une majuscule, désigne l’enseignement universellement donné au Moyen Âge dans les écoles et universités et qui était basé sur une philosophie aristotélico-thomiste. Les membres de l’École s’appelaient les scolastiques (l’orthographe scholastique, plus rare, est plus proche de l’étymologie). À l’époque moderne et contemporaine le terme « scolastique , utilisé en un sens défavorable, désigne les procédés de la scolastique décadente : verbalisme, abstraction, subtilité qui ne correspondent plus au réel ; dogmatisme sclérosé. Ex. : la Scolastique freudienne (ouvrage de Debray-Ritzen, Fayard, 1972).