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RADICAL

RADICAL, adj. et n.m. (lat. radix « racine »). ♦ 1° Ce qui appartient à la racine (le radical d'un verbe). ♦ 2° Ce qui est à l’origine, ou ce qui est constitutif, essentiel (vice radical). ♦ 3° Ce qui s’attaque à la source, à la cause, et qui, de ce fait, doit être efficace (remède radical).

RADICAL (adj. et n. m.) 1. — Qui concerne la racine, l’origine. 2. — Qui va jusqu’à la racine, c.-à-d. qui ne comporte pas de restriction. 3. — Radicalisme : a) Doctrine pol., écon. et philosophique ayant pour points fondamentaux le libéralisme, l’individualisme, l’utilitarisme, le déterminisme psycho., et une théorie associationniste de la connaissance (Bentham, J. S. Mill, J. Mill). b) Nom donné à diverses formations pol. (Angleterre, Suisse, États-Unis) parce qu’elles s’opposaient de façon radicale à l’ordre établi ; en France, a désigné sous Louis-Philippe les partisans de la république, et désigne encore auj. par tradition une formation de centre gauche.

RADICAL ET RADICAL-SOCIALISTE (Parti). Premier parti politique français fondé en 1901 sous la Troisième République. Le radicalisme apparut cependant bien avant cette date. Il constitua sous le règne de Louis-Philippe Ier un mouvement d'opposition à la monarchie de Juillet, revendiquant notamment l'établissement du suffrage universel (Ledru-Rollin). Après l'échec de la révolution de 1848 et de la Deuxième République, le radicalisme se confondit généralement avec l'opposition républicaine au Second Empire. La première manifestation du programme démocratique radical s'exprima en 1869 dans le programme de Belleville formulé par Gambetta lors des élections de 1869. Après s'être regroupés à l'occasion de l'affaire Dreyfus, les divers groupes radicaux accédèrent pour la première fois au pouvoir en 1899 (Bloc des gauches) puis formèrent en 1901 le Parti républicain radical et radical-socialiste. Bien implanté dans les zones rurales et provinciales (notamment au sud de la Loire), le mouvement puis le Parti radical joua un rôle de premier plan sous la Troisième République. Situé à gauche par son anticléricalisme (séparation des Églises et de T État, 1905), il s'opposa au Parti socialiste (SFIO) par son attachement à la propriété privée. Partenaires indispensables de la vie politique française, les radicaux dominèrent presque tous les gouvernements de 1902 à 1914 et la « République radicale » (dont les ténors furent Combes, Clemenceau et Caillaux) se substitua à la « République modérée ». Au centre de l'échiquier politique aux lendemains de la Première Guerre mondiale, Herriot et Daladier alternant à sa direction, le Parti radical dirigea le Cartel des gauches (1924-1925 et 1926) puis les radicaux s'allièrent aux modérés (Poincaré), aux socialistes (gouvernement de Front populaire, 1936-1938) et reprirent la direction des affaires avec les modérés (1938-1940). Divisé à l'égard du gouvernement de Vichy, le Parti radical connut un grave échec aux élections de 1945 et 1946 puis joua un rôle important d'arbitre sous la Quatrième République. Parti vieilli, les tentatives de réformes conduisirent à l'exclusion de plusieurs de ses membres (Edgar Faure, Pierre Mendès France). Généralement opposé à la majorité gaulliste sous la Cinquième République, le parti, qui continuait à perdre son électorat, se scinda. Une partie des radicaux se rallia à l'union de la gauche (1972) et leur parti, le Mouvement des radicaux de gauche (1973), soutint la candidature de François Mitterrand aux élections présidentielles de 1974, de 1981 et de 1988. L'autre partie, centriste et réformatrice, soutint Valéry Giscard d'Estaing et s'associa avec le Parti républicain et le Centre des démocrates sociaux pour former en 1978 l'UDF (Union pour la démocratie française).

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