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DÉTERMINISME

DÉTERMINISME (lat. determinare, marquer les limites).
Principe selon lequel tout ce qui arrive est rigoureusement déterminé par des phénomènes antérieurs : « les mêmes causes produisent les mêmes effets ». C'est ce principe qui rend possible l'expérimentation scientifique.
Gén. Ensemble des conditions nécessaires à la production d'un phénomène.
Epist. Par extension, désigne la doctrine qui postule que tous les phénomènes sont liés entre eux par des lois constantes et universelles. Cette doctrine prétend surtout que l'invariabilité de ces lois (les mêmes causes produisent les mêmes effets) autorise la prévision scientifique. L'astronome Laplace est sans doute le premier à formuler clairement le principe du déterminisme universel: « Nous devons envisager l'état présent de l'univers comme l'effet de son état antérieur et comme la cause de ce qui va suivre. »
Déterminisme et liberté. Déterminisme et liberté ne sont pas nécessairement contradictoires. En effet, le déterminisme, contrairement au fatalisme (destin), ne suppose pas que tout soit réglé d'avance : le déterminisme naturel est aveugle, autrement dit la nature n'agit selon aucune fin (opposé à finalisme). Par ailleurs, la connaissance des causes qui déterminent nécessairement tel effet peut permettre aux hommes d'accroître leur puissance d'agir. Par ex., la connaissance de la loi de la chute des corps permet la construction du parachute. Avec Spinoza, on pourrait donc dire que nécessité et liberté ne s'opposent pas, que « la liberté, c'est la nécessité comprise ».
Conditions, lois inhérentes à la nature des êtres, qui gouvernent leur développement et les font agir comme ils agissent.
Principe selon lequel les phénomènes obéissent à des lois et dépendent de causes.
Situation où certaines conditions étant données, les faits qui s'ensuivront sont prévisibles et inévitables.
Principe selon lequel tous les phénomènes de la nature sont liés les uns aux autres par des lois invariables (par exemple: une même cause produit toujours à même effet).
Système de causes et d'effets entretenant entre eux des relations nécessaires.
Doctrine selon laquelle l'état présent de l'univers est entièrement déterminé par son état antérieur. Dans son principe, le déterminisme universel admet la possibilité de prédire, avec une absolue certitude, tous les événements â venir.
Doctrine selon laquelle l'ensemble du réel est un système de causes et d'effets entretenant entre eux des relations nécessaires, y compris les faits qui paraissent, de façon illusoire, relever de la liberté.


DÉTERMINISME. n. m. Conception philosophique selon laquelle tous les faits, tous les événements, et même les actions humaines, s'expliquent par des causes, par des lois, par des conditions antérieures qui les ont rigoureusement « déterminés». Il n'y a pas d'effets sans cause ; tout est « causé » et « causant », la chaîne des phénomènes interdit toute liberté, tout hasard. Cette signification globale du mot déterminisme mérite quelques précisions, selon les domaines dans lesquels on l'envisage.
1° Au niveau scientifique, le déterminisme apparaît moins comme une conception en soi philosophique que comme une attitude de base sans laquelle il ne pourrait pas y avoir de science, de connaissance sérieuses des lois du monde. Étudier l'univers, la physique, la biologie, c'est mesurer des phénomènes obéissant à des lois stables, c'est étudier des causes qui produisent les mêmes effets dans les mêmes conditions, c'est constater un enchaînement rigoureux des réalités de la matière. La science est donc fondamentalement déterministe. Les « choses » ne sont pas « libres ».
2° Au niveau humain, il n'en va pas tout à fait de même. On peut évidemment croire ou ne pas croire à la liberté de l'homme. Mais le problème se pose dès qu'on envisage d'étudier scientifiquement la vie humaine, ce qui est le cas de ce qu'on appelle les sciences humaines : psychologie, sociologie, ethnologie, anthropologie, histoire.
La notion de science, la recherche de lois, supposent en effet que les conduites humaines soient dénuées de liberté, de sorte qu'on puisse les connaître objectivement, les expérimenter, les « prédire », — bref les considérer comme un ensemble de causes et d'effets éliminant autant que possible l'intervention de la volonté individuelle.
Pour le psychanalyste, qui fait de la conduite, des sentiments ou des rêves de l'individu des résultantes de conflits inconscients, la «liberté» se réduit vite à une illusion de la conscience — le temps du moins qu'il étudie, (aussi rigoureusement que possible) la chaîne des affects qui interagissent dans la constitution du psychisme humain. Pour le sociologue, qui étudie les phénomènes sociaux de masse, leurs logiques, leurs « lois », la liberté de chacun est de même mise entre parenthèses : sa méthode d'approche lui interdit de croire au « hasard » que seraient des volontés individuelles imprévisibles. De même pour l'ethnologue, qui étudie l'histoire d'un groupe humain, l'organisation de sa parenté, etc.
Ainsi, dans leur logique méthodologique, les «sciences humaines» sont déterministes. Elles font comme si la liberté humaine n'existait pas. Elles parleront des « déterminismes» divers qui pèsent sur la conduite des individus. Comment les concilier avec la croyance dans la liberté ?
La solution à ce conflit dépend sans doute de l'idée que chacun se fait de l'homme. Toutefois, on peut remarquer que chaque science humaine, en ayant tendance à expliquer tout l'homme par sa méthode propre, en vient à contredire ou à nuancer les données de ses concurrentes. Ainsi, les déterminismes qui pèsent sur l'homme sont sans doute contradictoires ; on peut alors penser que la liberté de chacun consiste à jouer de ces influences qui se contredisent, pour se tracer un chemin autonome. Le débat reste ouvert : c'est une question centrale de la philosophie.
N.B. Ne pas confondre Déterminisme et fatalisme. Le fataliste ne croit pas non plus à la liberté humaine, mais il fait de la destinée de chacun un programme d'événements fixés d'avance par le Destin ou la volonté d'un Dieu. Voir Conditionnement, Destin, fatalisme, Prédestination.


Déterminisme économique Le libéralisme prétend défendre la liberté des individus. En fait, il les assujettit à un nouveau déterminisme, celui de la «loi» du profit. L'économie devient une autre nature dont l'homme ne peut se libérer.
Déterminisme scientifique Caractère des relations de cause à effet qui peuvent être expliquées par des lois scientifiques.
Le déterminisme renvoie d'abord à la relation causale présidant à la manifestation de tous les phénomènes. Il implique que tout ce qui existe est déterminé par une cause à laquelle on peut remonter en étudiant ses effets. Plus encore, la liaison entre les causes et les effets étant considérée comme nécessaire, on tire du déterminisme le principe qui nous permet de connaître la nature, c'est-à-dire, l'ensemble des lois qui l'organisent et la rendent intelligible. Ainsi, par exemple, la conjugaison de l'attraction de la lune et du soleil détermine les marées et leurs coefficients.
Étendu à l'action humaine, le déterminisme pose la question de la liberté : sommes-nous intégralement déterminés par des causes dont nous n'avons pas forcément conscience, ou bien échappons-nous par nature à cet ordre physique dont dépendent les phénomènes ? Sur ce point par exemple, on trouve dans la pensée de Spinoza l'affirmation d'un déterminisme qui n'est pas une négation de l'idée de liberté, mais sa limitation à ce qui suit effectivement la nécessité de notre propre nature (l'homme n'est pas un empire dans un empire, il n'échappe pas à l'ordre du monde dont il n'est qu'une des expressions particulières).
La question du déterminisme a parfois été poussée très loin, jusqu'à ruiner toute idée de contingence ou de hasard. Le mathématicien Laplace en tire une leçon radicale en montrant qu'une connaissance intégrale et absolue de ce qui arrive partout et en toutes choses dans l'univers, à un instant T, permettrait de savoir tout ce qui s'y est passé avant et tout ce qui se produira dans l'avenir. Il ne faut pas confondre le déterminisme dont le fondement est rationnel, avec le fatalisme qui ne repose que sur une conception magique, où tout est écrit à l'avance par une puissance occulte et inconnaissable.
Déterminisme


Système de causes et d'effets nécessaires niant le hasard et la liberté.


[…] (1749/1827) a formulé une manière d’évangile du déterminisme classique en écrivant : “nous devons envisager l’état présent de l’univers […]

[…] scientifique repose essentiellement sur trois principes :1 — Le déterminisme : c’est « le principe absolu des sciences expérimentales » (Claude Bernard), en ce sens […]

[…] les faits des rapports mesurables, universels, nécessaires, qui autorisent la prévision. Voir déterminisme. Mor. La loi morale est la règle normative dictée à l’homme par sa raison pratique. Elle […]

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