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vigilance

vigilance, conscience du sujet éveillé. Il existe différents degrés de vigilance, depuis l’attention flottante de l’homme détendu jusqu’à l’attention concentrée du chercheur en plein effort intellectuel. À chaque niveau correspondent des caractéristiques neurophysiologiques particulières, mises en évidence par l’électroencéphalographie. Les psychophysiologistes (G. Moruzzi et H. W. Magoun, 1949) ont montré que le niveau de vigilance dépend principalement d'une formation nerveuse (système réticulaire activateur ascendant) qui parcourt tous les palliers encéphaliques, de la région bulbaire au diencéphale (thalamus et hypothalamus) ; toute stimulation de la formation réticulée accroît le degré de vigilance. Celle-ci s’abaisse au moment de l’endormissement et pendant le sommeil (ainsi que sous l’action de drogues) et s’élève pendant la veille. Plus le niveau de vigilance est élevé, plus le sujet est capable de réagir de façon adéquate aux situations complexes ; au contraire, lorsqu’il est bas, seules les réponses les plus élémentaires peuvent être fournies.

VIGILANCE (vigilance et conscience). La vigilance est souvent définie comme le fait d’être éveillé et plus souvent encore, comme celui d’être conscient. Par ailleurs, il n’est pas rare — et cela parfois dans le même ouvrage — que la conscience psychologique soit définie comme le fait d’être vigilant. Ainsi, pour certains auteurs, la conscience est simplement synonyme de vigilance (Delay, 1965), les états non vigiles comme le sommeil ne pouvant supporter que des processus inconscients. D’un point de vue neurobiologique, la notion de conscience apparaît comme une conséquence de la complexification progressive du système nerveux, devenu capable de fournir des réponses « originales » aux sollicitations extérieures. Ainsi, pour Laborit (1973), la conscience est « un phénomène résultant de l’impossibilité où se trouve un individu d’être... inconscient », c’est-à-dire de répondre aux sollicitations du milieu par un comportement « ou entièrement automatique ou entièrement aléatoire ». Au cours des niveaux de vigilance abaissés, le système nerveux, affranchi des contraintes fonctionnelles que lui impose l’environnement, peut alors effectuer un traitement autonome des informations mémorisées. Ce traitement — inconscient — est la condition essentielle à toute activité imaginative. A partir de ses travaux sur l’imagerie mentale, Virel a été conduit à proposer une définition différentielle de la vigilance et de la conscience, qui repose d’une part sur la distinction entre la notion de niveau et celle d’état et qui, d’autre part, fait appel à une conception unitaire du phénomène conscience. En effet, plutôt que d’isoler en tant qu’instance autonome un hypothétique inconscient, l’onirothérapie intégrative propose un modèle unifié et dynamique de la conscience fondé sur la notion de fonction biologique de l’imaginaire et d’après lequel l’onirisme ne serait pas seulement l’expression d’éléments refoulés, mais participerait à l’élaboration et à la régulation des réponses adaptatives. La notion de conscience onirique est ici substituée à celle d’inconscient. Ainsi, la vigilance peut être définie comme l’expression objective de l’activation du système nerveux central. Il s’agit d’une notion essentiellement neurophysiologique, quantitative, objectivement mesurable, qui exprime à la fois l’intensité du fonctionnement cérébral et celle des conduites qu’il dirige. On peut donc envisager un certain nombre de niveaux de vigilance caractérisés chacun par des activités électro-encéphalo-graphiques et neurovégétatives relativement spécifiques. Le continuum de vigilance se subdivise en niveaux hypervigile, vigile, subvigile, mésovigile, hypovigile et avigile. Le phénomène conscience peut être envisagé d’autre part en tant que manifestation subjective et personnelle de l’organisation dynamique de l’activité nerveuse supérieure. En d’autres termes, la conscience psychologique apparaît comme l’expression d’une régulation de second ordre émergeant des mécanismes nerveux responsables de l’ajustement des conduites au cadre spatio-temporel (la conscience est « être au monde »), de l’intégration de l’expérience (la conscience est structurante) et de l’adaptation du fonctionnement même du système nerveux à la réalisation d’activités finalisées (la conscience est projection). Il s’agit donc d’une notion subjective dont la nature strictement qualitative interdit de la diviser en niveaux hiérarchisés. Ainsi, le déroulement de l’activité psychique en séquences de nature et de contenu variables conduit à envisager un certain nombre d’états de conscience, différant les uns des autres par l’importance relative de leurs composantes émotionnelle, affective et cognitive, la nature des rapports qu’ils autorisent avec l’environnement, la qualité de l’information qu’ils supportent. On parle de conscience vigile et de conscience onirique, de conscience claire, perturbée, passive ou réflexive. Chacun de ces états reflète un mode particulier d’insertion de l’individu dans son contexte temporo-spatial, sans qu’il soit fondé d’attribuer à chacun d’eux une correspondance stricte avec un niveau de vigilance donné. Ainsi, la conscience onirique peut se manifester soit au cours de l’éveil (onirisme d’éveil, rêve alpha), soit au cours du sommeil (rêve hypnique). En outre, les niveaux vigile, subvigile et hypervigile peuvent supporter une activité consciente claire ou perturbée (Virel, 1967). Bien qu’il ne s’agisse finalement que de conventions de vocabulaire, il paraît particulièrement fondé de réserver le terme de vigilance pour désigner exclusivement l’aspect intensif des conduites et des mécanismes nerveux qui les commandent. Quant à la notion de conscience, la difficulté d’une définition réside moins dans la reconnaissance de sa nature qualitative et subjective que dans l’appréciation de son extension : faut-il, avec l’onirothérapie, parler d’états de conscience multiples et non hiérarchisés, ou faut-il, au contraire, en restreindre le sens à la seule conscience vigile et réflexive ?

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