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COURNOT (Antoine Augustin)

COURNOT (Antoine Augustin). Économiste, mathématicien et philosophe français (1801-1877). A été l’un des premiers à étudier d’une façon critique les notions fondamentales des sciences. De Kant et de Comte, il retient l’impossibilité d’atteindre l’essence des choses. La certitude d’une connaissance lui apparaît comme une limite par rapport à laquelle s’échelonnent les divers degrés de probabilité. Mais, dit-il, « il est dans la mesure de nos forces de nous élever d’un ordre de réalités phénoménales et relatives à un ordre de réalités supérieures et de pénétrer ainsi graduellement dans l’intelligence du fond de réalité des phénomènes ». Kant a donné à son relativisme un caractère uniforme : nous nous heurtons, chez Kant, à la structure de notre esprit. Le relativisme de Cournot comporte, au contraire, des degrés : telle loi peut être plus rattachée qu’aucune autre à l’essence des choses. Cournot a beaucoup étudié les phénomènes de hasard qui ne deviennent partiellement intelligibles que si nous savons les situer au point de rencontre de séries causales indépendantes : on comprend pourquoi ce pot de fleurs est tombé dans la rue tel jour à telle heure, et on comprend pourquoi Paul passait dans la même rue, au point précis où le pot de fleurs est tombé, le même jour, à la même heure. Mais on dira que le pot de fleurs est tombé sur Paul par hasard. Le calcul des probabilités peut s’appliquer au hasard, et la plupart de ce que nous savons se situe simplement à un niveau de probabilité élevé. Cournot a appliqué sa réflexion à l’ensemble du savoir humain, des mathématiques aux sciences sociales, aux sciences de la vie et à l’histoire. Constatant les limites du rationalisme, Cournot admet un au-delà de la raison : l’homme a, dit-il, une destinée personnelle, que la religion lui fait connaître mais qui ne peut pas se comprendre par des méthodes applicables aux sciences. La vie religieuse est incomparable avec quoi que ce soit d’autre. Principales œuvres de Cournot : Essai sur les fondements de la connaissance et sur les caractères de la critique philosophique (1851), Traité de l’enchaînement des idées fondamentales dans les sciences et dans l'histoire (1861), Considérations sur la marche des événements dans les temps modernes (1872), Matérialisme, vitalisme, rationalisme (1875).

COURNOT

Mathématicien et philosophe français (1801-1877). • Spécialiste du calcul des probabilités, Antoine Augustin Cournot a, le premier, préconisé l’application des mathématiques à l’économie (économétrie). • Sa doctrine probabiliste de la connaissance fait une large place au hasard, défini comme le point de rencontre de séries causales indépendantes. • L’existence d’événements fortuits au sein d’un monde déterminé oblige à une grande prudence : les sciences doivent renoncer à l’idéal d’une intelligibilité totale de la nature et s’ouvrir au probable.

Principales œuvres : Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique (1851), Traité de l'enchaînement des idées fondamentales dans les sciences et dans l'histoire (1861).

COURNOT Antoine Augustin. Mathématicien et philosophe français. Né le 28 août 1801 à Gray, en Franche-Comté, mort à Paris le 30 mars 1877. Il fit ses études au collège des jésuites de sa ville natale, puis au collège royal de Besançon. En 1821, il entra à l'Ecole Normale Supérieure; en 1822, l'Ecole ayant été supprimée, il passa à l'université, où il fit sa licence de sciences. Cependant il fréquentait les milieux scientifiques parisiens, où Ampère occupait la première place. Nommé secrétaire du maréchal Gouvion Saint-Cyr, il fut introduit dans les milieux politiques et militaires. Poisson l'encouragea à poursuivre ses études et à choisir la carrière universitaire : en 1849, il était nommé professeur d'analyse et de mécanique à la Faculté de Lyon, puis recteur de l'Académie de Grenoble, et par la suite, inspecteur général des études et recteur de l'université de Dijon. Il abandonna la vie publique en 1862. Frappé de cécité, il n en continua pas moins à travailler pendant ses dernières années, aidé de son secrétaire. Ses premiers mémoires scientifiques furent publiés entre 1826 et 1831, dans le Bulletin des sciences mathématiques, physiques et chimiques du Baron de Férussac. Principales oeuvres : Recherches sur les principes mathématiques de la théorie des richesses, remarquable en ce que cet ouvrage est la première tentative d'application de la mathématique à l'économie politique; Exposition de la théorie des chances et des probabilités (1843) : la première partie de cette oeuvre présente un caractère méthodologique; dans la seconde partie, un chapitre est consacré à la probabilité d'erreur d un résultat numérique, relatif aux calculs du physicien, du chimiste, de l'astronome, etc.; un autre chapitre traite des problèmes de la population et de la durée de la vie humaine; Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique (1851); Traité de l'enchaînement des idées fondamentales dans les sciences et dans l'histoire (1861) : Cournot y développe et y approfondit les problèmes discutés dans l'Essai; Considérations sur la marche des idées et des événements dans les temps modernes (1868) où il applique les principes exposés dans le Traité; De l'origine et des limites de la correspondance entre l'algèbre et la géométrie (1874); Revue sommaire des doctrines économiques (1877).

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