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SALOMON, roi d’Israël de 980 à 930 av. J.-C

SALOMON, roi d’Israël de 980 à 930 av. J.-C. environ. Fils de David et de Bethsabée — l’humble épouse du soldat Urie, devenue grâce à son charme la femme préférée du roi Israélite — il réussit, soutenu par des intrigues de cour que favorisaient sa mère et le prophète Nathan, à être brusquement élu comme successeur de son vieux père, celui-ci étant encore en vie, (quelques heures avant que ne fût mise à execution la conjuration destinée à couronner son demi-frère aîné Adonias. D’intelligence supérieure, et habile à prévoir (on disait qu'il avait provoqué le désespoir d’une mère, épouvantée à l’idée de perdre son enfant, pour la distinguer d’une simulatrice), Salomon acquit une grande renommée dans tout l’Orient. De la lointaine Saba (Arabie) vint à lui une reine, sous le prétexte d’éprouver son intuition perspicace, mais en réalité pour un accord dont elle tirerait sa part de profits économiques réciproques. Certains des Proverbes qui lui sont attribués sont rassemblés dans un des livres de la Bible ; quant à des œuvres telles que le Cantique des cantiques , l'Ecclésiaste et la Sagesse , elles lui ont été prêtées par une attribution purement légendaire. Prudent et avisé, il chercha, en premier lieu, à faire mettre à mort, en des conditions telles cependant que la responsabilité semblât en retomber sur les victimes elles-mêmes, ceux qui pouvaient de quelque manière lui créer des obstacles. Ainsi périrent l’un après l’autre son demi-frère Adonias, le chef militaire Joab, Sémeï, de la tribu de Benjamin, hostile à la dynastie de David; de son côté, le pontife Abiatar fut déchu de ses fonctions. Salomon essaya d’unifier son royaume en remplaçant les anciennes divisions par tribus, souvent rivales entre elles par une division en province, avec Jérusalem comme capitale. Pour assurer la paix avec l’Egypte, il -épousa une fille du Pharaon (peut-être Siamon, de la XXIe dynastie) qui lui apporta en dot la forteresse de Gézer. En une quarantaine d’années, il édifia le temple, le palais royal, un palais pour la reine qui lui était venue d’Egypte, une série de demeures pour ses multiples femmes et concubines (on parlait, respectivement, de sept cents et de trois cents), des écuries pour les chevaux devant tirer les chars de guerre, arme nouvelle qui lui devait son essor en Israël. Une somme de dépenses aussi énorme le conduisit à user de prestation forcée de main-d’œuvre, fournie par les Chananéens subsistant encore dans ses États et aussi par des Juifs; à la tentative, que les exigences d’Hiram, roi de Tyr, firent échouer misérablement, de remettre à celui-ci une portion du territoire galiléen nord-occidental; à la construction d’installations portuaires, à Aziongaber sur la mer Rouge, à l’est de la péninsule du Sinaï, pour le commerce de l’or et des pierres précieuses en provenance des lointaines régions de l’Indus. Mais ce fut en vain, car le mécontentement de ses sujets s’accrut, si bien qu’après quelques essais avortés au cours de son règne, les tribus septentrionales se détachèrent, à sa mort, de la domination juive. La religion ancestrale elle-même connut, vers la fin du règne de Salomon, un déclin passager, du fait de la liberté de culte accordée à ses épouses étrangères idolâtres. La renommée posthume le transforma en un magicien. Devin au cours de sa vie, il avait laissé des pierres et des amulettes, au nombre desquelles figure ce qu’on a appelé le « sceau de Salomon », capables de dissiper les embûches magiques et démoniaques. Au moyen âge, on le représentait d’habitude à cheval, armé d’une lance, transperçant le démon sous l’apparence d’une femme. A ses rapports avec la reine de Saba, la légende attribue l’origine de la dynastie éthiopienne.

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