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LE ROMAN FRANÇAIS AU MOYEN ÂGE ET À LA RENAISSANCE

Publié le 01/04/2022

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  LE ROMAN FRANÇAIS AU MOYEN ÂGE ET À LA RENAISSANCE LE ROMAN AU MOYEN ÂGE Au Moyen Age, le mot roman ne signifiait pas un genre littéraire. Il renvoyait plutôt à la langue vulgaire, la langue parlée par le peuple, vernaculaire, le roman ; par opposition au latin qui était la langue de l’Eglise, la langue de l’enseignement, la langue savante. Roman renvoyait à tout ce qui était écrit en « roman ». Il pouvait s’écrire en prose ou en vers. Le vers octosyllabe (8 syllabes) à rimes plates (disposées AABB) prédominaient à l’époque. Le roman était apparu au Moyen Age précisément vers le milieu du XIIe isècle. C’est dire qu’il est né après la chanson de geste (issue des vies de saints) et la poésie lyrique (des Trouvères du Nord de la France avec la langue d’Oïl et des Troubadours du Sud de la France avec la langue d’Oc) et toutes deux destinées à être chantées. Le roman était, par contre, destiné à la lecture à haute voix. La prose romanesque est née au XIIIe siècle. Au Moyen Age, le roman a très tôt pris ses distances avec la chanson de geste, aussi bien du point de vue formel que thématique. Mise à part la signification linguistique, le roman médiéval se définissait par le thème abordé. C’est dans ce sens qu’on distingue les romans antiques, qui traitent de la matière antique, les romans bretons ou arthuriens qui s’inspirent de la matière de Bretagne et la matière de France. Par ailleurs, le type de personnage permet aussi de caractériser le roman médiéval. Ainsi, nous avons le roman allégorique et le roman satirique. LE ROMAN ANTIQUE Les premiers romans français de l’époque médiévale sont des adaptations en langue vulgaire d’œuvres épiques antiques écrites en langue latine. Ces romans, pertimemment adaptés aux réalités de leurs temps, sont essentiellement l’œuvre de clercs (pouvant lire et écrire en langue latine). Le roman antique encore appelé la matière de Rome correspond aux œuvres suivantes : -Le roman d’Alexandre : c’est une fiction portant sur la vie et les conquêtes du roi de Macédoine si l’on en croit le roman grec du IIIe siècle, le pseudo-callisthène. Il nous parvient sous diverses versions : celle écrite par Albéric de Pisan en laisses octosyllabes aux environs de 1130 ; celle d’Alexandre de Paris (vers 1180), celle d’Eustache (Fourrage de Gaza) et celle de Lambert le Fort. 6 LE ROMAN FRANÇAIS AU MOYEN ÂGE ET À LA RENAISSANCE -Le roman de Thèbes : ce roman qui a pour cadre Thèbes (1155-1560) revient sur le mythe d’Œdipe et le conflit entre ses fils Eteocle et Polynice. Il s’inspire de la Thébaïde de Stace. L’influence du genre épique transparaît à travers le foisonnmement des récits de bataille et le recours au style formulaire. Il se démarque de la chanson de geste en accordant une place inportante à l’amour (Antigone-Panopée). -Le roman d’Enéas : il s’agit d’une adaptation ou d’une translation de l’Enéide de Virgile. -Le roman de Troie (1165) : il a partie liée avec la guerre de Troie qui renvoie aux sources lointaines et légendaires de la civilisation romaine et occidentale. Son auteur est Benoît de Sainte-Maure. 7 LE ROMAN FRANÇAIS AU MOYEN ÂGE ET À LA RENAISSANCE Le roman breton ou arthurien Vers le dernier tiers du XIIe siècle, le fonds arthurien se substitue aux sources épiques. Dans l’Historia Regum Britaniae (1135), le gallois Geoffroy de Monmouth s’inspire d’une chronique latine. Le roman de Brut (1155) du clerc Normand Wace, serviteur d’Huenri II Plantagenêt est une mise en roman de l’Historia Regum Britaniae de Goeffroy de Monmouth. Wace y accorde une place importante à la geste du roi Arthur et parle pour la première fois de la table ronde. L’évocation des douze années de paix inspire aux bretons beaucoup de fables synonymes d’aventures et de merveilles. Par ailleurs, chrétien de Troyes se fait l’héritier de Wace dans ses cinq romans arthuriens, notammant le cadre spatial et les protagonistes comme Gauvain, Guenièvre déjà présents dans le roman de Brut. Si la fin du roman de Brut souligne l’idée d’une geste des bretons, Chrétien de Troyes, lui, entend substituer l’aventure à la geste et passe sous silence les faits pouvant favoriser l’apparition de la merveille. Nous devons à Chrétien de Troyes les romans arthuriens que sont : Erec et Enide (vers 1165) ; Cligès (1176), Lancelot ou le chavalier de la charrette (1179), Yvain ou le chevalier au lion (1180), Perceval ou le conte du Graal (1181). La matière de ces romans arthuriens provient de « conte d’aventure » celtique à vocation idéologique, moralisatrice appelé le sen. Chrétien de Troyes a le mérite d’avoir adopter une rigueur exceptionnelle dans la conception esthétique. Il considère que la « conjointure » ou art de la composition doit nécessairement entre « molt bele » et procéder par entrelacement (raconter de manière alternative les aventures de deux héros au lieu de suivre chronologiquement l’évolution des faits, c’est-à-dire leur progression linéaire. Selon Alain Viala, « Chrétien de Troyes fait preuve d’un talent multiforme est presque « total » : dans son œuvre ; l’imaginaire épique se joint à l’univers courtois et parfois à l’humour » 1 . C’est dire que son récit se veut un carrefour de sources distinctes. Il n’ignore pas la légende de Tristan et Iseult, tout comme la poésie amoureuse du latin Ovide. N’oublions pas aussi les réminiscences de la littérature antique et du lyrisme courtois très développé à l’époque. Son œuvre exploite profondément l’idéal humain de l’époque connu comme une sorte d’adoucissement et de raffinement des mœurs dans les cours où évoluent l’élite 1 p.68. 8 LE ROMAN FRANÇAIS AU MOYEN ÂGE ET À LA RENAISSANCE aristocratique : il s’agit de la courtoisie. Dans ses romans, l’aventure a presque toujours partie liée avec l’amour. Dans la société féodale de l’époque, le seigneur ou suzerain (le roi) pactise avec ses subalternes ou vassaux. Entre autres, le chevalier lui doit révérence et a la noble et périlleuse mission de rétablir le tort causé au roi ou aux personnes à défendre inconditionnellement, garder son honneur et sa renommée en cas de succès et mourir héroïquement au cas contraire. Précisons que cette dimension politique ou sociale synonyme d’un dévouement au suzerain, aux faibles ou au peuple se double d’une autre qu’il convient de qualifier de religieuse. L’aventure dénote une croyance, en témoigne la fermeture du Graal (supposé être la coupe dans laquelle on avait recueilli le sang du Christ lors de son supplice). Dans le même ordre d’idées, ce merveilleux chrétien (Graal) côtoie le merveilleux païen (Merlin l’enchanteur protège Arthur ; Morgane, la fée protectrice de Lancelot). -Tristan et Iseult : Le roman titré Tristan et Iseult est la première légende provenant des celtes de « Bretagne », la Cornailles anglaise. Michel Zink souscrit à cette idée lorsqu’il note : « Bien que les témoignages invoqués soient tantôt de datation douteuse, il semble que dès le milieu du XIIe siècle -avant Chrétien, avant Wace même- les Troubadours aient connu Tristan et Iseut » 2 . La légende a par la suite rejoint le monde arthurien en fragments et sous diverses versions. La littérature médiévale n’a pas la chance de garder un Tristan complet en ancien français. Il a fallu attendre la seconde moitié du XIIIe siècle pou qu’elle dispose d’une version complète ayant subi de nombreuses modifications. La bonne saisie de l’évolution ou succession des faits necessite un recours aux traductions adaptations allemandes datant de la fin du XIIe siècle, notamment celle d’Eilhart d’Oberg, celle de Gottfried de Strasbourg au XIIIe siècle, tout comme la Tristramsaga scandinave (1226), celle d’Oxford et celle de Berne. L’on fait une distinction entre la version commune (Folie de Berne , Eilhart, Béroul) dans laquelle il est question de l’exil dans la forêt de Morois et qui privilégie la question de l’amour dans la société féodale (trahison des félons, devoirs de Tristan vis-à-vis de son roi) au détriment de l’analyse des sentiments ; et la version courtoise qui succède à celle dite commune, à savoir celle de Gottfried de Thomas, de Tristamsaga, de Folie d’Oxford fortement influencée par l’Enéas notamment avec l’examen de la psychologie (la chambre aux images). La société en demeure un arrière fond. Selon Alain Viala, les romans Tristan et 2 p.71. 9 LE ROMAN FRANÇAIS AU MOYEN ÂGE ET À LA RENAISSANCE Iseult de Béroul et et celui de Thomas « Traitent de la légende de l’amour fou et fatal » 3 . Cependant, il existe une différence entre le Tristan de Béroul et celui de Thomas d’Angleterre à propos de l’effet du philtre. Il est de trois ans chez Béroul et éternel chez Thomas. Le caractère inachevé du dernier roman de Chrétien de Troyes, le Conte du Graal favorise le prolongement de son influence sur la littérature médiévale. L’inachèvement a stimulé la curiosité de certains auteurs qui s’engagent à continuer l’Histoire. La première datant du début du XIIIe siècle se focalise exclusivement sur le personnage de Gauvain au détriment de Perceval. La deuxième version que nous devons à Wauchier de Demain se veut une continuation de Perceval. Elle demeure tout de même inachevée. La troisième version (1233-1237) de Manessier est parvenue à clore le récit de Perceval (il succède à son oncle, le roi pécheur et règne sur le château du Graal). Gerbert de Montreuil à qui l’on attribue le Roman de la violette, continue les trois versions citées ci-dessus en misant sur la dimension religieuse du Graal qui résument déjà dans le récit de Chrétien de Troyes tout comme celle de Robert de Boron. Ce dernier encore appelé Joseph d’Arimathie dans lequel le Graal a le sens d’une relique digne de la chrétienté (calice de la dernière cène). L’apport de Robert de Boron est déterminant quant au traitement du thème du Graal, notamment avec la nouvelle tendance romanesque de la mise en prose. Son Merlin en vers (ne nous sont parvenus que les 500 permiers vers) a connu une mise en prose. Il est aussi l’auteur d’un Perceval dont DiderotPerceval constitue la mise en prose. Le tout forme un cycle du Graal qui sera suivi par le Lanceloot-Graal en prose. L’influence de Chrétien de Troyes est alors contrée ou amoindrie par son contemporain Gautier d’Arras. Ce dernier entend rompre les fabuleuses histoires contenues dans les récits bretons que Chrétien remanie. Il considère que la prégnance du merveilleux fait tout simplement verser les lecteurs dans l’onirisme. Gautier d’Arras prétend ainsi initier une littérature qualifiée à tort de « réaliste », cela pour la simple raison qu’il reproche à Chrétien le caractère trop fictif de son œuvre sans pour autant doter leurs écrits de la vérité historique inhérente à toute œuvre répondant au nom de la réalité. Le culte de la vraisemblance équivaut selon Gautier d’Arras à la substitution d’autres espaces au cadre mythique des récits arthuriens. Par excemple dans l’Ille de Galeron de Gautier, Rome remplace la Petite Bretagne. Son second roman Eracle se situe au confluent de l’hagiographie et du roman antique (Héraclius l’empereur héros ; la légende de l’invention de la croix sainte). 3 p.62. 10 LE ROMAN FRANÇAIS AU MOYEN ÂGE ET À LA RENAISSANCE Jean Renart lui emboîte le pas à propos de la promotion de la vraisemblance surtout dans son roman L’escoufle (vers 1200). Il innove avec le Roman de la Rose ou de Guillaume de Dole ( vers 1212 ou Vers 1228) en intoduisant dans le roman des textes lyriques. À l’orée du XIIIe siècle, les romans qui traitent d’aventures diverses se nourrissent de souvenir folkloriques, mythiques, de fantasmes divers. 11 LE ROMAN FRANÇAIS AU MOYEN ÂGE ET À LA RENAISSANCE Le roman allégorique : le roman de la rose Au XIIIe siècle, en France, se développe une littérature allégorique avec le Roman de la rose, aux côtés du roman en prose. Il met en scène des personnages allégoriques parmi lesquels la Rose qui représente la dame. L’aventure de l’âme humaine est le prétexte d’une peinture des vertus et des vices. Le roman de la rose est écrit par deux auteurs : Guillaume de Lorris et Jean de Meung. Le premier cité écrit les 6000 permiers vers vers 1225. Dans le cadre d’un songe, le poète narrateur qui accède au « jardin de Déduit » tombe amoureux de la Rose (la dame) en voulant se soumettre au Dieu de l’Amour. C’est ce qui donne à cette partie la double identité d’Art d’aimer et de récit autobiographique. Son caractère narratif ne doit pas occulter le fait qu’il vulgarise des valeurs courtoises développées à l’époque par la poésie lyrique des Troubadours et des Trouvères. Le jardin de Déduit est le lieu de retrouvailles des nombreux personnages allégoriques. Il a fallu attendre une cinquantaine d’années environ pour que Jean de Meung décide de continuer le récit inachevé suviant des ambitions idéologique et esthétique autres que celle de la quête en s’attardant sur les débats philosophiques de l’époque. 12 LE ROMAN FRANÇAIS AU MOYEN ÂGE ET À LA RENAISSANCE Le roman satirique : le roman de Renart À la fin du XIIe siècle, des auteurs anonymes que l’on peut reconnaître (à en croire les références savantes) comme clercs s’intéressent à ce type de roman. Leur production s’étend sur une longue période. Dominique Boutet avance une date approximative (des années 1170 jusqu’au milieu du XIIIe sièlce) et parle d’une adptation en langue vulgaire des épisodes de l’Ysengrimus de Nivard (1148) à laquelle s’ajoute , conformément, « Au principe médiéval de la variation sur des schémas comme la quête de nourriture, la quête de justice, ou le plaisir des bons tours joués à autrui » 4 , des histoires nouvelles. Sur le plan formel, le roman de renart est composé de branches que l’on peut appeler épisodes ou séries d’aventures. En se qui concerne leur nombre, Dominique Boutet5 parle de vingt-six au moment où Alain Viala6 avance le nombre vingt neuf. En effet, nous pouvons dire que l’écart n’est pas trop grand. Michel Zink confirme cette idée en précisant que « le roman de renart n’est pas une composition suivie et homogène. Il est composé d’un certain nombre de parties indépendantes, ou branches, composées par des auteurs différents et unies par un enchaînement narratif des plus lâches » 7 . Le même auteur indique, en dépit du principe médiéval de l’anonymat, que « La plus ancienne branche traditionnellement désignée comme la branche II est comosée vers 1175 par Pierre de Saint-Cloud » 8 . Le roman de renart est écrit en vers octosyllabes de longeur variable (cent à tois mille vers). Il convient de noter que l’appellation Roman de Renart provient du nom propre de l’animal en question, le Goupil. Ce dernier deviendra alors dans la littérature le nom commun Renart par référence, dira Boutet, au nom propre d’origine germanique « Reinhart ». Le protagoniste renart entretient constamment des relations conflictuelles avec les hommes et ses autres opposants animaux comme le Loup Ysengrin, le chat Tibert, le noble roi des animaux etc. C’est comme qui dirait que cette épopée dénote une véritable parodie animalière, faisant dire à Anne Berthelot, Emmanuel Bury, Jeanne Charpentier que « La dimension satirique de ces textes est de ppus en plus accentuée : ce qui était d’abord représentatation bon enfant d’un monde animal imitant les conduites humaines devient une attaque souvent violente contre le

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