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CHAMBERLAIN Arthur Neville

Second fils de Joseph Chamberlain et frère d'Austen Chamberlain, chancelier de l'Échiquier en 1923/24 et de 1931 à 1937. Il fut alors le principal artisan du redressement financier britannique. Succédant à Baldwin, il devint en 1937 Premier ministre et premier lord de la Trésorerie. Lors de la crise des Sudètes, il adopta une attitude de conciliation, alla conférer avec Hitler à Berchtesgaden (15 sept. 1938), puis à Godesberg (22/24 sept. 1938), et signa les accords de Munich (29 sept. 1938). Manifestant sa volonté de s'opposer à toute nouvelle agression, il signa des pactes d'assistance avec la Pologne, la Grèce, la Roumanie, engagea des négociations avec l'URSS et rétablit la conscription. Malgré l'ultimatum lancé à Berlin dès l'attaque contre la Pologne (1er sept. 1939), Chamberlain hésita avant de jeter l'Angleterre dans une nouvelle guerre mondiale ce qui lui valut l'animosité des travaillistes. La défaite alliée en Norvège, au printemps 1940, discrédita son ministère. Le 10 mai 1940, il cédait la direction des affaires à Winston Churchill.

Chamberlain, Arthur Neville (Birmingham 1869-Heckfield 1940) ; homme politique britannique. Fils de Joseph Chamberlain et demi-frère de Austen Chamberlain, Neville C. n’entre en politique qu’après avoir été pendant longtemps planteur aux Bahamas (1890-1897) et homme d’affaires à Birmingham. Tout d’abord, il est politiquement actif au niveau local, dans sa ville natale dont il est le maire en 1915, avant de se faire remarquer nationalement. En 1916-1917, il occupe brièvement une première fonction gouvernementale : il est directeur du National Service, c’est-à-dire ministre de la Mobilisation des forces productives de la nation. Il ne parvient pas à faire ses preuves à ce poste, car il fait montre de compétences insuffisantes, ne réussissant pas à introduire un service du travail obligatoire dans l’industrie de l’armement face à l’opposition déterminée des organisations ouvrières. Les amères expériences de cette époque expliquent son antipathie durable envers Lloyd George et sa volonté tenace de chercher à se réhabiliter politiquement. Cet excellent administrateur, formé par une longue pratique dans les affaires privées et publiques, acquiert la réputation d’un leader politique alors qu’il est ministre de la Santé (1924-1929). A ce poste, il impose la réforme nécessaire du vieux système de l’administration centrale et communale d’Angleterre et il consolide l’image populaire du parti conservateur, en assurant la promotion d’une législation sociale. Comme chancelier de l’Echiquier (1931-1937), il met en oeuvre une politique protectionniste (1932), réalisant ainsi une des idées préférées de son père. Tout au moins sur le plan intérieur, sa politique imprègne fortement les gouvernements dirigés successivement par MacDonald (1931-1935) et Baldwin (1935-1937). Nommé Premier ministre en mai 1937, C. gouverne d’une manière autoritaire et ne tient pas compte des diplomates professionnels du Foreign Office. Avec l’assistance du ministre des Affaires étrangères Halifax (à partir de févr. 1938), de l’ambassadeur à Berlin Neville Henderson et de l’ancien directeur du ministère du Travail Horace Wilson, il conduit la politique étrangère de son pays, intervenant même dans les moindres détails des négociations diplomatiques. Sévèrement critiqué par la suite, il tente de sauver la paix et de maîtriser les ambitions agressives de Hitler en menant une politique défensive (appeasement), consistant à céder sur certaines exigences, jugées «justes », formulées par l’Allemagne nazie. Cette politique conciliante culmine en septembre 1938 avec la conclusion des accords de Munich qui octroient à l’Allemagne la région tchèque des Sudètes. C’est seulement après l’annexion par Hitler du reste de la Tchécoslovaquie en mars 1939 que C. opère un revirement complet de sa politique étrangère ; il abandonne la recherche vaine de l’appeasement, il accélère le réarmement anglais et institue le service militaire obligatoire. En même temps, il garantit, avec la France, la souveraineté de la Pologne, puis celle de la Roumanie et de la Grèce. L’échec de sa politique extérieure - conjugué à une conduite terne des opérations de guerre et surtout à la déroute de l’expédition anglo-française de Norvège qui suscitent une opposition croissante, même au sein de son propre parti - entraîne sa chute en avril 1940 et la constitution d’un gouvernement de coalition nationale dirigé par Churchill, qu’il soutient d’ailleurs fidèlement jusqu’à sa mort au poste de lord-président du Conseil d’État.




CHAMBERLAIN, Arthur Neville (Edgbaston, près de Birmingham, 1869-Heckfield, 1940). Homme politique britannique. Il engagea une politique d'apaisement face aux agressions des dictatures et dut s'effacer en mai 1940 au profit de Churchill. Membre du Parti conservateur, il devint chancelier de l'Échiquier (1931-1937) et dut faire face aux conséquences de la grande crise économique de 1929 (dévaluation de la livre, retour au protectionnisme). En 1937, il succéda à Stanley Baldwin comme Premier ministre et se fit le champion de la politique de l'« apaisement » afin d'éviter la guerre. Partisan de la non-intervention dans la guerre civile d'Espagne (1936-1939), il se résigna à l'Anschluss autrichien et abandonna la Tchécoslovaquie à Hitler lors de la conférence de Munich. Profondément déçu par le démembrement tchécoslovaque, il opéra à partir de mars 1939 un revirement de sa politique extérieure, invitant son pays à déclarer la guerre à l'Allemagne après l'invasion de la Pologne. Cependant, ses hésitations l'avaient discrédité aux yeux de l'opinion publique et il dut démissionner en faveur de Churchill après l'échec de l'expédition de Narvik (avril-mai 1940). Voir Guerre mondiale (Seconde).

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