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ALCHIMIE (étymologie)

ALCHIMIE: il faut remonter au mot grec khèmia (magie noire) et même à l'égyptien kèm (noir) pour trouver l'origine de ce mot que les Arabes ont popularisé avec un article antéposé al-kimiya. Le nom est devenu, dans le latin des savants du Moyen Age, alchemia dont on a tiré le mot alchimie pour désigner la science occulte des gens à la recherche de la miraculeuse «pierre philosophale» (cf. l'article adepte). Le nom chimie et ses dérivés (chimique, chimiste, etc.) ont été réservés au domaine proprement scientifique. Mais voici qu'un terme nouveau, aussi important que la réalité qu'il recouvre, va entrer dans notre vocabulaire : la sémiochimie, formé avec la racine grecque semeion (le signe). La biologie nous apprend que dans notre cerveau un volume gros comme une tête d'épingle contient un milliard de connexions. C'est de loin le plus puissant ordinateur (voir ce mot). Comme dans l'ordinateur, les informations traitées utilisent des transferts d'ions ou d'électrons, c'est-à-dire des réactions chimiques. D'où l'idée de concevoir des ordinateurs biochimiques plus puissants que ceux que nous utilisons et capables de se réparer eux-mêmes. Les chercheurs sont en passe d'y parvenir grâce à l'utilisation de supermolécules chimiques découvertes par Jean-Marie Lehn (Prix Nobel 1987). On nous apprend qu'elles sont constituées d'unités moléculaires solides assemblées par des liaisons qui peuvent se faire, se défaire, permettre des rotations, des translations, des modifications de structures géométriques ou électroniques. Des modifications de l'acidité du milieu, de la lumière, de la température permettent de changer la structure, donc d'enregistrer et de stocker des informations comme d'écrire et lire des séries de 0 et 1, d'opérer par ET/OU, principe de l'ordinateur. Par cette introduction de la sémiochimie, nous allons nous sentir revenus aux miracles espérés de l'alchimie !

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