Charles Ier (Dunfermline, Écosse, 1600-Londres 1649) ; roi de Grande-Bretagne et d'Irlande [1625-1649].
Charles Ier (Dunfermline, Écosse, 1600-Londres 1649) ; roi de Grande-Bretagne et d'Irlande [1625-1649].
A l'avènement de C. en 1625, la situation de la royauté anglaise, bien qu'ébranlée par les affrontements qui ont opposé le roi et le Parlement, n'est pas encore critique. Très vite toutefois, C. perd la popularité que lui valent d'abord sa jeunesse, sa prestance et sa dignité. Non seulement il garde auprès de lui le conseiller détesté de son père, Buckingham (qui sera assassiné en 1628), et met à la tête des affaires ecclésiastiques Laud, connu pour son hostilité à l'égard des dissidents, mais il recourt, à la suite de la dissolution de deux Parlements successifs (1625-1626), à des emprunts forcés, mesure à laquelle le Parlement réagit par la Pétition of the Right de 1628 qui rappelle énergiquement les libertés traditionnelles du peuple anglais. Sur le plan extérieur, la défaite de la flotte anglaise lors d'une guerre contre l'Espagne (1625) et surtout l'échec de Buckingham devant La Rochelle (1627-1628) contribuent encore à l'impopularité du roi. Pénétré, comme son père, de l'idée de la monarchie de droit divin, C. décide, après avoir une nouvelle fois dissous le Parlement (1629), de régner en roi absolu sans recourir au Parlement, ce qui implique de renoncer à mener une politique extérieure active. De 1629 à 1640, C., aidé de Laud et de Strafford, tente d'assurer la victoire conjointe de l'absolutisme et de l'anglicanisme. La politique de Laud, qui épure le clergé de tous les éléments puritains, punit cruellement les récalcitrants et introduit progressivement dans la liturgie anglicane des rites empruntés au catholicisme, choque l'opinion publique, déjà irritée par le mariage du roi avec la princesse catholique Henriette de France, soeur de Louis XIII. Mais ce sont surtout les tentatives pour trouver de nouvelles ressources fiscales (ship money) qui rendent odieuse cette « tyrannie de onze ans », suscitant de nombreuses protestations (procès de Hampden, 1637). La même année, les Écossais se rebellent à leur tour contre l'introduction du P rayer Book anglais et le projet d'établir en Écosse une Église épiscopalienne de type anglican. En 1639, l'armée écossaise bat C., et le contraint à convoquer à nouveau le Parlement pour obtenir des subsides. Un « Court Parlement » de trois semaines cède la place au « Long Parlement », qui devait siéger jusqu'en 1653. Financièrement aux abois, C. doit faire des concessions : il laisse notamment exécuter Strafford (1641). Mais le Parlement va plus loin, réclame l'exclusion des évêques anglicans de la Chambre des lords, le licenciement de l'armée créée par Strafford, et l'abolition des juridictions d'exception. Cette opposition culmine avec la « Grande Remontrance » du 22 novembre 1641, qui n'est toutefois votée aux Communes qu'à quelques voix de majorité. Le coup de force du roi contre le Parlement (3 janv. 1642) entraîne le déclenchement de la guerre civile (1642-1649). L'armée royaliste (les « cavaliers »), après quelques succès, est vaincue à Marston Moor (1644) et à Naseby (1645). Contraint de se réfugier en Écosse (mai 1646), puis livré par le Parlement d'Edimbourg au Parlement de Londres (janv. 1647), le roi qui, en dépit de l'effondrement militaire des royalistes, n'est pas prêt à accepter que sa position soit limitée de manière durable, espère d'abord pouvoir jouer un rôle d'arbitre entre les trois grandes forces en présence (les Ecossais presbytériens, le Parlement et l'armée, extrêmement puritaine et mal contrôlée par le Parlement). Mais il peut s'enfuir et s'entendre avec les Ecossais, ce qui relance un moment la guerre. La nouvelle défaite royaliste au cours de cette seconde guerre civile (1648) aboutit à la condamnation de C. par un tribunal instauré, sous la pression de l'armée, par un Parlement « croupion » après que Cromwell eut démis de leurs fonctions une partie de ses membres. La décapitation du roi le 30 janvier 1649 suscite une tempête d'indignation dans toute l'Europe. La situation critique exigeait de hautes capacités de la part du détenteur de la couronne britannique, mais la médiocrité politique de C., sa maladresse dans le choix de ses conseillers, sa bonne conscience et son manque d'imagination, qui le rendaient incapable de considérer comme valable un autre point de vue que le sien, ont contribué à le rendre victime de ce destin tragique. Bibliographie : P. Gregg, Charles Ier, trad. angl. P. Delamare, 1984 ; F. Lebrun, Le XVIIe Siècle, 1967, p. 133-140.
CHARLES Ier (Dumfermline, Écosse, 1600-Londres, 1649). Roi d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande (1625-1649). Son absolutisme politique et religieux conduisit à l'abolition de la monarchie et à l'avènement de la République de Cromwell. Fils et successeur de Jacques Ier Stuart, son mariage avec la princesse catholique Henriette de France - soeur de Louis XIII -et la faveur qu'il continua d'accorder à Buckingham commencèrent par lui aliéner une partie de l'opinion anglaise. Après avoir renvoyé deux Parlements qui lui refusaient des subsides (1625, 1626), il fut contraint, après l'échec de l'intervention anglaise pour secourir les protestants de La Rochelle, de convoquer un troisième Parlement qui lui imposa la « Pétition des droits» (1628), rappelant énergiquement les privilèges parlementaires. Entre 1629 et 1640, Charles Ier exerça un gouvernement personnel (appelé par les Anglais la « tyrannie des onze ans »), assisté de ministres énergiques : Strafford gagné aux idées absolutistes et l'archevêque Laud, décidé à imposer l'uniformité religieuse sous la forme de l'anglicanisme. L'Écosse presbytérienne à qui fut imposé le Prayer Book anglican se révolta et le roi, sans argent et presque sans troupes, fut contraint de convoquer un Parlement vite renvoyé (Court Parlement, avril-mai 1640). À celui-ci succéda le Long Parlement (1640), prolongé jusqu'en 1660. La « Grande Remontrance » provoqua la réaction du roi qui ordonna l'arrestation de cinq chefs de l'opposition parlementaire, dont John Pym et Hampden. Ceux-ci se réfugièrent dans la Cité de Londres qui refusa de les livrer au roi, provoquant ainsi une guerre civile (1642-1649), opposant les cavaliers royalistes et les Têtes rondes, troupes parlementaires qui trouvèrent vite un chef, Oliver Cromwell. Maîtres de Londres et des ports, les parlementaires obtinrent le financement que le roi n'avait pas. Vaincu à Marston Moor (1644), puis à Naseby (1645), Charles Ier fut livré par les Écossais au Parlement (1647). Celui-ci, épuré par les soins de Cromwell (Parlement croupion), chargea une Haute Cour de justice d'instruire le procès du roi. Accusé de haute trahison, il fut, après avoir défendu ses positions, condamné à mort et exécuté à Whitehall (1649). Van Dyck fit de Charles Ier, qui avait été son mécène, un portrait célèbre.
Liens utiles
- LOTHAIRE(941-2 mars 986)Roi de France (954-986)Fils et successeur de Louis IV d'Outremer (surnommé ainsi parce qu'ils'était réfugié en Angleterre sous les règnes de Robert Ier et Raoul, quiavaient déposé son père, Charles le Simple).
- Robert Ier Bruce1274-1329Deuxième du nom et roi d'Écosse en 1306.
- Monck, George duc D'albemarle1608-1670Monck se distingua dans l'armée royale lors de la campagne contre l'Écosse en 1640 et sebattit pour Charles Ier lors de la guerre civile.
- BOSIO, François Joseph (1768-1845)Sculpteur, il a pour maître Pajou et fait partie des artistes familiers de Napoléon Ier, de Louis XVIII qui le nomme " premier sculpteur du roi " et de Charles X : Hercule combattant Acheloüs, au jardin des Tuileries.
- GERMAIN D'AUXERRE, Saint (378-448)EvÍque d'Auxerre, il est envoyÈ en Grande-Bretagne par le pape CÈlestin Ier pour combattre le pÈlagianisme.