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CROMWELL Oliver

Homme politique anglais. Député de Cambridge au Court et au Long Parlement de 1640, puritain indigné par la tolérance royale à l'égard des catholiques, il leva un régiment, les Côtes de fer, avec lequel il participa à la guerre civile (batailles de Marston Moor et de Newburry, 1644). Chargé par le Parlement de la réorganisation de l'armée, il écrasa les troupes royalistes à Naseby (14 juin 1645), puis à Preston (août 1948) et obtint la reddition de l'armada écossaise en oct. Principal responsable de la condamnation et de l'exécution du roi Charles Ier (1649), il exerça une dictature militaire de fait dans la nouvelle République. Ayant soumis l'Irlande (1650) et l'Écosse (1650/51), il prit le titre de « lord-protecteur » en déc. 1953, et gouverna avec l'appui de l'armée, faisant régner un moralisme oppressant.

Cromwell, Olivier (Huntingdon 1599-Londres 1658) ; homme politique anglais, lord-protecteur d’Angleterre. Il est issu d’une famille de la petite noblesse rurale. L’on connaît peu de choses au sujet des quarante premières années de sa vie, sinon qu’il étudie à Cambridge, ardent foyer du puritanisme, et qu’il siège au Parlement de 1628-1629. Il siège de nouveau à partir de 1640 au Court puis au Long Parlement dans le clan des opposants puritains à Charles Ier, sans pour autant se distinguer autrement que par son puritanisme rigide et son intransigeance. Son ascension commence d’un seul coup lorsque la guerre civile éclate en Angleterre. Passionné d’équitation, il recrute à ses frais un régiment dont il va faire une troupe d’élite, portée par ses convictions politiques et religieuses. Ses « côtes de fer » forment le noyau dur de la « nouvelle armée » du Parlement (New Model Army), très disciplinée, qui s’avère bientôt être un instrument très efficace entre les mains de ce brillant chef militaire. C’est avec ces troupes, convaincues de mener une véritable guerre sainte, qu’il bat les royalistes en 1644 à Marston Moor, et remporte la première phase de la guerre civile grâce à sa victoire de Naseby en 1645. Voyant qu’il est impossible d’aboutir à un compromis pacifique avec le roi, qui essaie d’utiliser à ses fins le différend entre la majorité presbytérienne du Parlement et les « indépendants », favorables à une grande liberté religieuse, qui dominent au sein de l’armée, C., qui refuse de licencier ses troupes, planifie l’élimination de Charles Ier : traduit devant le Long Parlement épuré de ses éléments presbytériens (« Parlement croupion »), le roi est condamné à mort et exécuté le 30 janvier 1649. C’est à C. que revient le rôle prédominant au sein du Conseil d’État de la République nouvellement proclamée (Commonwealth). Il réprime dans le sang des soulèvements royalistes en Irlande (1649) et en Écosse (1650-1651). En 1653, après avoir fait disperser par la troupe le « Parlement croupion », remplacé par une assemblée de soixante-dix députés nommés par le Conseil d’État (« Parlement Barebone »), C. est proclamé lord-protecteur du Commonwealth, et instaure une dictature puritaine, tolérante pourtant à l’égard de tous les groupes religieux à l’exception des catholiques. Il remporte pendant les années où il est au pouvoir de grands succès en politique extérieure. Grâce aux victoires maritimes sur la Hollande (1653-1654) et sur l’Espagne (1657), la flotte républicaine commandée par Blake restaure la puissance maritime de l’Angleterre. C’est ainsi que la Jamaïque (1655) et Dunkerque (1658) sont conquises. C. toutefois ne parvient pas à réaliser son projet de former une fédération des États protestants. À partir de 1655, il gouverne sans Parlement avec l’appui de l’armée. Le second Parlement du protectorat (1656-1658) lui demande de rétablir et de revêtir lui-même la dignité royale. C. refuse, sous la pression de l’armée. Il reçoit en tout cas le droit de nommer son successeur, mais son fils Richard, qui lui succède en 1658 comme lord-protecteur, démissionne en 1659 et se réfugie sur le Continent à la Restauration. C’est la profondeur de son sentiment religieux qui fournit la clé de la personnalité de C. Il se voit comme l’instrument élu de Dieu pour accroître la considération et l’influence des puritains, considérés comme le peuple de Dieu. C’est cette mission qui justifie devant sa conscience l’exécution du roi et l’atteinte portée aux droits de la majorité de la nation. Mais l’oeuvre de sa vie se solde par un échec. La répugnance des Anglais à l’égard du régime sévère imposé par les puritains facilite le retour des Stuarts sur le trône.

Bibliographie : J. Matrat, Olivier Cromwell, 1970 ; B. Cottret, Cromwell, 1992 ; J.P. Poussou, Cromwell, 1993.




CROMWELL, Oliver

(Huntingdon, 1599-Londres, 1658). Homme politique anglais. Défenseur des libertés anglaises contre l'absolutisme de Charles Ier et ardent puritain, il imposa à l'Angleterre, durant près de dix ans, un régime plus autoritaire que la monarchie abolie, mais mena à l'extérieur une politique brillante. Fils de gentilhomme campagnard, il fit ses études à Cambridge, alors haut lieu du puritanisme. Député au Parlement de 1628, puis au Court et au Long Parlement, il se signala d'abord par sa défense de la « vraie religion protestante » menacée par l'autoritarisme des évêques encouragé par l'archevêque Laud. Dès le début de la guerre civile (1642-44), Cromwell, qui prit le parti du Parlement, se révéla un remarquable chef de guerre à la tête de ses « Côtes de fer » (Ironside), troupes très disciplinées et animées par son fanatisme religieux. Chargé de réorganiser toute l'armée {New Model Army), Cromwell écrasa les Cavaliers à Naseby (1645). Après la défaite définitive des forces royales à Preston, Cromwell, redoutant des négociations entre le roi captif et le Long Parlement, « épura » ce dernier. Réduit à ses seuls membres puritains, ce Parlement croupion imposa la mise en jugement du roi Charles Ier condamné puis exécuté (1649). La royauté et la Chambre des lords furent abolies et la République (Commonwealth) instaurée, le Conseil d'État exerçant le pouvoir exécutif. Vainqueur du roi, Cromwell se retourna contre l'Irlande qui avait soutenu Charles Ier, la soumettant à une répression implacable (Drogheda, 1649), puis écrasa les Écossais qui venaient de se rallier à Charles II, fils du roi exécuté. Souhaitant en finir avec le Parlement hostile à l'armée, Cromwell dispersa le Parlement Barebone (1653) et, par la Constitution intitulée Instrument of Govemment, instaura jusqu'à sa mort une dictature en prenant le titre de Lord-Protecteur du Commonwealth (1653). Cinq années de despotisme intérieur avec un moralisme imposant furent néanmoins compensées par une politique extérieure brillante. L'Acte de Navigation (1651) qui provoqua une guerre contre la Hollande, battue, donna une impulsion nouvelle au commerce et à la puissance navale de l'Angleterre. Reprenant la tradition glorieuse d'Élisabeth Iere, Cromwell se fit le champion des protestants persécutés sur le continent : il s'allia à Mazarin, ministre français de Louis XIII, contre l'Espagne et obtint Dunkerque, tête de pont sur le continent autrefois perdu avec Calais, et la Jamaïque. Cromwell mourut en 1658, redouté et impopulaire, et désespéré de n'avoir pu fonder un régime durable. Son fils, Richard, lui succéda mais dut abandonner presque immédiatement le pouvoir. Le chef de l'armée d'Écosse, Monk, favorisa le retour de Charles II et la restauration monarchique.

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