Zambie: 1997-1998
Publié le 30/09/2020
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Zambie: 1997-1998
Le second mandat du chef de l'État Frederik Chiluba a commencé dans un concert
de récriminations émanant de l'opposition.
Les moyens de pression ont pourtant
cruellement manqué au principal parti d'opposition, l'UNIP (Parti unifié pour
l'indépendance nationale), qui, après avoir boycotté les élections générales de
la fin 1996, ne disposait d'aucun siège parlementaire.
Ce parti n'a pas été
épargné par les divisions internes.
Le retour à sa tête de Kenneth Kaunda,
l'ancien président, n'a pas été jugé probant par plusieurs dirigeants.
Certains
d'entre eux ont même entamé des man œuvres de rapprochement avec le parti au
pouvoir, le MMD (Mouvement pour la démocratie multipartite), pendant que K.
Kaunda poursuivait ses activités pour discréditer le gouvernement.
Cela lui a
valu d'être mis en cause lors de la tentative avortée de coup d'État d'un
capitaine de l'armée, en octobre 1997.
L'établissement immédiat de l'état
d'urgence, qui a été maintenu jusqu'à fin avril 1998, a été l'occasion de
violentes passes d'armes entre le pouvoir et les opposants.
Ces derniers ont
accusé le gouvernement, dirigé à partir de décembre 1997 par Christen Tembo,
maître d' œuvre d'une reprise en main autoritaire, de profiter des circonstances
pour les envoyer en prison.
K.
Kaunda a ainsi été arrêté en janvier 1998.
Pourtant, dès le début de l'année 1997, le gouvernement avait préféré jouer la
carte de la prudence politique afin de préserver sa bonne image auprès des
donateurs internationaux.
Une commission permanente des droits de l'homme a
ainsi été créée en mars 1997 et la commission anticorruption s'est vue
renforcée.
Le gouvernement a sapé la stratégie des partis d'opposition qui n'ont
pu que contester systématiquement la régularité des élections.
Or, les donateurs
ont semblé bien plus intéressés par le mode de gouvernement postélectoral que
par les élections elles-mêmes.
Le MMD, en position de force, a dû cependant
faire face à un climat social délétère.
Les vendeurs de rue se sont de nouveau
révoltés au mois d'août 1997 à Lusaka.
Les relations entre le gouvernement et
les syndicats se sont progressivement dégradées, les négociations sur
l'augmentation des salaires de la fonction publique ayant échoué.
Sur le plan économique, la privatisation du ZCCM (Consortium zambien des mines
de cuivre) a traîné en longueur.
Les prévisions du gouvernement sur le taux
d'inflation se sont révélées une fois de plus très optimistes (24,4 % au lieu
des 15 % espérés), ce qui n'a pas empêché les investisseurs étrangers de
continuer et même d'augmenter leurs engagements, en raison de la bonne santé du
marché des changes de Lusaka.
Les donateurs internationaux ont décidé de
reprendre leur aide à la fin juin 1997, alors même que la Zambie était loin de
remplir les objectifs fixés par le FMI.
Ce dernier a cependant cherché à
rassurer le gouvernement en lui certifiant sa confiance.
Le coup d'État de la
fin 1997 et ses conséquences ont certes ennuyé les donateurs qui, à nouveau, se
sont posé la question de la poursuite de leur aide, mais des indicateurs
économiques favorables les ont confortés dans leur choix..
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