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RESPONSABILITÉ

RESPONSABILITÉ 1. Sens juridique : situation d’une personne pouvant être amenée à répondre d’un acte commis par elle, ou par une personne à sa charge ou produit par des « choses » lui appartenant (les enfants mineurs sont sous la responsabilité des parents). 2. Sens moral : situation d’une personne « engagée » par les actes qu’elle accomplit et leurs conséquences (le croyant se tient pour responsable devant Dieu ; le lâche tente de fuir ses responsabilités). La responsabilité se rattache au sentiment qu’a l’homme d’être libre.

RESPONSABILITÉ, n.f. (lat. respondere « faire une réponse », « comparaître en justice », « tenir ses engagements », « payer »). ♦ 1° Situation de la personne qui a reçu pour charge l'accomplissement d'un travail ou d'un service, la conduite de personnes ou de groupes, qui est donc tenue de mener à bien ses tâches et qui doit assumer les conséquences de ses échecs dans leur exécution (responsabilité professionnelle, responsabilité éducative, responsabilité d'un chef). ♦ 2° Situation d'une personne à qui peut être imputé un bien ou un mal survenus, c'est-à-dire qui peut en être considérée comme cause. La responsabilité n'a un caractère moral que dans la mesure où la personne était consciente et libre, où elle a prévu et voulu son acte. Elle peut, d'ailleurs, être moralement responsable de son manque de réflexion ou d'information, de son incompétence par manque de travail, de soin ou d'attention, comme de la faiblesse de sa volonté si elle s'est laissé entraîner. ♦ 3° Il y a une notion sociale et juridique de la responsabilité, a) La responsabilité civile a pour objet de réparer des torts. Elle désigne la personne physique ou morale qui doit réparer les dommages causés (les parents sont responsables des dommages causés par leurs enfants, les propriétaires sont responsables des dommages causés par leurs biens) ; b) La responsabilité pénale a pour objet de condamner des fautes (contraventions, délits ou crimes). La responsabilité pénale s'inspire du souci du bien commun. Dans ce but, elle peut infliger des peines légères (amendes, par exemple) à des personnes qui n'ont pas de responsabilité morale. Les peines lourdes impliquent toujours l'évaluation aussi exacte que possible (les jurés d'assises jugent « en leur âme et conscience ») de la responsabilité morale, d'où l'intervention de nombreux experts psychiatres au cours des jugements. ♦ 4° L'expression rendre responsable ne peut être admise qu'au sens 1°. En cas de malheur public, c'est une tendance profonde des sociétés que de chercher un responsable.

RESPONSABILITÉ

Situation de celui qui peut être appelé à « répondre de » ses actes ou d’un Lait. Peut s’entendre au sens juridique ou pénal (elle peut alors entraîner poursuites et jugement) aussi bien qu’au sens moral : elle implique alors un principe de liberté.

♦ L’autonomie de la volonté telle que la conçoit Kant confère à la responsabilité une ampleur nouvelle, dès lors que la loi formulée par un sujet est aussi celle de l’humanité tout entière : c’est aussi bien devant cette dernière que devant ma propre conscience que je suis responsable. Dans la réflexion contemporaine (notamment chez Levinas) émerge la question d’une responsabilité, non seulement par rapport à soi-même et à ses actes, mais aussi pour autrui ; il s’agit de mieux cerner à l’égard de qui la responsabilité peut être établie. Dans l’« éthique de la responsabilité » qu’élabore Jonas, le champ de la responsabilité inclut, en raison de l’efficacité à long terme que procure à l’homme le progrès technique, un avenir lointain : c’est à l’égard de la biosphère et des générations ultérieures que doivent être conçues de nouvelles obligations.

♦ Il est cependant à remarquer que, au point de vue moral, la responsabilité est souvent - en particulier au XXe siècle -déléguée à une autorité supérieure à l’agent, que ce dernier soit collectif ou individuel (cas des guerres, des génocides, etc.), au point que, toujours affirmée en principe, la notion n’a, en pratique, d’efficacité que dans les relations directes entre personnes. Lorsque le sujet fait valoir qu’il a obéi à des ordres impossibles à contester, l'hétéronomie apparaît comme une sorte d’excuse morale qui limite sa responsabilité ; mais on peut alors s’interroger, comme l’a fait Jasper, sur l’existence d’une responsabilité collective ou nationale.

responsabilité, situation de celui qui peut être appelé à répondre d'un fait. La notion de responsabilité suppose l’engagement personnel, tacite ou explicite, de rendre des comptes, le cas échéant, à une autorité supérieure. Elle exige deux conditions essentielles : que l’on possède toute sa raison (les arriérés, les déments et les enfants sont déclarés irresponsables) et que l’on soit libre de ses actions (on n’est pas responsable d’un acte accompli sous la menace physique ou la contrainte morale). Cependant, les lois sociales ou morales considèrent que l’on est responsable non seulement des actes que l’on a désirés et réalisés soi-même et de ceux que l’on a accomplis sans le vouloir (accident de voiture par exemple), mais même de ceux que l’on n’a ni voulus ni accomplis, mais qu’il dépendait de nous d’éviter : un préfet fut révoqué, en 1964, à la suite de l’évasion d’un prisonnier de l’infirmerie spéciale dépendant de son autorité. En Chine, en 1987, le ministre des forêts fut tenu pour responsable de l’incendie qui ravagea des milliers d’hectares et dévasta cinq villages. Être responsable, c’est tenir un engagement moral ; d’une façon plus générale, c’est respecter le contrat social que chaque homme a conclu, implicitement, en venant au monde.

responsabilité, être responsable d'un acte, c'est reconnaître en être l'auteur et en accepter les conséquences, c'est-à-dire les sanctions. — Au sens le plus strict, on est responsable d'un acte : 1° quand on l'a voulu et accompli soi-même; 2° quand on l'a voulu sans l'accomplir soi-même; 3° quand on l'a accompli soi-même sans le vouloir; 4° quand on ne l'a ni voulu ni accompli soi-même, mais qu'il dépendait de nous de l'éviter. On distingue, à cet égard, différents degrés de responsabilité, selon qu'il s'agit de la responsabilité civile ou pénale (cas 1° et 3°), ou de responsabilité morale (cas 2° et 4°). — Les trois conditions de la responsabilité sont : l'existence d'une loi (sociale ou morale), la possession de la raison (les déments sont irresponsables), la liberté (on n'est pas responsable d'un acte accompli sous la contrainte).

Responsabilité Problème lié à l’usage de la liberté : Gide, L’Immoraliste, La Symphonie pastorale-, Anouilh, Le Voyageur sans bagage. Principe moral particulièrement mis en valeur par certains modernes en même temps que les notions de solidarité et d’engagement. Sartre, Les Mouches, Huis clos, Situations, Le Diable et le Bon Dieu, Les Mots; Camus, La Peste; Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée. RESPONSABILITÉ (n. f.) 1. — (Lato) Situation ou caractère de celui ou de ceux qui peuvent être appelés à répondre d’un fait quelconque. 2. —Responsabilité civile : obligation de répondre de ses actes ou de ceux d’autrui dans les conditions fixées par la loi : « Chacun est responsable non seulement du dommage que l'on cause par son propre fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre » (Code civil, art. 1 383). 3. — Responsabilité pénale : situation et caractère de celui qui peut être poursuivi à titre pénal pour un crime ou un délit (Lalande). 4. —Responsabilité morale : rapport d’un sujet aux actes qu’il a consciemment voulus, impliquant le sentiment d’être engagé dans ses actes et d’avoir à en répondre.



Responsabilité

Du latin respondere, «répondre» (sous-entendu «de ses actes»), «s'engager» (spondere) « en retour » (re). - Capacité à répondre de ses actes. - En morale, caractère de celui qui accepte de se reconnaître comme l’auteur de ses actes et d’en assumer toutes les conséquences. - En droit (responsabilité juridique), obligation à répondre de tout acte qui enfreint la loi. • En droit, on distingue la responsabilité civile, qui est l'obligation de réparer les torts qu'on a causés à autrui, et la responsabilité pénale, qui est l'obligation de subir la peine encourue pour les infractions, délits ou crimes dont on se serait rendu coupable. • Parce qu'il est condamné à être libre, l'homme, selon Sartre, « est responsable de tout ce qu'il fait ».

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