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CARCOPINO Jérôme

CARCOPINO Jérôme. Historien français. Né à Verneuil-sur-Avre (Eure) le 27 juin 1881, mort à Paris le 17 mars 1970. Dans ses Souvenirs romains (1968), il a raconté son passage à l'Ecole Française de Rome de 1904 à 1907, après des études au lycée Henri-IV et à l'Ecole Normale Supérieure (il obtint l'Agrégation d'Histoire et de Géographie) et explique comment naquit sa passion pour l'histoire romaine. Il devait servir celle-ci pendant plus d'un demi-siècle, à Alger, puis a Paris, et en qualité de Directeur de l'Ecole Française de Rome. Sa thèse sur Virgile et les Origines d'Ostie (1919), même si elle est discutée et discutable, montrait à quel point Jérôme Carcopino aimait s'écarter au conformisme et soumettre l'histoire romaine à la critique et à la comparaison des documents et des sources; combien il avait plaisir à présenter des thèses et des hypothèses inédites, souvent hardies, toujours ingénieuses, avec une autorité, une conviction et une chaleur qui emportaient l'adhésion et jetaient un jour nouveau sur des énigmes apparemment indéchiffrables. Dans Sylla ou la monarchie manquée (1931), il éclaire les prémices du passage de la République à l'Empire romain. Dans Passion et politique chez les Césars (1958), il démontre que Césarion n'était pas le fils de César et de Cléopâtre, mais de Marc-Antoine. Il démasque dans Les Secrets de la correspondance de Cicéron (1947) les hypocrisies du célèbre orateur. Dans Alésia ou les ruses de César (1958), il met un terme à la polémique entre érudits sur la véritable bataille perdue par Vercingétorix. J. Carco-pino s'intéressait également à la religion romaine, lui consacrant plusieurs ouvrages : La Basilique pythagoricienne de la Porte Majeure (1927), Aspects mystiques de la Rome païenne (1940), De Pythagore aux apôtres(1956). Il savait mêler, dans La vie quotidienne à Rome à l'apogée de l'Empire (1939), l'enquête scientifique de très haut niveau et l'excellente vulgarisation. Entre 1940 et 1944, l'historien se ralliera au régime de Vichy (il fut Ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse dans le gouvernement du Maréchal Pétain de 1941 à 1942); épisode vite effacé par un non-lieu en 1945, une réhabilitation en 1947 et une élection à l'Académie Française en 1955. Après Théodore Mommsen, qui fut Prix Nobel de littérature en 1902, Jérôme Carcopino fut l'un des grands historiens de la Rome antique au XXe siècle.

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