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TZARA Tristan 1896-1963

TZARA Tristan 1896-1963
Poète, né à Moinesti, en Roumanie. Il a vingt ans lorsque, avec quelques amis, Jean Arp et Francis Picabia, etc., réunis au cabaret Voltaire à Zurich, il fonde le mouvement dadaïste (1916). «Dada», comme son nom même le proclame, est d'abord, en pleine guerre, un cri de révolte. Ou mieux : une manifestation - la première dans l'histoire littéraire - de ce qu'on appelle aujourd'hui l'esprit de dérision. Ces jeunes gens tenus à l'écart du conflit par les circonstances (réformés ou ressortissants des nations non belligérantes) refusent de prendre parti, condamnent globalement la niaiserie des « bourrages de crâne », et, au-delà, l'aboutissement pitoyable de la civilisation dite moderne. Les premiers poèmes de Tzara, et plus encore le Manifeste Dada (1918), entendent déshonorer par l'absurde le mode de pensée prétendument cartésien et mettre en avant le principe du spontanéisme absolu dans l'enchaînement des idées, des images mentales, et, enfin, des mots. Installé à Paris dès 1919 (date aussi des Vingt-cinq poèmes), le mouvement de Tzara est bientôt adopté, voire assimilé et digéré, par André Breton et son groupe surréaliste. Après Mouchoir de nuages (1925) et surtout L'Homme approximatif (1931), Tzara tend à délaisser peu à peu la révolte purement littéraire, et part en Espagne (1934) où on le trouvera durant la guerre civile, mêlé aux soldats républicains. Abandonné, à son tour, par la « révolution en matière de littérature », il ne rencontre pas, pour autant, d'écho parmi le public vers lequel fl s'est tourné fraternellement (Midis gagnés, 1939). Et ce, en dépit de ses efforts pour rendre sa poésie de plus en plus accessible: La Fuite (1947), Le Poids du monde (1951). Après Parler seul (1955), il cessera pratiquement toute activité poétique. De cette seconde période, son livre le plus largement diffusé reste un essai : Le Surréalisme et l'après-guerre (1947).


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