THÉODOSE Ier le Grand, Flavius Theodosius
Empereur romain (379/95). Il se distingua en (Grande-) Bretagne et en défendant la Mésie contre les Sarmates (374). Le 19 janv. 379, Gratien lui confia l'empire d'Orient ; Théodose réussit à soumettre de nombreuses bandes de Wisigoths et convainquit leur roi Athanaric d'entrer à son service. Le 28 juill. 388, il battit l'usurpateur Maxime près d'Aquilée et le fit mettre à mort. Théodose fut excommunié par st Ambroise évêque de Milan, à la suite du massacre qu'il avait ordonné à Thessalonique contre les habitants révoltés (390), et finit par s'incliner devant l'autorité morale de l'Église. À la veille de disparaître, l'État romain reconnaissait ainsi, pour la première fois, une autorité supérieure à la sienne. Après la mort de l'empereur Valentinien (392) et après sa victoire sur l'usurpateur Eugène (sept. 394), Théodose se trouva le seul maître d'un Empire romain alors reconstitué. Mais il mourut quatre mois plus tard, et l'Empire fut partagé entre ses deux fils : à Honorius l'Occident, à Arcadius l'Orient.
Le règne de Théodose fut marqué par l'avènement du christianisme comme religion d'État et par l'interdiction définitive du paganisme.
Théodose Ier, dit le Grand (346-395) ; empereur romain [379-395].
Fils d’un Espagnol du même nom, maître de cavalerie, chargé par Valentinien Ier de la pacification de la Bretagne (367-370) et de l’Afrique (373-375), qui fut ensuite exécuté pour des raisons obscures, T., qui avait combattu aux côtés de son père et avait servi comme dux en Mésie supérieure (374), se retire sur ses terres de Cauca, en Espagne, après la mort de son père. En 378, après la défaite d’Andrinople, Gratien le rappelle comme magister militum : le jeune empereur espère que ce soldat éprouvé et qui connaît bien le pays trouvera une solution au problème posé par les Goths. Le 19 janvier 379 à Sirmium, Gratien proclame T. Auguste et lui confie le soin d’administrer l’Empire d’Orient avec les diocèses de Dacie et de Macédoine. Après des combats mouvementés, il pacifie les Wisigoths qui s’installent en Mésie en qualité de fédérés libres (382). Au début de l’année 383, T., qui réside habituellement à Constantinople, donne le titre d’Auguste à son fils aîné Arcadius. L’avenir de la dynastie est ainsi assuré. Peu après (printemps) un autre officier espagnol, Maxime, renverse Gratien, dont la belle-mère, Justine, réussit à maintenir le gouvernement de l'Illyrie et de l’Afrique à Milan pour son fils mineur, Valentinien II, et occupe la Bretagne, les Gaules et la péninsule Ibérique. T. reconnaît tout d’abord l’autorité de Maxime, mais lorsque celui-ci envahit l’Afrique et l’Italie, chasse Valentinien, il lui déclare la guerre. Son adversaire est battu sur la Save, puis exécuté près d’Aquilée (388). Il reste pour plusieurs années en Italie (visite de Rome en 389). Il installe Valentinien II en Occident et en épouse la soeur Galla (387), ce qui fortifie sa légitimité. T. semble avoir été lui-même si impressionné par sa visite à Rome en l’an 389 qu’il nomme des païens de la ville de Rome à des postes élevés. D’obédience strictement nicéenne, il semble malgré tout avoir essayé de se soustraire à l’influence du clergé, en particulier à celle d’Ambroise de Milan avec qui il a en 388 un différend célèbre : l’essentiel de l’affaire portant sur les limites de leurs deux pouvoirs, à propos de la synagogue de Callinicum sur l’Euphrate, brûlée par l’évêque du lieu. Néanmoins, il continue à recruter des hauts fonctionnaires aussi bien parmi les païens que parmi les chrétiens. En 390, T. répond à la révolte de la ville de Thessalonique en massacrant 7 000 citoyens sans défense. Ambroise excommunie l’empereur et ne l’autorise de nouveau à communier que des mois plus tard après une pénitence publique. Désormais ses relations avec Ambroise seront en parfaite harmonie et T. devient l’instrument de l’intolérance ecclésiastique. En février 391, il interdit de façon absolue, dans la ville de Rome, tous les actes cultuels du paganisme (du sacrifice à la visite des temples). Un autre édit (391) étend ces mesures à l’Empire (destruction du Serapeion d’Alexandrie). Enfin, en 392, un édit étend à tout l'Empire les mesures précédentes en même temps qu’il les aggrave et les détaille. Ambroise applaudit à ces initiatives. Revenu en 391 à Constantinople, T. avait conclu peu auparavant un arrangement avec les Perses sur le partage de l’Arménie. L’ambition du Franc Arbogast, le maître de la milice de Valentinien II, et l’interdiction du paganisme provoquent de nouvelles difficultés. En mai 392, le jeune empereur est victime d’une machination. Arbogast nie toute responsabilité et fait nommer Auguste le rhéteur Eugène (août 392). Ce dernier se rend maître de la préfecture des Gaules, de l’Italie puis de l’Afrique. En outre il rétablit le statut païen. Aussi, avant de partir de nouveau pour l’Occident afin d’écraser cette nouvelle usurpation, T. élève Honorius, son second fils, au rang d’Auguste. Grâce à la victoire de T. sur Eugène en Istrie (bataille de la Rivière froide, sept. 394), l’unité de l’Empire est restaurée. Nouveau séjour à Rome, mais T. meurt à Milan en janvier 395. Ce fut Ambroise qui prononça son oraison funèbre, en présence d’Honorius (âgé de onze ans), flanqué de son tuteur Stilicon ; Arcadius, lui, qui avait dix-sept ans, avait pris en charge l’Orient. Le christianisme avait vaincu, la paix régnait, l’Empire était divisé.
Bibliographie : A. Chastagnol, Le Bas-Empire, 3e éd., 1991.
Théodose. 1. Théodose l'Ancien. Général romain qui repoussa les Pictes, les Scots et les Saxons qui ravageaient la Grande-Bretagne (368-370). 2. Théodose le Grand, empereur romain de 388 à 395, fils du précédent. Il passa les premières années de son règne à combattre les invasions des Wisigoths ; mais n'étant pas parvenu à les repousser, il leur attribua de vastes terres en Thrace. Baptisé en 380, il adhéra au symbole de Nicée, devint Tardent défenseur des chrétiens et lutta contre les hérésies. En 391, probablement sous l'influence de saint Ambroise, il supprima les dernières manifestations du paganisme dans l'Empire, fondant ainsi le premier État chrétien orthodoxe (voir christianisme). C'est ce qui lui valut le titre de «Grand». À sa mort, l'Empire romain fut divisé en empire d'Orient et empire d'Occident.
THÉODOSE Ier LE GRAND (Cauca, 346-Milan, 395 ap. J.-C.). Empereur romain, il régna de 379 à 395. Dernier souverain à avoir régné sur l'ensemble de l'Empire, il fit du christianisme une religion d'Etat. D'abord gouverneur de l'Orient, Théodose reconstitua l'unité de l'Empire après avoir éliminé ses rivaux. Devenu le seul maître, baptisé en 380, il combattit avec force le paganisme, ordonna la fermeture des temples et interdit les sacrifices. Mais il fut excommunié par le pape saint Ambroise pour avoir ordonné le massacre des habitants révoltés de Thessalonique (390). Pour la première fois, l'Etat romain se soumettait à la puissance de l'Église mais la religion traditionnelle restait encore vivace au sein des grandes familles de Rome. À sa mort, Théodose partagea son empire entre ses deux fils : à Honorius, l'Occident, à Arcadius, l'Orient. L'Empire d'Occident disparaîtra en 476 alors que l'Empire d'Orient (ou Empire byzantin) survivra jusqu'au XVe siècle. Voir Christianisme.
Liens utiles
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