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SUCCESSION D'ESPAGNE (guerre de la, 1701/14)

Guerre européenne qui éclata après la mort du roi d'Espagne Charles II, dernier des Habsbourg d'Espagne. Elle opposa principalement Louis XIV et l'empereur Léopold Ier, qui, tous deux, avaient épousé des soeurs de Charles II, et qui étaient tous deux des petits-fils de Philippe III d'Espagne. Louis XIV soutenait les droits de son petit-fils, Philippe d'Anjou, et Léopold Ier ceux de son fils, l'archiduc Charles (futur empereur Charles VI). Charles II, maladif et ne pouvant avoir d'héritier, avait d'abord désigné pour lui succéder Joseph-Ferdinand, fils de l'Électeur de Bavière et petit-fils de l'empereur Léopold ; mais ce prince mourut en 1699. Louis XIV et sa femme avaient solennellement renoncé à leurs droits sur le trône espagnol, mais la diplomatie française obtint de Charles II la désignation comme successeur du petit-fils de Louis XIV, Philippe d'Anjou. Celui-ci arriva à Madrid au début de 1701 et fut couronné roi sous le nom de Philippe V ; il fut d'abord reconnu par toutes les puissances européennes, l'empereur excepté, à la condition que la France et l'Espagne s'engagent à ne jamais s'unir sous la même couronne. Mais l'ouverture de l'Empire colonial espagnol au commerce français souleva l'opposition de l'Angleterre et des Provinces-Unies : à l'instigation de Guillaume III fut ainsi formée la Grande Alliance de La Haye, vaste coalition groupant l'Angleterre, l'Empire, la Hollande, la plupart des princes allemands et, plus tard, le Portugal et la Savoie, contre Louis XIV et Philippe V, qui n'eurent guère comme alliée que la Bavière (sept. 1701). Après quelques succès initiaux (1701/04), les Franco-Espagnols, malgré la valeur de généraux tels que Catinat, Vendôme et Villars, connurent une suite de désastres : tandis que Marlborough et le Prince Eugène les rejetaient en deçà du Rhin après la défaite de Höchstädt, en 1704, les Anglais s'installaient à Gibraltar (1704) et Philippe V était chassé de Madrid, où l'archiduc Charles fut proclamé roi (12 sept. 1706). En 1706, Marlborough, vainqueur de Villeroy à Ramillies, fit la conquête de la Belgique. L'hiver 1708/09 fut particulièrement dur pour la France envahie, où régnait la famine : Louis XIV voulut entamer des négociations de paix, à des conditions humiliantes, mais ses avances furent rejetées. Les Français firent alors un ultime effort : à Malplaquet (11 sept. 1709), Villars, bien que vaincu, réussit à arrêter les alliés. En 1710, vainqueur à Villaviciosa, le duc de Vendôme les chassa de Catalogne, mais le tournant de la guerre fut un coup de théâtre : la mort inopinée de l'empereur Joseph Ier, qui plaçait l'archiduc Charles sur le trône impérial, sous le nom de Charles VI. Les puissances craignirent de voir une reconstitution de l'empire de Charles Quint au profit de Charles VI, et l'Angleterre, où les tories avaient supplanté les whigs, se retira pratiquement de la coalition. Le dernier grand événement militaire fut la victoire de Villars à Denain (24 juill. 1712). La guerre se termina par une série de traités signés à Utrecht (11 avr. 1713), Rastadt (7 mars 1714) (v. ces noms), Baden (7 sept. 1714), Anvers (ou « traité de la Barrière », 15 nov. 1715). Philippe V demeurait roi d'Espagne, mais la plupart des possessions espagnoles d'Europe (Naples, la Sicile, le Milanais, les Pays-Bas) furent cédées à l'empereur. L'Angleterre s'assura la possession de Gibraltar et de Minorque, ainsi que de nombreux avantages commerciaux et l'annexion des possessions françaises de Terre-Neuve et de l'Acadie, clés du Canada. La France maintenait ses frontières, mais dut laisser les places de la Barrière (Tournai, Ypres, Menin, Furnes, Warneton, Comines et le fort de Knokke) revenir aux Hollandais qui purent y maintenir des garnisons alors qu'elles appartenaient aux Pays-Bas espagnols cédés à l'empereur ; elle sortait de cette guerre économiquement épuisée. Les tentatives d'hégémonie européenne de Louis XIV étaient définitivement brisées.

SUCCESSION D'ESPAGNE (Guerre de, 1701-1714). Guerre européenne qui eut pour cause principale l'accession au trône d'Espagne de Philippe d'Anjou (Philippe V), petit-fils de Louis XIV, que Charles II de Habsbourg, sans descendance, avait choisi par testament pour lui succéder. Le roi de France accepta le testament qui englobait toutes les possessions espagnoles mais refusa de retirer à Philippe ses droits de succession à la couronne de France (1701). L'ouverture de l'empire colonial espagnol au commerce français souleva l'opposition de Guillaume III d'Orange, roi d'Angleterre, qui forma une vaste coalition réunissant l'Angleterre, l'Empire, la Hollande, la plupart des princes allemands et plus tard le Portugal et la Savoie. Après une brève période de succès (1701-1703), la France et l'Espagne essuyèrent de graves défaites. L'archiduc Charles, fils de l'empereur Léopold Ier, détrôna Philippe V (1706) et se fit proclamer roi d'Espagne tandis que Factuelle Belgique et le nord de la France étaient envahis. Après l'échec des pourparlers de paix engagés par Louis XIV, la France fit un ultime effort, se sauvant de l'invasion par les batailles de Malplaquet (1709) et de Denain ( 1712). La mort du jeune empereur Joseph Ier et l'arrivée de l'archiduc Charles sur le trône impérial (1711) précipitèrent la fin du conflit, les puissances européennes craignant la reconstitution de l'empire de Charles Quint par l'union des couronnes d'Espagne et d'Autriche, Philippe V retrouvant son trône après la victoire de Villaviciosa (1710). La guerre se conclut par les traités d'Utrecht (1713-1715) et de Rastadt (1714). L'Espagne, qui passait aux Bourbons, ne joua plus de rôle international important et les tentatives d'hégémonie européenne de Louis XIV furent définitivement brisées. Voir Eugène de Sa-voie-Carignan, Marlborough (1er duc de), Vendôme (Louis de), Villars (Maréchal de).

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