Sicile, grande île de la Méditerranée occidentale, au sud-ouest de l’Italie.
Sicile, grande île de la Méditerranée occidentale, au sud-ouest de l’Italie.
Sa forme triangulaire lui fit donner à une haute époque le nom de Trinacrie. Quoique l’intérieur soit montagneux, la salubrité de son climat chaud et sa fertilité attirèrent de bonne heure les colons de la Méditerranée orientale. Elle possédait des carrières de marbre, des gisements métallifères, des mines de soufre, des sources thermales; l’élevage des chevaux et des bestiaux y était florissant et on y cultivait les céréales, les oliviers, la vigne, les arbres fruitiers; les pêcheries étaient encore une richesse des régions côtières. L’île fut occupée au IIIe millénaire par les Sicanes, venus du continent (Italie ou Ibérie), suivis, un millénaire plus tard, par les Sicules (sans doute des Indo-Européens), qui donnèrent leur nom à l’île. Il paraît acquis que les Crétois minoens, puis les Mycéniens eurent des contacts, au moins commerciaux, avec eux. Ensuite les Phéniciens abordèrent l’île, où ils établirent des emporia —► emporion, avant l’arrivée des Grecs. Ceux-ci connaissaient la Sicile, au moins par ouï-dire, dès l’époque homérique; cependant, c’est seulement en 734 av. J.-C. que les Chalcidiens d’Eubée installèrent le premier comptoir à Naxos, au pied de l’Etna. L’année suivante, les Corinthiens s’établirent dans l’îlot d’Ortygie, qui deviendra Syracuse. En 730 av. J.-C. les gens de Cumes, en Grande-Grèce, fondèrent Zancle pour contrôler le détroit qui sépare la Sicile de l’Italie ; un apport de colons messéniens lui donnera le nom de Messine, qu’elle porte encore. Vers la même époque, les colons de Naxos montrent une telle activité qu’ils fondent Catane et Léontinoi; en 727 av. J.-C., les Mégariens fondent Mégare Hyblaia, un moment rivale de Syracuse, qui l’absorbera. Sur la côte méridionale, Géla fut fondée en 690 av. J.-C. par les Rhodiens et les Crétois, et ce sont les gens de Géla qui, cent dix ans plus tard, fondèrent Agrigente. Syracuse se rendit maîtresse de la partie sud-est de l’île par la fondation d’Acrae (663 av. J.-C.), de Camarine (598 av. J.-C.) et d’Héloros (à une date inconnue). Les Phéniciens et ensuite les Carthaginois occupaient, face aux Grecs, l'extrémité occidentale de l’île avec les places de Motyé, Éryx, Panorme, Solonte et, au milieu, Ségeste, capitale de leurs alliés Élymes. Vers les possessions sémitiques, les établissements extrêmes des Grecs sont : au nord, Himère, fondée en 668 av. J.-C. par les Zancléens, au sud, Sélinonte, établie en 627 av. J.-C. par les gens de Mégare Hyblaia. —► colonies. On connaît mal les formes de gouvernement et l’histoire de ces cités coloniales dans leur période primitive, mais, dès le Ve s. av. J.-C., elles sont presque toutes gouvernées par des tyrans et sans cesse en guerre les unes contre les autres. Une union se fera en 480 av. J.-C. devant la menace carthaginoise. Théron, tyran d'Agrigente, allié à son beau-frère Gélon, originaire de Géla, qui venait de se rendre maître de Syracuse, défit à Himère les armées carthaginoises d'Hamilcar. Profitant de cette victoire, Syracuse va étendre son empire. Hiéron Ier, frère de Gélon, lui succède en 478 av. J.-C. et étend la domination de Syracuse jusqu'à Catane. Cette première tyrannie syracusaine se termine en 466 av. J.-C. avec Thrasybule, successeur d’Hiéron. Comme la plupart des cités grecques de Sicile, Syracuse se donne un gouvernement démocratique, mais c’est surtout la démocratie d’Agrigente qui brille alors avec Empédocle. En 414 av. J.-C., l’expédition athénienne en Sicile, dirigée par Nicias, menace Syracuse, qui appelle à l’aide les Doriens de Sparte. La cité a à peine repoussé cette attaque, venue de la mer, qu’elle est menacée par les Carthaginois qui, en 408 av. J.-C., détruisent Sélinonte et dans les années qui suivent, abattent Agrigente et démantèlent Géla et Camarine. Denys s’empare alors de la tyrannie et rétablit les affaires de Syracuse, qui doit appeler le Corinthien Timoléon pour se débarrasser de Denys le Jeune, fils du tyran. La menace carthaginoise, toujours présente, favorise l’établissement de la tyrannie et, après une brève période démocratique, Agathocle s’empare du pouvoir. En 270 av. J.-C., c’est un descendant de Gélon, Hiéron, qui est nommé roi par ses concitoyens. D’abord allié des Carthaginois, il conclut en 263 av. J.-C. un traité d’alliance avec les Romains et leur reste fidèle jusqu’à sa mort (216 av. J.-C.). Son petit-fils Hiéronyme est assassiné et remplacé par des partisans de Carthage, ce qui provoque l’intervention romaine et la prise de Syracuse par Marcellus (212). Après Zama (201 av. J.-C.), la Sicile est réduite en province romaine, mais chaque cité conserve ses lois propres. Entre le vie et le ive s. av. J.-C., la Sicile se couvre de théâtres (Syracuse, Catane, Acrae, Ségeste) et de temples doriques parmi les plus beaux que l’hellénisme nous ait légués (Agrigente, Sélinonte, Ségeste, Syracuse). La Sicile fut féconde en grands hommes, parmi lesquels on doit citer le philosophe Empédocle d’Agrigente, le poète Stésichore d’Himère, le poète comique Épicharme, Sophron, inventeur du mime, le sophiste Gorgias de Léontinoi, Théocrite de Syracuse, le maître de la poésie idyllique, les historiens Antiochos de Syracuse et Diodore d’Argyrium. C’est aussi en Sicile, et en particulier à Syracuse, que naquit une science pratique dont le plus remarquable représentant est Archimède.
AGRIGENTE. Ville d’Italie située sur la côte sud de la Sicile. Fondée vers 582 av. J.-C. par les Doriens, cette cité grecque connut son apogée au début du Ve siècle av. J.-C. Elle déclina ensuite au profit de Syracuse et fut dominée par Rome à partir du IIIe siècle av. J.-C. Il y reste aujourd’hui les vestiges de nombreux temples. Voir Grande-Grèce.
ANTONELLO DA MESSINA ou DE MESSINE, Antonio di Salvatore, dit (Messine, v. 1430-id., v. 1479). Peintre italien. En contact durant ses séjours en Sicile et à Naples avec les peintures européennes, il étudia notamment l’art flamand (Van Eyck) - contribuant à la diffusion en Italie de la technique à l’huile - et reprit dans son Annonciation les formes et les éclairages particuliers à cet art. Parmi ses nombreux portraits d’homme, le Condottiere (Paris, musée du Louvre) qu’il peignit lors de son séjour à Venise (1474-1476) est le plus célèbre.
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- L'eau, source d'énergieBarrage sur la rivière Ohau, île du Sud,Nouvelle-Zélande.
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- FTIMP020ITALIESuperficie : 301 277 km2Point culminant : Mont Blanc de Courmayeur 4 765 mOutre la péninsule italienne, le territoire comprend les deux plus grandes îlesde la Méditerranée, la Sardaigne et la Sicile.