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CONSCIENCE

Du latin conscientia, « connaissance partagée » et « connaissance qu'on a de soi-même », « sentiment intime ». - Intuition plus ou moins nette qu’a le sujet de son état et de son rapport au monde et à lui-même. - Connaissance qu’a l’esprit de ses actes et de ses états. - Conscience morale : sentiment par lequel le sujet juge de la moralité de ses actions et de celles des autres. • On distingue généralement la conscience spontanée, par laquelle nous enregistrons simplement ce qui se passe en nous et en dehors de nous, et la conscience réfléchie, qui désigne le retour (ou ré-flexion) de notre esprit sur lui-même. • Selon Rousseau, c'est par la conscience morale, « principe inné de justice et de vertu », «juge infaillible du bien et du mal », que l'homme peut s'élever au-dessus des bêtes et se rendre « semblable à Dieu ». • Pour Bergson, la conscience est avant tout une activité de synthèse qui rassemble et organise les expériences passées pour préparer le sujet à affronter les événements à venir, telle « un pont jeté entre le passé et l’avenir ».

CONSCIENCE, n.f. (lat. cum-scire « savoir avec »). La conscience est un savoir intime et personnel. Le terme s'utilise au sens psychologique et au sens moral. ♦ 1° Psychologie. Il s'agit de la connaissance immédiate que nous avons de notre existence et de nos états. Etats corporels, pensées, sentiments, désirs, intentions. C'est une intuition plus ou moins complète, plus ou moins claire. Il y a lieu de distinguer la conscience spontanée, qui est une donnée primitive, et la conscience réfléchie. fruit de l'effort d'attention et d'analyse que nous faisons porter sur les données immédiates. Il en résulte la distinction d'un sujet (je) et d'un objet (nos états, nos pensées, etc.). « Toute conscience est conscience de quelque chose » (Husserl). La réflexion clarifie nos perceptions et nos concepts, précise les principes de nos raisonnements. On peut, en ce sens, parler de degrés de la conscience. Le champ de la conscience désigne l'étendue des phénomènes qui sont présents à la conscience à un moment donné. Bien des problèmes psychologiques et philosophiques se posent à propos de la conscience. Le plus important des problèmes psychologiques est celui des phénomènes psychiques inconscients, qui a été étudié, en particulier, par Freud et ses successeurs. Le plus important des problèmes philosophiques est celui qui est au centre de la philosophie de Descartes : La conscience contient-elle l'affirmation du sujet comme substance ? ♦ 2° L'expression conscience collective est propre aux sociologues français. Elle désigne, pour eux, un ensemble de représentations et de sentiments partagés par les membres d'une société donnée, et qui peuvent être ressentis par les sujets personnels comme ayant une origine extérieure à eux et une valeur transcendante. Hegel a introduit dans la philosophie la notion de conscience malheureuse pour désigner le tiraillement douloureux que ressent la conscience partagée entre la subjectivité et l'objectivité. La conscience de classe est un terme marxiste désignant l’ensemble des représentations et des sentiments qui sont déterminés chez un sujet par sa position dans un système économique et social donné. ♦ 3° Sens moral. La conscience est la connaissance intime et personnelle de la valeur morale des actes et des conduites. Dans la mesure où il s’agit de nos propres actes et de notre propre conduite, cette connaissance s’accompagne de jugements et de sentiments : nous pensons avoir bien ou mal agi, nous sommes en paix avec nous-mêmes, ou nous éprouvons remords, regrets ou repentir. S’il s’agit d’actes et de conduites à venir, la conscience se manifeste comme une voix qui commande ou défend. examen de conscience recommandé par les moralistes, n’est pas simple introspection, c’est-à-dire analyse psychologique de nos états. C’est un examen de la valeur morale de nos actes et de nos conduites, effectué avec lucidité et loyauté.

CONSCIENCE MORALE Désigne la capacité de l’esprit individuel à apprécier par rapport aux concepts de Bien et de Mal des comportements, qu’il s’agisse des siens ou de ceux d’autrui. Lorsque cette estimation n’est pas immédiate, on parle d’un cas de conscience, le jugement étant partagé entre des valeurs en apparence également recommandables alors qu’elles se contredisent. ♦ Dans l’histoire de la philosophie, cette forme normative de la conscience fait son apparition avec ce que Socrate nomme son propre « démon ». Rousseau, en faisant un « juge infaillible », l’assimile à un véritable instinct alors qu’elle prend dans la philosophie pratique de Kant un aspect totalement rationnel. ♦ En admettant que les obligations et les interdits sont intériorisés dans le surmoi, Freud déplace l’instance morale du conscient vers l’inconscient. CONSCIENCE COLLECTIVE Apparentée au Surmoi freudien tout en le dépassant, la conscience collective véhicule « les vérités généralement reconnues >, le consensus social, < la vision du monde >, l’esprit du temps « dont l’individu est en partie conscient et en partie inconscient ». Etant une projection de l’inconscient collectif, elle fournit à la conscience individuelle nombre de ses éléments constitutifs, en particulier les concepts aperceptifs ; mais elle lui est en même temps un piège. « Lorsque la conscience subjective préfère les représentations et les opinions de la conscience collective et s’identifie à elles, les contenus de l’inconscient collectif se trouvent refoulés. Plus forte est la charge de la conscience collective et plus le moi perd de son importance ». La conscience personnelle se dégage de la projection « en reconnaissant son ombre (le Surmoi), aussi bien que l’existence et l’importance des archétypes >.   CONSCIENCE (n. f .) 1. — Connaissance immédiate qu’a le sujet de ses représentations, de ses actes et de lui-même ; d’où : 2. — Sentiment de soi-même. 3. — Instance plus ou moins concrétisée correspondant à cette connaissance. 4. — Conscience spontanée : conscience qui accompagne tout acte du sujet ; le fait conscient ne se distingue pas de la conscience qu’on en a. 5. — Conscience réfléchie : conscience distincte de ce dont elle est conscience (cf. prise de conscience). 6. — Ce que saisit la conscience (la conscience de classe, de l’enfant). 7. — Une conscience : un être conscient ( ~ homme) « La conscience est l'être connaissant en tant qu'il est et non en tant qu'il est connu » (Sartre). 8. — Conscience morale : propriété qu’aurait l’esprit humain (ou instance correspondant à cette propriété) de porter spontanément des jugements moraux. 9. — Philosophie de la conscience : terme utilisé par Cavaillès pour désigner les philosophies qui prennent la conscience comme principe dans la théorie de la connaissance ; opposée à philosophie du concept.


conscience, sentiment que chacun a de son existence et de ses actes. — La notion de conscience a d'abord un sens psychologique : la conscience se développe avec la mémoire et le retour sur soi-même. En ce sens, il faut un arrêt de l'action pour que jaillisse la conscience. Elle possède ensuite un sens moral, qui s'identifie avec le sentiment du devoir ("Conscience! instinct divin...", Rousseau, Emile, IV).

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