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RACE / RACISME / raciologie

raciologie
Mot parfois employé pour désigner la discipline qui a pour objet l’étude scientifique des différences raciales. Il est arrivé que la raciologie ne soit qu’une pseudoscience dont les excès (par exemple la théorie phrénologique visant à la classification illusoire des races selon leur indice céphalique) ont conduit à un racisme d’apparence scientifique que les doctrines des nazis ont illustré de manière saisissante.


RACE. n.f. (ital. razza). ♦ 1° Dans une classification biologique, subdivision de l'espèce (il y a diverses races de chiens, de chevaux, de bovins, etc.). L'élevage s'applique à la sélection de sujets de « race pure ». ♦ 2° Dans l'espèce humaine, types divers présentant des caractéristiques morphologiques, psychologiques et sociales communes (race noire, race jaune). Les très importants mouvements de populations qui se sont produits au cours de l'histoire ont conduit à l'affirmation que « chez les hommes, il n'y a pas de race pure» (Renan). ♦ 3° A l'intérieur des grands groupes humains que nous venons d'évoquer, un usage plus large du mot fait employer « race » pour désigner un groupe plus restreint présentant des caractéristiques communes. Taine a parlé, en ce sens, de la « race grecque ». Dans une acception analogue, on parle toutefois de race pour désigner une famille qui se prolonge dans le temps, dont les membres présentent des traits physiques et moraux héréditaires, et se veulent fidèles à une tradition. ♦ 4° Dans un sens impropre mais courant, ensemble d'hommes présentant des qualités ou des défauts communs (la race des profiteurs).
racisme Croyance à l’inégalité des races humaines au nom de laquelle certaines races ou certaines cultures se trouvent soumises à l’exploitation économique, à la ségrégation sociale et même à la destruction physique. Est raciste tout individu ou toute politique dont les actes s’inspirent, consciemment ou non, de cette croyance. Le racisme n’a aucun fondement scientifique et de nombreuses tentatives ont été faites pour en expliquer la genèse et le développement (arguments économiques, psychologiques, historiques, religieux, etc.). En réalité, il s’agit d’un phénomène complexe qui ne peut être saisi que comme « fait social total », c’est-à-dire en prenant en compte tous les aspects partiels (économique, politique, etc.) que privilégie tel ou tel type d’explication. Forme activiste de l'ethnocentrisme commun à tous les groupes humains, le racisme s’est fait connaître par des manifestations particulièrement violentes dans les sociétés à idéologie universaliste ou pluraliste du monde occidental.

RACISME. n.m. Idéologie reposant sur la conviction qu'il existe, parmi les hommes, des races mieux douées, auxquelles cette supériorité donne, soit une mission civilisatrice, soit un droit de domination et d'assujettissement sur les autres races. Les pires déviations du racisme ont abouti à la destruction des races jugées, non seulement inférieures mais « perverses ». Le racisme s'est manifesté à toutes les époques de l'humanité. Les Grecs considéraient les « Barbares » comme inférieurs. Aux diverses périodes coloniales, l'état jugé primitif des populations indigènes servait de justification aux conquérants qui se reconnaissaient aussi un devoir moral de civilisation et qui se sont souvent efforcés de le remplir. Dans les temps modernes, le racisme a cherché à s'appuyer sur des bases scientifiques. Gobineau, auteur d'un Essai sur l'inégalité des races humaines (1853-1855) faisait appel à l'anatomie comparée. Linné, Buffon, Broca, Darwin ont travaillé dans le même sens et, à la fin du XIXe siècle la conviction de l'inégalité des races était très répandue. Les Allemands, enthousiastes de Gobineau, ont déformé ses thèses et les ont combinées avec l'antisémitisme dans les thèses du nazisme. Mais des courants racistes se sont aussi manifestés en pays anglo-saxon, aux États-Unis, en Afrique du Sud et en Italie. — Le racisme a, dans le cœur de l'homme, des racines profondes, qui sont l'agressivité, le désir d'affirmation de soi, la volonté de puissance, l'avidité économique. Les crimes monstrueux auxquels a conduit le racisme le condamnent sans appel. Il repose sur des préjugés bien plus que sur des bases scientifiques. Il n'y a pas, chez les hommes, de race pure. A supposer qu'à un certain moment de l'histoire, certains groupes humains aient atteint un niveau de développement supérieur, ce qui n'est pas contestable, il n'en résulte qu'un devoir d'aide. Aucune tentative d'hégémonie ne peut en découler. L'erreur raciste est d'autant plus importante que les facteurs essentiels du développement humain sont les conditions de vie, l’éducation et la culture.
Race, variété de l’espèce humaine dont les membres se distinguent par la possession de caractères physiques d’origine génétique. Les spécialistes réunis par l’Unesco (1950-1951) afin d’élaborer une « Déclaration sur la race » n’ont reconnu que trois grands groupes chez les êtres humains : le groupe caucasoïde (blanc), le groupe négroïde et le groupe mongoloïde. Selon ces savants, tous les sous-groupes sont arbitraires et n’existent que dans l’esprit du classificateur. Il n’y a pas de race pure, et le mythe nazi de la supériorité de l’Aryen germanique sur les autres hommes était une imposture. On a longtemps cru que des différences psychologiques étaient liées aux différences de races, que le Noir a surtout des qualités sensorielles, le Blanc des aptitudes intellectuelles, etc. Mais il est aujourd’hui démontré (O. Klineberg, F. Brown, etc.) que la supériorité relative des uns sur les autres dépend, essentiellement, des conditions socioculturelles et économiques. Plus que la race, c’est le milieu et le climat social qui expliquent les différences d’aptitudes constatées entre les individus. Klineberg a montré, par exemple, que le niveau intellectuel des Noirs américains est plus élevé dans le nord que dans le sud des États-Unis et que, chez les gens de couleur venus se fixer dans le nord, il croît avec la durée de leur séjour dans cette région. Régulièrement, l’amélioration intellectuelle se produit lorsque le niveau économique et éducatif s’élève.
racisme, croyance : 1° qu'il y a des races humaines définissables; 2° que ces races humaines sont inégales; 3° que les races supérieures ont le droit de commander les races inférieures. — En fait, du point de vue biologique, la notion de race humaine reste extrêmement imprécise : la couleur de la peau, la forme du visage sont des caractères morphologiques apparents, mais biologiquement confus. Même si l'on suppose qu'il y a des races différentes, les critères de la force physique ou de l'intelligence (mesurée par les tests) ne font apparaître aucune inégalité systématique : si les peuples des nations industrielles jouissent d'une constitution plus faible que ceux des nations africaines, par exemple, et si, en revanche, la culture est moins répandue chez ces derniers que chez les peuples occidentaux, cela n'affecte en rien les possibilités physiques des uns, ni les possibilités intellectuelles des autres. D'autre part, les différences de caractères — qui nous font opposer traditionnellement la raideur intellectuelle de l'homme « blanc » à l'esprit intuitif et à la générosité instinctive de l'homme « noir », ou la franchise de ces deux types à la souplesse féline et au profond pouvoir de dissimulation de l'homme « jaune » — ne correspondent nullement à une hiérarchie de valeurs; les différences de caractères ne doivent pas être une source d'opposition, mais une source d'enseignement : en comprenant autrui, chaque homme de chaque race se comprendra mieux lui-même et pourra en tirer une leçon pour la conduite de sa vie. Quant au principe même du racisme, qui est de commander, d'exploiter (régime de « ségrégation », où les individus d'une seule race possèdent tout le pouvoir politique et toute la puissance économique, comme en Afrique du Sud), voire de supprimer certaines races (comme l'ont fait les Américains d'Amérique du Nord avec les races indiennes, et les Allemands avec les Juifs lors de la Seconde Guerre mondiale), il reste, d'un point de vue moral, universellement condamné. Bref, le racisme n'a aucun fondement scientifique (biologique ou psychologique), et il est condamné comme un égarement moral. D'où viennent donc les tendances racistes? Des psychologues américains (John Dollard, Lewin et White) se sont employés à comprendre la genèse des sentiments racistes chez certains de leurs compatriotes. Ils ont mis en évidence ce fait que le racisme se développe dans toute société de type « autoritaire », qui fait peser sur les individus tout un ensemble de contraintes rigides (c'est le cas, notamment, pour les manifestations de l'amour aux U. S. A. — qui sont sévèrement réprimées —, de même que le moindre écart de conduite dans la rue ou le fait de ne pas « penser comme tout le monde », etc.) : dans ces sociétés se développe spontanément, chez les individus, un sentiment d'agressivité qui se retourne contre les minorités ethniques (Noirs aux U.S.A., Juifs sous le régime hitlérien, etc.). La solution du racisme se trouve donc, d'une manière générale, dans une vie sociale plus libre et moins contraignante pour tous les individus.
RACISME, n. m. Doctrine selon laquelle il existe des races supérieures à d’autres, au sein de l’espèce humaine. Attitude d’hostilité, de méfiance et de haine qui en découle à l’égard des populations de race différente, que l’on juge inférieures. Le racisme se fonde sur une double erreur : d’une part, il est très difficile de cerner la notion de race, car ce concept d’ordre biologique (et strictement biologique) ne se réduit pas aux traits physiques apparents et la diversité des critères génétiques susceptibles d’être pris en compte est telle qu’il est quasi impossible d’établir biologiquement des classifications pertinentes (tout montre que l’espèce humaine ne forme, biologiquement, qu’une seule race) ; d’autre part, la plupart des idéologies racistes confondent les notions de race, d’ethnie, de peuple et de culture : elles attribuent à la « nature» de prétendues « races» des traits qui sont souvent des traits culturels, liés à des époques ou à des histoires particulières. Voir Culture, Nature, Ethnocentrisme. Enfin, l’attitude raciste trahit souvent de graves complexes de supériorité/infériorité : besoin de mépriser l’autre pour se sentir un pouvoir illusoire; besoin de projeter sur autrui une «essence» diabolique pour se donner l’illusion d’une identité pure et dure; projection sur autrui de ce qu’on déteste en soi-même, sans pouvoir se l’avouer.
race
Biologiquement une race est un groupe humain qui se distingue des autres par un ensemble de caractères physiques héréditaires (caractères anatomiques : couleur de la peau, forme de la tête, etc. ; caractères physiologiques : répartition des groupes sanguins ; caractères pathologiques : réactions différentes aux maladies, etc.). Il existe quelques dizaines de races qui sont des sous-divisions de quatre grands groupes (ou « grandes races ») comprenant les races blanches (ou caucasiennes ou leucodermes), jaunes (ou mongoles ou xanthodermes), noires (ou mélanodermes) et les races « primitives » (australienne, tasmanienne et Vedda). Les caractères raciaux n’étant pas toujours nettement tranchés, les classifications peuvent varier selon les anthropologues. Ethnologiquement la notion de race a peu de sens, car il n’apparaît aucune relation décelable entre les caractères physiques qui, seuls, font l’objet d’une étude des races, et les différentes cultures. Il faut en conclure que le facteur racial est négligeable devant le phénomène culturel. D’ailleurs il existe un nombre incomparablement plus grand de cultures (plusieurs milliers) que de races, et certaines cultures de races différentes peuvent être beaucoup plus proches que d’autres de même race. (Angl. : race; All. : Russe.)
RACE (n. f.) 1. — (Bio.) Ensemble des caractères qui distinguent, au sein d’une espèce, un type part, qui se transmet par hérédité. 2. — Groupe d’individus chez lesquels se perpétuent des caractères bio., psycho. et socio. 3. — Ensemble des ascendants et descendants d’une famille, d’un peuple : la race d’Adam. 4. — (Sens fig.) Ensemble de personnes présentant des caractères semblables : la race des seigneurs. 5. —Racisme : doctrine admettant la réalité bio. des races au sens 2 (alors que l’influence des traits bio. sur les traits psycho. et socio. est au moins discutable), et attribuant une supériorité sur les autres à l’une d’entre elles.


RACE, RACISME ♦ On appelle race l’ensemble des caractères héréditaires communs (morphologiques, anatomiques, etc.) qui, au sein d’une espèce, distinguent une variété particulière. La notion est scientifiquement moins applicable à l’homme qu’aux autres espèces animales. Certes, à partir de certains critères (couleur de la peau, type de chevelure, répartition des groupes sanguins) on peut distinguer trois races principales donnant lieu elles-mêmes à des races locales dues à l’isolement géographique prolongé, mais la notion de race pure est illusoire du fait des croisements. La notion culturelle d’ethnie convient mieux pour désigner des caractéristiques différentielles dont l’origine est à chercher dans le milieu physique et le milieu social. ♦ Le racisme repose sur la croyance en une inégalité des races humaines, la race étant généralement confondue ici avec la notion d’ethnie ou de communauté de culture, et en une perversité morale liée à l’infériorité raciale. Les idées racistes cherchèrent au xixe siècle une caution scientifique, surtout avec Gobineau, écrivain français. Mais c’est principalement en Allemagne qu’elles trouvèrent un terrain favorable, sous le régime nazi. Loin d’exprimer une vérité objective, le racisme s’appuie sur des différences biologiques d’autant plus illusoires que le concept de race s’applique mal aux hommes. Les rationalisations qui accompagnent l’attitude raciste masquent, en fait, des motivations peu avouables et ne sont que la justification d’une agressivité incoercible associée le plus souvent à la peur de l’Autre.

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