Roger Laporte

Né en 1925, à Lyon, professeur de philosophie, Roger Laporte enseigne à Montpellier. Que les essais réunis en 1975 sous le titre Quinze variations sur un thème biographique traitent notamment de Barthes, Blanchot, Sollers, Artaud, Hölderlin ou René Char, voilà qui indique de quel côté se situe Roger Laporte écrivain. «Je n’aurais pas été écrivain, dit-il, dans la post-face de ce recueil, si je n’avais d’abord été lecteur ; je n’aurais pas été cet écrivain si je n’avais pas été ce lecteur, si je n’avais lu d’une certaine manière... » « Plus loin, il ajoute :» «... ces articles constituent autant de marques de ma « biographie intellectuelle », for ment par conséquent un texte ... » Ecrivain, Laporte n’est pas quelqu’un qui construit des fictions, qui invente des histoires, au contraire il fait de l’écriture le lieu de sa vie ou écrit pour raconter son aventure d’écrivain, « Ecrire, dit-il dans Supplément, est une aventure qui périodiquement, sans épargner le scripteur, se remet radicalement en jeu et relance ainsi la partie. » Mais qu’à jouer cette partie l’écrivain soit concerné, touché, voire « menacé » dans sa vie, cela justifie que « le texte soit marqué du sceau « Biographie ». Depuis La Veille, surtout depuis Une voix de fin silence toute l’œuvre de Laporte est à la fois cette aventure de l’écriture et le récit sans cesse repris de cette aventure elle-même toujours recommencée. Sous-titrés « Biographie », Fugue, Fugue Supplément et Fugue 3 disent cette poursuite infinie de l’écriture comme pratique vitale constamment contestée et réanimée de l’intérieur. Et cela se poursuit régulièrement avec Suite, sous-titré Feuilleton, dans les Cahiers d’Orange Export.