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TAUTOLOGIE

TAUTOLOGIE, n.f. (gr. tautologia «chose dite deux fois»). Le fait de dire deux fois la même chose. ♦ 1° Proposition identique, dans laquelle le prédicat dit la même chose que le sujet : A est A. De tels énoncés peuvent avoir une valeur expressive. Dire «Un sou est un sou» veut dire «Un sou n'est pas rien», «Un sou vaut quelque chose». Dire «Une femme est une femme» signifie : «Une femme a sa nature propre et doit être traitée comme telle.» ♦ 2° Explication verbale qui ne fait que répéter en d'autres termes ce qu'il faudrait faire comprendre. C'est un problème qui se pose depuis l'Antiquité (Antisthène, Ve siècle av. Jésus-Christ) que de savoir si toute définition n'est pas tautologique. Il ne semble pas, dans la mesure où la définition explicite un concept et permet de prendre conscience de son contenu. ♦ 3° Pour l'empirisme logique (Wittgenstein), une proposition est tautologique si elle est vraie en vertu de sa seule forme. Considérant que toutes les propositions de la logique et des mathématiques sont formelles, l'école de Vienne conclut qu'elles sont tautologiques. Kant, H. Poincaré, Bachelard ont des conceptions tout à fait opposées. ♦ 4° Loi de tautologie. En logique formelle et en linguistique. «Une somme ou un produit de termes identiques est égal à un seul» (COUTURAT, l'Algèbre de la logique). — Principe de tautologie. Principe suivant lequel un même terme, au cours d'un exposé ou d'une discussion, doit conserver toujours la même signification. C'est une condition indispensable pour qu'un discours soit intelligible.

TAUTOLOGIE

♦ Désigne en logique une proposition dont le prédicat répète le sujet - en termes identiques ou non. Exemple : le vivant est ce qui vit. On prend dès lors le terme de façon péjorative pour évoquer une apparence d’explication ou de définition qui se contente d’utiliser des termes différents pour dire deux fois la même chose - par exemple : l’opium fait dormir parce qu’il a des vertus dormitives.

♦ Certains logiciens contemporains (Wittgenstein, Russell, le Cercle de Vienne) nomment tautologie toute expression qui reste formellement vraie, quelle que soit la valeur de vérité de ses énoncés constitutifs. Dès lors, la logique elle-même devient la recherche et l’étude des tautologies, c’est-à-dire des transformations que peut subir un énoncé conformément aux conventions de langage adoptées. Dans cette optique, les disciplines formelles (logique et mathématiques) sont dites tautologiques, toute démonstration consistant simplement à expliciter ce qui est déjà dans les axiomes initiaux. La question de savoir si le raisonnement mathématique est réductible à un enchaînement de tautologies se pose depuis Aristote et oppose les philosophes sensibles à la rigueur formelle (de Leibniz à Russell) à ceux qui se soucient de préserver une part d’invention en mathématiques (Kant ou H. Poincaré).

tautologie (du gr. tautos, le même, et logos, discours), proposition qui dit la même chose. — La tautologie consiste à présenter une simple répétition en termes différents comme une proposition nouvelle qui fait progresser notre connaissance. La tautologie désigne deux propositions de même sens (par ex. : « tous les hommes sont mortels » et « aucun homme n'est pas mortel »); le pléonasme désigne seulement deux mots de même sens (par ex. « démocratie populaire » est un pléonasme, la démocratie étant par définition le gouvernement du peuple [du gr. dêmos, peuple, et kratein, commander]).

TAUTOLOGIE, n. f. (du grec tautos, «le même» et logos, «discours»). Figure de rhétorique qui consiste à définir une chose par elle-même, soit en répétant le mot, soit en lui substituant des synonymes qui n’éclairent en rien la notion. Une clef ouvre parce qu’elle a la capacité d’ouvrir. Une femme est une femme. Racine, c'est Racine. Un étudiant étudie, c’est-à-dire qu’il fait des études. La tautologie ne se distingue guère en apparence du truisme, du pléonasme ou de la lapalissade. Là où elle devient quelque peu perverse ou mystificatrice c’est, le plus souvent dans les discours de propagande, en ce qu’elle force l’auditeur à acquiescer à une pseudo-explication qui n’explique rien, mais couvre des présupposés obscurs que le locuteur n’explicite pas. Si par exemple je dis « Une femme est une femme», j’en appelle au respect de la nature féminine; si un publicitaire écrit, sous un bijou, «Parce qu’une femme est une femme», il sous-entend que, par sa nature, une femme ne peut pas ne pas choisir ce bijou. Sous l’apparence d’un truisme, il force l’adhésion à une «vérité» contestable. La tautologie est souvent la figure privilégiée du discours « essentialiste». La langue politique en abuse.

TAUTOLOGIE

1. Sens courant : pensée purement répétitive, qui dit la même chose sous une autre forme (Monsieur de La Palice n'énonce que des tautologies).

2. En logique : proposition dans laquelle le sujet et le prédicat expriment la même chose (ex. : tous les hommes sont mortels). Proposition toujours vraie. Opposé à contradiction.

Du grec tautologia, « redite » (de tauto, « le même », et logos, « discours »).

* Proposition dans laquelle le prédicat dit la même chose que le sujet. * En logique, proposition complexe qui est vraie en vertu de sa seule forme, indépendamment de la valeur de vérité des propositions qui la constituent.

• La proposition : « Aucun célibataire n'est marié » est une tautologie. Elle ne fait que répéter la définition du mot célibataire et, à ce titre, ne nous apprend rien sur le monde. • Pour Wittgenstein, les tautologies sont, comme les contradictions, « vides de sens ».

TAUTOLOGIE (n. f.) 1. — (Logique class.) Proposition dont le sujet et le prédicat expriment la même chose ; en part., proposition dont le prédicat est l’un des termes constituant la compréhension du sujet. Rem. : les class. parlent à ce propos de propositions identiques ; Locke et Condillac, de propositions frivoles. 2. — Syn. truisme. 3. — Sophisme consistant à paraître démontrer une thèse en la répétant. 4. — (Logique math.) Proposition vraie quelle que soit la valeur de vérité de ses composants ; proposition logiquement vraie ; opposée à contradiction. 5. — Tautologique : qui constitue une tautologie, qui n’apprend rien soit parce qu’il s’agit d’une simple répétition, soit parce qu’il s’agit d’une proposition logiquement vraie, indépendante de la réalité.

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