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REICH (Wilhelm)

REICH (Wilhelm). Psychiatre, psychanalyste, écrivain, militant politique (1897-1957), né en Galicie autrichienne dans une famille juive aisée. Après avoir combattu comme officier pendant la guerre de 1914, il se trouva ruiné et fit des études de médecine, à Vienne, dans des conditions difficiles. Ses premiers travaux de psychanalyste furent appréciés. Installé à Berlin, il milita dans le Parti communiste d'Allemagne. Après 1933, année de parution de ses deux ouvrages l'Analyse caractérielle et la Psychologie de masse du fascisme, il fut à la fois rejeté du Parti communiste et exclu de l'Association psychanalytique internationale. Alors commença pour lui une vie mouvementée. Il ne fut bien accueilli ni au Danemark, ni en Angleterre, ni en Suède, ni en Norvège et émigra aux Etats-Unis en 1939. Sa vitalité était grande. Il se maria diverses fois, entreprit de multiples travaux scientifiques mais suscita encore l'hostilité des médecins, psychiatres et psychanalystes américains. Emprisonné en 1957, il est mort, le 3 novembre, au pénitencier de Lewinsburg. Reich a voulu travailler « pour les enfants de l'avenir » et il a marqué une certaine jeunesse. La Révolution sexuelle (1936) est un freudo-marxisme qui dénonce la famille « autoritaire » et « conservatrice » et lie le bonheur sexuel à la destruction de l'ordre social « patriarcal » et à la lutte contre le capitalisme et l'Etat bourgeois. Reich est aussi le théoricien de l'orgonomie. Le concept indéfini Gorgone correspond à une énergie cosmique primordiale susceptible d'applications multiples et invite à l'interdisciplinarité. On trouve également chez Reich une interrogation sur l'avènement de la conscience et sur les finalités du savoir.

Psychiatre et psychanalyste viennois, Reich (1897-1957) rejoint en 1920 la Société psychanalytique de Vienne, où il se montre intéressé en particulier par les conceptions psychanalytiques sur la sexualité. Adhérent du parti communiste, il cherche à conci­lier la théorie psychanalytique et le marxisme, en s’interrogeant sur les rapports entre les conditions de la vie collective et le psy­chisme, ce qui lui vaut d’être exclu en 1934 de l’Association psychanalytique internationale.

Émigré aux États-Unis pendant le nazisme, il y mène des recherches sur l’énergie vitale cosmique. Il finira ses jours en prison, où il meurt en 1957.

Représentant majeur du freudo-marxisme. Psychanalyste en 1920, il adhère au parti communiste allemand et milite dans ses organisations culturelles et para-médicales. Il s'aperçoit que, parallèlement à l'aliénation socio-économique analysée dans le marxisme, il en existe une autre, sexuelle, et sévissant particulièrement dans les classes défavorisées. Sa double appartenance lui attire des déboires : il est exclu du mouvement psychanalytique en raison de son engagement politique, et du parti communiste à cause de ses positions libertaires sur la sexualité... L'accession d'Hitler au pouvoir l'oblige à quitter l'Allemagne et, après un séjour au Danemark, il s'installe aux États-Unis, où il va orienter ses travaux en fonction de la notion d'orgone, par laquelle il désigne l'énergie biologique dont il affirme avoir découvert le secret, en même temps que le moyen de guérir toute maladie. Cette recherche se termine mal : après deux procès pour exercice illégal de la médecine, il est condamné à deux ans de prison (où il meurt), ses livres sont retirés de la vente, leur diffusion ou réimpression étant interdite aux États-Unis.

♦ Même si ses dernières thèses semblent contestables, l'œuvre de Reich est depuis quelques années l'objet d'une sérieuse réestimation. Outre ses intuitions sur les liaisons possibles entre situation économique et inconscient, on apprécie dans ses ouvrages l'appel inlassable à une nouvelle morale qui garantisse à l'individu une plus grande liberté et une sexualité plus harmonieuse, sa liberté à l'égard de l'orthodoxie freudienne (il conteste l'universalité de l'Œdipe), mais aussi ce qui constitue la première tentative d'application rigoureuse de la psychanalyse à la politique, avec son analyse du phénomène fasciste : contrairement à l’opinion commune, qui admet trop aisément que le fascisme, et en particulier le nazisme, fut imposé par un petit nombre à la plus grande masse, Reich admet qu’il correspondait (et correspondrait, dans tous les cas) à un véritable désir de cette dernière. Ce désir, presque masochiste, serait le résultat de l'éducation traditionnelle, dont les retombées politiques vont nécessairement dans le sens de la pire réaction. La « psychologie de masse » est toute prête à suivre un pouvoir dont l'apparat public lui-même a pour fonction de la maintenir dans une situation de permanent assisté.

Œuvres principales : Matérialisme dialectique et psychanalyse (1929) ; L’Irruption de la morale sexuelle (1932) ; L’Analyse caractérielle ; Psychologie de masse du fascisme (1933) ; La Sexualité dans le combat culturel (1932-1933).

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