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Oliver Cromwell

Publié le 16/05/2020

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« Oliver Cromwell "Un homme s'est rencontré..." Oliver Cromwell est mort depuis onze ans quand Bossuet, exaltant en Henriette deFrance tout ce que le chef puritain avait haï, présente à sa façon celui qui littéralement accoucha l'Angleterremoderne.

Depuis cette Restauration où la vindicte d'une Chambre introuvable alterne avec la ferveur des pauvres"dissenters" désormais persécutés, le visage, paysan ou fier, va se maintenir dans le souvenir des nations.

Aprèsl'Histoire de Salmonet, bien d'autres, tel le Père d'Orléans, suivent pour nous ces vingt ans de l'Interregnum (1640-1660) ; puis, au XVIIIe siècle, Voltaire en grimace ; mais l'Amérique et ses "commonwealthmen" répercutent en leursdéclarations d'indépendance le legs des révolutionnaires ; cependant que, sur place, le sceptique Hume décrit lecaractère d'un intelligent fanatique, et que sa rivale, la républicaine Mrs Macaulay-Graham, déplore l'évolution versla dictature : le premier fut lu, en texte français, par Louis Capet ; la seconde fut traduite sous l'égide de Mirabeau.Ainsi le procès de Charles Ier puis l'imminence d'un Monck hantèrent notre Révolution : les allusions ne s'y comptentplus, de Boulay de la Meurthe à Benjamin Constant.

Avec 1815, puis 1830, l'érudition libérale s'en empare : Villemain,Thierry, et surtout Guizot.

En Allemagne, ce sera von Ranke, plus tard le marxiste Bernstein.

Dès 1890, Kovalevsky-que lira Lénine analyse cette expérience, amorçant les recherches ultérieures soviétiques ; parallèlement, dès avantWilson, les Américains, en leur quête constitutionnelle et ancestrale, piochent et classent faits et gestes.

EnAngleterre, depuis Carlyle qui publie Lettres et Discours du héros, on y détaille à plaisir : d'où l'interprétation deGardiner, puis Firth, jusqu'à l'école socio-économique de Hill.

L'évolution, débutant par le Flagellum d'un certainHeath en 1663, se clôt en 1970 sur un film d'épopée, où le Labour Party trouve un précurseur.

Et le "GrandProtecteur" est d'autant plus présent que les documents fourmillent : officiels, particuliers, littéraires ; sans oublierles vingt-deux mille pamphlets, sermons, journaux qu'un prodigieux collectionneur, Thomason, réunit de 1640 à 1660,aux jours où la censure, abolie ou débordée, laissait faire, laissait passer... On ne saurait isoler Cromwell ; car il se dresse parmi maintes figures : précurseurs parlementaires, tels Pym etHampden ; soldats : Fairfax, Ireton, Lambert ; républicains déçus : Vane, Ludlow ; ou radicaux : Lilburne ;fonctionnaires idéalistes : Milton ; ou trop zélés : Thurloe ; écrivains libres : Marvell ; à gages : Needham ; oucritiques : Harrington ; protestants de tout poil : Prynne ; Peters, pasteur de choc ; Fox le Quaker.

Et tous sesadversaires : à leur tête, Carolus Rex.

Mais il les domine, étant animal politique.

Non au sens d'Aristote, ni de laRenaissance : mais de race anglaise, qui cherche, essaie, flaire, médite plutôt qu'elle ne déduit ; puis qui fonce.Avant Locke, adaptateur du vieux brasero républicain aménagé en bourgeois chauffage central "whig", nous avonsici l'étape puritaine, à la charnière de la foi et de la raison.

Cromwell est de cette tendance ultra-protestante, où,depuis Henri VIII (dont le ministre homonyme, qui "nationalisa" les monastères, était son ancêtre indirect), l'élite dela classe moyenne a cherché une idéologie globale : la fin et ses moyens, doctrine et discipline ; dès lors, la religion,libérée des hiérarchies ou structures mentales de la catholicité, n'en est que plus laïque, plus pieusementsécularisée.

Or ces purs, ces durs se heurtent depuis la reine Tudor au système hybride anglican qui s'annexel'Église : car, par elle, se contrôlent la pensée, l'éducation, l'information, et donc se renforce le trône.

Vains furentd'abord les coups de boutoir, ou les pénétrations discrètes, contre ce système.

Mais la troisième génération, sousJacques Ier (Cromwell a quatre ans en 1603), sera plus habile ; en face du roi théologien, puis sous son fils CharlesIer, plus léger et arbitraire, se développe un Parti du Mouvement, regroupant juristes, gros marchands, "gentry"évoluée, artisans, appuyé sur des pasteurs très prêcheurs, en lisière de l'Église établie.

Pour eux, un même manuelpolitique, la Bible : catalogue d'exemples hébreux explosifs, mais aussi nourriture intérieure.

Une justification, uneautocritique.

Souvent cultivés et aisés, ces hommes d'ordre contestent le désordre officiel.

Leur force veut encore"réformer", donc moderniser, répondant au triple appel d'une Histoire Sainte, d'une vision messianique, d'un Sauveurprésent.

Lente à démarrer, elle est malaisément freinée.

Les puritains sont anxieux d'un salut, que seule l'actionconfirme.

En 1620, un microcosme de leur fraternité est, sans trembler, parti vers l'Amérique : se constituant, dès lapleine mer, en "body politic"... Cromwell est de ce "nouvel Israël".

Fils de l'East Anglia, qui regarde la libre Hollande où luttèrent les Gueux, il est nédans la branche moyenne d'une famille connue.

Après l'école puritaine et un an comme étudiant à Cambridge (foyerd'opposition à l'Église épiscopale), il commence, à la mort de son père, vingt-trois ans d'un lourd travail, commemembre de la gentry campagnarde ; marié, responsable d'une large famille (il sera, toujours, parfait mari et père), ilest éveillé à la politique par son élection au Parlement de 1628, celui de la Pétition du Droit, qui ne devait plus êtrerappelé pendant onze ans.

Ne changeant de demeure qu'au hasard d'un héritage en 1636, il reste démocrate :défendant le droit de pauvres fermiers à la libre pâture, ou protégeant leur gagne-pain ; et méfiant à l'égard desintolérances.

Car ce calviniste (mais à l'anglaise) voit se déchaîner l'oppression : monopoles abusifs et extorsiond'impôts (dont ce "Ship-Money" que refusera son cousin Hampden), religion bafouée par une reine française etasservie sous le "conformisme" intégriste ("thorough") de l'archevêque Laud, Richelieu manqué, qui va jusqu'àmartyriser les puritains.

Quand éclate la crise, Laud ayant tenté "d'anglicaniser" les Écossais (qui répliquent enenvahissant l'Angleterre...), et que le souverain, aux abois, convoque un Parlement, le chasse, puis reconvoque enfin 1640 ce qui sera le Long Parlement, quand s'ouvre la Révolution d'Angleterre, notre quadragénaire est là : élu deCambridge. Cromwell fut d'abord parlementaire : sa statue devant les Chambres, lion britannique à ses pieds, en témoigne.

Ildétendit les Communes, ces classes moyennes ayant la représentativité des hommes libres, et, par leur "privilège",vocation de défendre les franchises de tous : en conflit, latent, avec le roi, et sa Chambre de Lords, temporelscomme spirituels.

Le mythe démocratique saxon, l'esprit des rebelles de Wyclif, le fier loyalisme réservé à Élisabeth,le vieux droit coutumier se cumulent en ce civique fermier et y sont comme catalysés par l'indépendance de la. »

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