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RENAISSANCE



RENAISSANCE, n.f. Nouvelle naissance. Ce mot désigne le mouvement d'intense activité scientifique, littéraire et artistique qui s'est produit en Europe aux XVe et XVIe siècles. Il a eu pour causes les grands voyages effectués par Christophe Colomb, Vasco de Gama, Magellan ; une découverte capitale comme celle de l'imprimerie, la chute de Constantinople (1453) qui a amené en Italie beaucoup d'érudits grecs et beaucoup de manuscrits, un important développement scientifique dominé par l'héliocentrisme de Copernic. Toutes ces nouveautés ont engendré une sorte d'ivresse intellectuelle, un enthousiasme créateur, que résument bien ces lignes de l'Autobiographie de Cardan : « Je suis né dans un siècle où la Terre a été découverte (...) Les connaissances se sont étendues. (...) Ajoutons-y l'invention de l'imprimerie qui peut rivaliser avec les miracles divins. Que nous manque-t-il encore sinon de prendre possession du ciel ? » (CARDAN, 1501-1576, médecin, mathématicien et astrologue italien.) Dans tous les domaines, la Renaissance est marquée par la rupture, la remise en question, la contestation. C'est une période de mutation et de création dans les sciences, les lettres, les arts, la conception de la vie et de la réalité, les mœurs, qui n'a pas échappé aux contradictions ni reculé devant elles. L'ésotérisme y voisine avec l'esprit scientifique, le naturalisme païen avec la foi chrétienne. Nous avons signalé ailleurs l'œuvre importante de Nicolas de Cues. Le philosophe retiendra en particulier de la Renaissance une nouvelle image du monde, le passage d'un monde clos à l'univers infini, la critique de la cosmologie d'Aristote (G. Bruno), un retour à Platon (Pic de La Mirandole, Marcile Ficin) avec, souvent, un effort pour concilier Platon et Aristote, la contestation de l'esprit d'autorité et la volonté de libre recherche, la tendance à affirmer l'autonomie de la philosophie par rapport à la foi (Pomponazzi), un foisonnement de réflexions politiques, soit pour affermir l'État (Machiavel, Jean Bodin), soit pour mettre en question les richesses et la propriété privée (Thomas More, Campanella) et ce, tantôt en préconisant la force ou la ruse (Machiavel), et parfois une idéologie communisante ou libertaire, tantôt dans un esprit religieux (Thomas More, Jean Bodin). Enfin, en religion, la Renaissance a été marquée par la Réforme de Luther et Calvin.


Renaissance
Dans l'histoire des arts et des lettres, période couvrant le XVe siècle en Italie et le XVIe siècle en France.
Commentaire Vaste mouvement d'ouverture culturelle, la Renaissance est marquée par un abandon des valeurs féodales au profit des valeurs de l'humanisme : ouverture sur l'Europe et notamment sur l'Italie, réactualisation des valeurs antiques. L'épanouissement intellectuel, encouragé par François Ier et par sa sœur Marguerite de Navarre, touche tous les domaines, aussi bien la médecine que l'astronomie, la poésie, etc. Sous l'influence de ses poètes (du Bellay, Ronsard), de ses penseurs et de ses écrivains (Rabelais, Montaigne), la Renaissance fait de la France le foyer culturel de l'Europe.
Citation Le mot « Renaissance » ne se rencontre d’ailleurs qu’une fois au XVIe siècle : dans la dédicace des Vies de Plutarque adressée par Amyot à Henri II. Il n’aura droit de cité dans le vocabulaire qu’au XVIIe. Les gens du XVIe siècle seraient tombés des nues si on leur avait dit qu’ils vivaient sous la Renaissance. Pourtant, sans la nommer, ils éprouvaient l’ivresse de cette montée de sève. Ils parlaient de « retour de l’âge d’or », de « lumière dissipant les ténèbres gothiques et les brumes cimmériennes ». (Paul Guth, Histoire de la littérature française, « Des origines épiques au siècle des Lumières ».)




RENAISSANCE nom fém. - Période historique qui, à la fin du Moyen Age, vit en Europe un essor intellectuel caractérisé par le retour à la culture gréco-latine. Quand bien même la rupture avec le Moyen Age ne fut pas totale, la Renaissance constitua bien un tournant dans l’histoire culturelle de l’Europe. Débutant en Italie, elle touchera tous les pays du continent et bouleversera tous les domaines. Au plan intellectuel, la Renaissance consiste d’abord en un retour à la culture gréco-latine : tout un continent est redécouvert, que le Moyen Age avait sinon ignoré, du moins pour une large part délaissé. L’humanisme prône un retour aux textes qui ne peut se faire sans un regard critique posé sur ceux-ci et un apprentissage des langues. L’art, la littérature et la philosophie antiques - tout particulièrement le platonisme - impriment leur marque à la conscience moderne. À la fascination pour l’Antiquité s’ajoute la séduction exercée par la culture italienne. La littérature française du XVIe siècle naît pour une large part de cette double influence. Loin de constituer un obstacle à son développement propre, ce double modèle invite les écrivains français à rivaliser avec les œuvres qu’ils admirent. Paradoxe : une littérature nouvelle naît donc de la découverte d’un passé oublié.


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